Voilà l’une des plus belle nouvelle cinématographique de l’année. Le retour de l’un des cinéastes les plus passionnants et singuliers de sa génération, l’enfant prodige, Richard Kelly, qui n’avait plus tourné depuis 2009 et le déroutant The Box. Il a en effet annoncé, à l’occasion d’une interview, vouloir réaliser un biopic sur le célèbre créateur de la Quatrième dimension, Rod Sterling, qui aura inspiré nombreux cinéastes, dont Richard Kelly lui-même.

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En 2001 alors qu’il n’avait que 25 ans, Kelly réalisa Donnie Darko. Acclamé par la critique, ce premier long métrage a rapidement déchaîné les passions, imposant un univers à la fois ultra référencé (Lynch, Twilight Zone) et très personnel, mélangeant brillamment la SF et le teen movie. Ce portrait mélancolique et obsédant d’un adolescent schizophrène (Jake Gyllenhaal dans l’un de ses tout premiers rôles à l’écran), victime de visions lui annonçant la fin du monde, est rapidement devenu le film culte de toute une génération. Et ce malgré des résultats assez timides au box office.

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Fort de ce succès d’estime, il enchaînera 5 ans plus tard avec l’ambitieux film d’anticipation Southland Tales. Houleux casting, aussi clinquant qu’improbable, composé de certaines figures majeures de la pop culture comme Dwayne Johnson, Sarah Michelle Gellar, Sean William Scott ou encore Justin Timberlake. Présenté au festival de Cannes en compétition officielle en 2006, Kelly, alors auréolé d’une aura de nouveau Wonderboy du cinéma mondial, subira un violent retour de bâton. Massacré par la presse et les festivaliers qui n’y verront qu’un OVNI abscons, vide et prétentieux. Il sortira en salles aux États-Unis presque un an plus tard et n’aura le droit qu’à une sortie en DVD en France. Injuste retour des choses pour cette œuvre monumentale dans tous les sens du terme. À la fois comédie noire dystopique, regard désabusé sur l’Amérique des années Bush, épopée hallucinée et hallucinante dans un Los Angeles tentaculaire aux accents mannien. Southland Tales est une expérience unique, inclassable dont le chaos narratif n’altère en rien la puissance émotionnelle. Le film maudit de Kelly.

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En 2009 il tentera de rebondir avec The Box, un thriller proche de l’esprit des grands films paranoïaques des années 70. Apparemment moins personnel The Box cache sa richesse sous classicisme… apparent. Une magnifique feinte pour ce qui reste à ce jour une des plus belles adaptations de Richard Matheson, distillant un peu plus ses capacités hallucinatoires à chaque vision. Et surtout, comme si l’ombre de Sterling avait rodé durant l’ensemble de sa carrière, prenant la forme d’une histoire de la Twilight Zone, The Box semble annoncer 10 ans avant ce nouveau projet de Kelly, dont on ne sait pas grand-chose pour le moment, ni sur le casting, ni sur le début de tournage. Nul doute qu’avec Kelly aux commandes, il faudra s’attendre à tout sauf à un biopic conventionnel.

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