Concours The Jokers / Culturopoing : les films de Yasuzo Masumura

The Jokers poursuit le cycle de « L’extase et de l’agonie », à savoir, la (re)découverte de l’œuvre de Yasuzo Masumura, avec pour sous-titre Masumura n’a pas encore été reconnu à sa juste valeur, espérons que ces éditions contribueront à partager la beauté de cet immense cinéaste. Si ce sont ses oeuvres les plus sulfureuses à l’instar des perles noires que sont L’Ange Rouge (1966) ou La Bête aveugle (1969 ) qui ont marqué les esprits on soupçonne peut-être un peu moins le maitre du mélodrame dont l’apparent classicisme déguise la subversion et les recherches formelles, quelque part entre le drame social et la tragédie romanesque. Quant à son féminisme absolu, il ne se dissimule jamais, s’exacerbant au fil des œuvres.

Aussi beau et propice au merveilleux que son titre, Jeune fille sous le ciel bleu (1957), raconte l’histoire de Yuko qui apprenant qu’elle est le fruit d’un adultère, élevée par sa grand-mère, se fait reprendre par son père. Mais rejetée par la nouvelle famille de ce dernier, traitée comme une domestique, elle partira à la recherche de sa vraie mère biologique, qu’elle n’a jamais connue. Derrière la magnifique quête identitaire teintée de mélancolie, Masumura propose un passionnant récit d’émancipation, entamant dès son deuxième long métrage sa fabuleuse galerie d’héroïnes dirigeant leur destin envers et contre toutes les dominations masculines.

Dans La Femme de Seisaku (1965), au début du XXe siècle, pour aider sa famille à sortir de la misère, Okane se marie à un riche marchand plus âge qu’elle. Elle reviendra dans son village natal à la mort de ce dernier et tombera amoureuse de Seisaku, voisin rentrant de son service militaire, se mettant à dos famille et village.  En adaptant une nouvelle de Genjiro Yoshida, deuxième plus grand écrivain japonais chrétien avec Shūsaku Endō, le cinéaste offrait une tragique et révoltante histoire d’amour doublée d’un violent réquisitoire contre les guerres et leurs conséquences. Un film jalon dans l’Histoire du cinéma japonais.

La Femme du docteur Hanaoka propose un troublant double portrait de femmes dans lequel l’épouse d’un docteur menant des recherches sur l’anesthésie devient la rivale de sa belle-mère après avoir été son amie. Elles se disputeront le savant pour lui servir de cobaye. Sous ses dehors de chronique historique de l’anesthésie, Masumura propose un drame dérangeant qui malgré sa dimension quasi documentaire présage presque des thématiques de Cronenberg. Ce qui n’a rien d’étonnant tant on connaît les obsessions de Masumura pour les vertiges du corps. Par ce film scénarisé par Kaneto Shindo, le préjugé d’une suprématie scientifique occidentale tombait, le public japonais apprenant avec stupeur que la première opération d’anesthésie générale avait eu lieu au Japon.

 

 

 

En collaboration avec The Jokers, nous sommes ravis de vous faire gagner deux exemplaires de chaque film si vous répondez aux questions suivantes avant le 16 décembre, minuit.

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A propos de Olivier ROSSIGNOT

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