La Nuit en Enfer – Cinemed Montpellier

Comme chaque année, dans le cadre du cinéma méditerranéen, le cinéma Utopia de Montpellier vous invite à participer à La Nuit en Enfer le vendredi 24 octobre, de 20 h jusqu’au petit matin …  avec pas moins de 5 films au programme, accompagné de délicieuses bandes-annonces  que ne renierait pas la soirée Nanarland.

Parez-vous de vos plus cauchemardesques déguisements, maquillages et autres cosplays… Et retrouvons-nous-en cette douce nuit d’horreur pour cet incontournable évènement ! Tout au long de la soirée, les membres de la secte Oblik vous feront transiter de la folie à la terreur jusqu’à un état de grâce que seul le 666ème café de la nuit peu procurer. En partenariat avec l’association Oblik, Culturopoing et Artus Films, la soirée compte aussi sur son public pour un buffet participatif! Sur place, vous pouvez inscrire vos créations culinaires au concours du plat le plus halloweenesque et tentez de remporter des films édités par Artus films. Sucré, salé, faites-vous  plaisir : rien que du beau, du bon, du fait main (et, si possible, pré-découpé) à partager au clair de Lune entre les séances. Le cinéma offre thé, café et diverses boissons fraîches ainsi que, pour les plus courageux, les croissants, au petit matin, pour les plus courageux, et chaque année ils sont de plus en plus nombreux.
Le tarif pour la nuit est de 25 euros, avec une prévente à Utopia à partir du 15 octobre directement au guichet du cinéma.
PROGRAMME INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS

Voici le programme en détail :

Une bougie pour le Diable de Eugenio Martin (ESP-1973)

Marta et Veronica, deux sœurs célibataires, tiennent une pension dans un petit village espagnol où afflue depuis peu une horde de touristes étrangers. Scandalisée par le comportement prétendument indécent d’une cliente anglaise, Marta la tue de sang-froid et se convainc d’avoir rempli là le premier acte d’une mission divine… C’est une fascinante découverte de voir ce film audacieux un demi-siècle plus tard, par son propos dénonçant ouvertement les conséquences de l’idéologie puritaine catholique venant sanctifier la dictature franquiste sur tout un pays depuis plusieurs décennies. Sans se revendiquer féministe, les conséquences de son propos le sont puisque les victimes sont assassinées en raison de leur émancipation en opposition avec les valeurs conservatrices patriarcales imposées aux femmes. Eugenio Martin orchestre ce délicieux jeu de massacre hitchcockien, à la fois ironique et viscéral, avec une indéniable virtuosité, tant d’un point de vue narratif que pictural.

Test Blu-ray Une bougie pour le diable & Poupée de sang, Carlotta, juillet  2025

Bliss de Joe Begos (USA-2019)

Après Almost Human et The Mind’s Eye, essais plutôt concluants dans le domaine de l’horreur glauque tournés avec des budgets dérisoires, Joe Begos passe à la vitesse supérieure avec Bliss, trip sensitif, éreintant et hypnotique, expérience immersive qui démarre sans crier gare, portrait d’une artiste peintre, Deezy, peinant à terminer sa toile. Sa perte d’inspiration n’est pas sans conséquence : son agent la lâche et elle n’a plus de quoi payer son loyer. Ayant mis en pause son penchant pour les substances illicites depuis quelques mois, elle rechute et teste une drogue surpuissante, la Bliss. Les effets sont immédiats, entre visions psychédéliques et attirance pour la chair fraîche. Mieux, elle retrouve l’inspiration créatrice, mais à quel prix !
Ce voyage halluciné fait l’effet d’un shoot qui vous retourne un cerveau déjà bien cramé. Il faut saluer la performance inoubliable de Dora Madison éblouissante en artiste « punk » déjantée, plus vraie que nature, permettant par ailleurs d’accepter les excès les plus violents du métrage lorsqu’il bascule du côté du gore trash, revisitant ainsi à la fois le mythe du vampire et le cannibalisme.
Une célébration du cinéma d’horreur le plus décomplexé avec une vitalité qui fait plaisir à voir. Jamais prétentieux, Bliss assume son statut de série B viscérale et grotesque, s’autorisant les pires excès graphiques et narratifs.

Bliss - Film (2021) - SensCritique

 

the Final Girls de Todd Strauss-Schulson (USA-2015)

Max Cartwright est la fille d’Amanda Cartwright, une actrice décédée dont les rôles dans des films d’horreurs l’ont fait devenir l’une des plus célèbres Scream Queen du cinéma. Mais un jour, Max et ses amis se retrouvent mystérieusement piégés dans l’un des films d’horreur de sa mère, datant de 1986. Tous ensemble et avec l’aide de la mère de Max, ils vont devoir faire face aux personnages stéréotypés de ce genre de film mais aussi affronter le tueur tout en cherchant un moyen de sortir du film.
Vous l’aurez probablement compris nous sommes ici dans un film entre Last Action Hero et Un Jour sans fin le tout assaisonné à la sauce slasher ! L’entreprise pourrait s’avérer périlleuse, mais Todd Strauss-Schulson livre une comédie parfaitement huilée qui rend un hommage sincère et même émouvant aux divers films de massacres d’adolescent en chaleurs qui sous l’impulsion d’Halloween et Vendredi 13 ont pullulé sur les écrans dans les années 80. On ne vous divulgâche rien des innombrables idées qui parsèment cette petite pépite du genre, mais nous ne sommes pas peu fiers de pouvoir vous le proposer !

The Final Girls': LAFF Review

The Grudge de Takashi Shimizu (JAP-2002)

Rika, une assistante sociale, se rend dans une maison, sur laquelle pèse une malédiction, pour s’occuper de Sashie, une vieille dame alitée. Elle y découvre un petit garçon enfermé dans un placard, avant d’être agressée par un esprit malfaisant.
À la fin des années 90, les films d’horreur japonais se multiplient sous l’impulsion de l’incontournable The Ring de Hideo Nakata , sortie en 1998. De cette vague de film désignée sous le nom de J Horror, The Grudge de Tekashi Shimizu est l’exemple le plus radical et terrifiant. Sa mise en scène très simple et son grain vidéo débarrasse le film des apparats du genre pour proposer une œuvre froide et déstabilisante. Traditionnellement, qu’il s’agisse du Japon ou de l’Europe le récit de fantôme se termine par l’apaisement de l’esprit du défunt. Dans le récit proposé par Takashi Shimizu, le ton est donné très tôt, les esprits qui sont à l’œuvre ici ne sont que colère et rien ne les apaisera. Le son émis par les spectres qui emplit la bande sonore résonne encore longtemps après le visionnage et au moment même où j’écris ces lignes, il me semble encore l’entendre…

Ju-On : The Grudge [Takashi Shimizu]

L’Éventreur de New-York de Lucio Fulci (ITA-1982)

Une série de crimes particulièrement sauvages s’abat sur la ville de New York. Ces assassinats visent à chaque fois des jeunes femmes, retrouvées éventrées. L’inspecteur Fred William, assisté d’un spécialiste en psychologie, mène l’enquête. Un inconnu mystérieux avec une voix de canard contacte l’inspecteur et prétend être l’auteur des meurtres. L’incontournable Lucio Fulci (L’Au-delà, Frayeurs) s’empare d’un sous-genre en vogue au début des années 80, le thriller urbain ; dans la droite lignée des très malsains Maniac de William Lustig et L’Ange de la vengeance d’Abel Ferrara.
L’Éventreur de New York, dresse un portrait sombre et décadent de la Grosse Pomme et réussit à prendre le pouls d’une ville, en proie à la paranoïa et à la dérive sécuritaire. La force quasi documentaire du film, renforcée par la photo lugubre de Luigi Kuveiller (Les Frissons de l’angoisse) et un montage nerveux, étonne de la part d’un étranger. Les conditions de tournage précaires (séquences filmées sans autorisation, délais très serrés) ont certainement joué favorablement dans l’impression de réalisme poisseux que dégage le film. Giallo dégénéré et malsain L’Éventreur de New-York agace, dérange et fascine par son nihilisme et sa violence excessive, qui en fait une sorte de variation urbaine de La Longue nuit de l’exorcisme.

Jack l'éventreur s'invite à la Cinémathèque française - Olivier Père

Pour plus d’informations voici le lien Utopia :

https://www.cinemas-utopia.org/montpellier/index.php?id=1435&mode=cycle

 

© Tous droits réservés. Culturopoing.com est un site intégralement bénévole (Association de loi 1901) et respecte les droits d’auteur, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos visibles sur le site ne sont là qu’à titre illustratif, non dans un but d’exploitation commerciale et ne sont pas la propriété de Culturopoing. Néanmoins, si une photographie avait malgré tout échappé à notre contrôle, elle sera de fait enlevée immédiatement. Nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur – anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe.
Merci de contacter Bruno Piszczorowicz (lebornu@hotmail.com) ou Olivier Rossignot (culturopoingcinema@gmail.com).

A propos de Emmanuel Le Gagne

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.