Du 8 au 16 février 2019, Extrême Cinéma fête son vingtième anniversaire et Culturopoing est heureux d’être de nouveau partenaire de cet événement qui, comme chaque année, est l’occasion de découvrir ou redécouvrir le meilleur du cinéma de genre au sein de la Cinémathèque de Toulouse. Avec des invités aussi prestigieux que Frank Henenlotter, Jean Rollin, Yves Boisset, Lucile Hadzihalilovic ou encore Brigitte Lahaie, le festival s’est imposé au cours des deux dernières décennies comme un rendez-vous immanquable pour tous les cinéphiles (fans de bis ou non). Intéressons-nous de plus près à la programmation de cette édition 2019.

Riche en rencontres et en événements en tous genres (la Soirée Berlingot, la table ronde Fanzine ou encore la projection de Beetlejuice dans le cadre des Juniors de l’Extrême), Extrême Cinéma propose en guise d’ouverture de cette édition anniversaire, un ciné concert d’Une page folle, drame japonais muet de 1926 influencé par l’expressionnisme allemand, film maudit et longtemps invisible, véritable expérience cinématographique.

Une page folle – Teinosuke Kinugasa

Cette édition anniversaire comptera de nombreux invités qui se verront offrir une carte blanche. Parmi eux, Laurent Hellebé, journaliste littéraire et cinéma, spécialiste de Jean-Patrick Manchette auquel il a consacré un ouvrage, Manchette édité chez Panik (l’auteur sera également à l’honneur avec la projection de L’agression de Robert Pirès, dont il est coscénariste). Avec deux polars français estampillés 80’s plutôt rares, (L’arbalète de Sergio Gobbi et L’indic de Serge Leroy) Hellebé fait le choix de mettre en avant une période, aujourd’hui révolue, où Hexagone et film policier ne rimaient pas avec grisaille et flics dépressifs, mais où les réalisateurs osaient s’aventurer du côté de l’action et du « hard boiled » pur.

L’arbalète – Sergio Gobbi

Didier Lefèvre, spécialiste du cinéma bis et créateur, entre autres, de Medusa Fanzine, choisit lui de rendre hommage au grand Mario Bava. Si Le masque du démon (1960), l’un de ses chefs-d’œuvre et pierre angulaire du cinéma gothique italien (révélant, au passage, Barbara Steele), fait office d’incontournable, le festival sera aussi l’occasion de découvrir sur grand écran le méconnu La ruée des Vikings. Loin de se contenter de surfer sur le succès des Vikings de Richard Fleischer sorti trois ans plus tôt, le long-métrage prend la forme d’une tragédie antique sous des atours (trompeurs) de film d’aventures opportuniste.

La ruée des Vikings – Mario Bava

Critique et historien du cinéma (on lui doit le Dictionnaire des long-métrages français pornographiques et érotiques en 16 et 35mm, paru chez Serious Publishing), Christophe Bier est également réalisateur et acteur (comme dans les récents Les garçons sauvages et Un couteau dans le coeur). Fidèle à sa passion pour le cinéma érotique, il a choisi dans le cadre de sa carte blanche, Maléfices Pornos, réalisé par Eric de Winter 1978, relecture « pour adultes » du Dr Jekyll et Mr Hyde de Stevenson. Plus inattendu, la projection de The Search for Weng Weng, documentaire sur l’acteur culte pour tout nanarophile, qui fit les belles heures du cinéma d’exploitation philippin des années 80.

The Search for Weng Weng – Andrew Leavold

Enfin, Jean-François Rauger, critique et directeur de la programmation de la Cinémathèque Française, rendra un hommage à deux grands noms du cinéma de genre : William Castle et Lucio Fulci. Le premier à travers Homicide, thriller tourné en 1961 en pleine mouvance de films de psychopathe, après les succès de Psychose et Le voyeur en 1960 (le festival sera aussi l’occasion de se replonger dans La nuit de tous les mystères, véritable train fantôme cinématographique porté par l’immense Vincent Price). Le second, grâce à Perversion Story (Una Sull’atra de son titre original), faux giallo aux relents de Sueurs froides.

Perversion Story – Lucio Fulci

Lou Castel (de son vrai nom Ulv Quarzéll), acteur à la carrière éclectique (de Bellocchio à Philippe Garrel, en passant par de nombreux westerns spaghetti) sera présent dans le cadre d’un hommage qui lui sera rendu avec la projection de deux de ses films. Tout d’abord Tue et fais ta prière, formidable western marxiste, comptant au casting rien de moins que Pier Paolo Pasolini dans le rôle d’un prêtre mexicain (!). Puis Cambio de Sexo, drame espagnol de 1977 dans lequel Victoria Abril (encore inconnue) joue le rôle d’un adolescent fasciné par la transsexualité, désire changer de sexe au grand dam de son père, macho et brutal.

Tue et fais ta prière – Carlo Lizzani

Au menu des doubles programmes de cette édition 2019, des cinéastes comme William Friedkin (avec le désormais culte Cruising et l’excellent Bug), Bigas Luna (Angoisse, et sa lecture méta du slasher, presque dix ans avant Scream, et Macho) mais également des teen movies violents et rudes, (Fatal Games ou Violences sur la ville et son tout jeune Matt Dillon), et bien d’autres encore…

Bug – William Friedkin

Les Séances Très Spéciales sont toujours l’occasion de découvrir des films barrés et jouissifs, comme par exemple, cette année Haltéroflic, polar queer situé dans le monde de l’haltérophilie, et Eat The Rich, comédie britannique déjantée qui voit se croiser Paul McCartney et Lemmy du groupe Motörhead.

Eat the Rich – Peter Richardson

La soirée de clôture s’annonce riche en émotions en tout genre avec, pour démarrer, les projections des excellents Christine (ou comment John Carpenter s’empare d’un roman de Stephen King pour évoquer ses thématiques récurrentes) et Les griffes de la nuit de Wes Craven (et sa première apparition du boogeyman Freddy Krueger) mais également du nanar White Fire (alias Vivre pour survivre) de l’inénarrable Jean-Marie Pallardy, pour finir le festival en apothéose.

Les griffes de la nuit – Wes Craven

Programmation complète ici.

La Cinémathèque de Toulouse :

69 rue du Taur – 31000 Toulouse
Tél. 05 62 30 30 10 – Fax : 05 62 30 30 12

  • Plein tarif : 7,50 €
  • Tarif réduit (étudiants, chômeurs, séniors) : 6,50 €
  • Jeune (- 18 ans) : 4 €
  • Billetterie

Informations complémentaires :

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