HELLFEST 2019 – LES DECEPTIONS

« More blood will be spilled, more will be killed /
Plus de sang sera versé, plus seront tués »

ALEXIS

Sur la Warzone les Me first and the Gimme Gimmes furent malheureusement un peu écrasés par leur leader qui en a fait un peu, ou plutôt beaucoup, trop. Relançant entre chaque chanson avec des discours très longs et surtout répétant les mêmes choses. Et c’est bien dommage car musicalement il y a quelques reprises qui étaient plutôt de belles réussites, il n’est pas donné à tout le monde de redonner une nouvelle vision de classique comme « Summertime » ou de proposer quelque chose de différent pour des chansons déjà tellement reprises comme « I Will Survive ».

Clutch a été un peu une déception. Alors non, on ne pouvait pas reprocher au groupe d’être moins bon ou que sa musique n’est plus la même pêche. Neill Fallon est bien toujours plein d’énergie et sait comment faire pour entrainer un public dans leur blues-rock sentant bon l’Amérique des grands espaces. Et qu’ils délivrent avec toujours autant de passion. Mais loin de La Vallée, la taille de la scène (trop grande) mettait trop de distance et distillait trop la très belle énergie du groupe. Peut-être que ceux-celles devant ont pu mieux en profiter …

Photo Emeric Cloche

 

BENOIT

Me First And The Gimme Gimmes (Warzone) : Très attendu. Et au final…très américain. Morceaux (covers évidemment) plein d’humour et de saine énergie, mais entre les morceaux les nombreuses interventions du chanteur Spike Slawson sont au minimum très lourdingues… Faudrait en fait qu’il la ferme, ce qui pour un chanteur est assez paradoxal.

Manowar : (Nowhere). Après avoir dû faire une croix sur la Knotfest de la veille, nous avons été Malheureusement été privés de la Slipfest le lendemain. Il paraît que c’était the place to be…

Punish Yourself (Temple) : Si les compostions ne suivent pas, pas besoin de décorum. Désagréable impression d’assister à un concert de The Exploited peints en fluo.

Wiegedood (Temple): Du true black. Joué très fort. Et Flamand. Mais joué vraiment très fort.

BRUNO

A chaque année son « super groupe » qui vient écumer les festivals d’été d’Europe. Après les Hollywood Vampires de l’an dernier, ce fut cette fois le bien moins glamour Deadand Ritual qui foula les planches de la Mainstage 1 au beau milieu de l’après midi du dimanche. Sur le papier, l’association de Steve Stevens avec une session rythmique bien goutue (Geezer Butler qu’il serait injurieux de présenter et Matt Sorum de The Cult/Guns N’Roses/Velvet Revolver) avait de quoi séduire, d’autant que le chanteur Franky Perez (Apocalyptica) était aussi de la fête. On imagine un set bien fun autour de standards des groupes des uns et des autres, on avait en partie raison. Les reprises furent innombrables bien évidemment (trois de Black Sabbath, une de Velvet Revolver et une de Billy Idol) mais exécutées en mode automatique, sans charme ni passion ; un coup pour rien vraiment, dommage. Heureusement « Rebel Yell » sauva ce qu’il y avait à sauver.

En parlant de reprises, je me joins à la vindicte collégiale pour regretter que le concert des Me First And The Gimme Gimmes fut à ce point bancal, trop bavard pour commencer et surtout trop américain (deux reprises de Billy Joel, pourquoi pas, John Denver, Willie Nelson, Carly Simon, bah voyons) pour véritablement séduire. Dommage vraiment tant les albums du groupe furent des standards de soirées fut un temps, un temps révolu aujourd’hui certes.

Enfin, un petit mot sur le concert de Slash qui fut concentré à 99% (« Nightrain » heureusement) sur le répertoire de son projet avec Miles Kennedy, reformation du line up presque original des Guns oblige sans doute. Ceci expliquant cela, à savoir que le concert fut partculièrement neutre, bel euphémisme !

Photo : Benoit Platton

EMERIC

J’attendais sûrement un peu trop du retour de David Vincent dans Vltimas. Le disque tient la route et comme beaucoup je garde le souvenir des premiers albums de Morbid Angel, alors que David Vincent entre sur scène dans son long manteau de cuir noir. Au trois quart du concert la lassitude se fait sentir. La sauce ne prend pas. Dommage, quelque chose se dégageait des premiers morceaux.

Après avoir tenté de rentrer dans Tool pendant deux chansons, je suis allé voir Tormentor. Pourtant Puscifer (concert dans la Valley en 2017) m’avait emmené. Hélas, trop de monde sur les Mainstage. Il me fallait quelque chose de plus intimiste après trois jours de foule.

Photo : Emeric Cloche

JEAN CHRISTOPHE

La première déception c’est que Me First and Gimme Gimmies, groupe d’illuminés que j’adore, n’arrive pas à convaincre la plupart des gens que je connais. On me dit oui, ils font des reprises, mais on ne connait pas assez bien les orignaux, donc on ne voit pas assez bien leur délire. Leur show, qu’on croirait sorti d’un spectacle de Las Vegas est très drôle, Spike, leur chanteur, a le mot pour rire, tout est très pro, bien préparé, à l’américaine justement. MFGG est un groupe à géométrie variable, les membres fondateurs étant souvent pris dans leur tournée estivale, cette année on a pu voir intégrer l’équipe CJ Ramone, méme si beaucoup attendaient Fat Mike.

Lynyrd Skynyrd, je me suis vraiment ennuyé comme jamais, même pendant « Sweet Home Alabama », il a fallu « Simple Man » pour m’arracher un léger trait de satisfaction. Le concert de ZZ Top sera du même accabit, Billy Gibbons n’a plus de voix, à la guitare les solos sont limites. Dropkick Murphys est un groupe que j’aime mais qui m’ennuie désormais en concert car il n’y plus de surprises. Dommage aussi pour le son monolithique de Fu Manchu dont j’attendais beaucoup mieux.

Enfin, comme chaque année, la déception est grande de ne pas pu voir tout ce qui m’intéressait, par exemple Punish Yourself, Mad Sins, Batmobile, Brutus, Municipal Waste, Tesla, Blackberry Smoke. La plupart de ses concerts étaient bien trop tôt pour mes presque cinquante ans. Dommage.

 


En guise de conclusion ? (Alexis, Benoit, Bruno, Emeric et Jean Christophe)…

  • J’aime toujours la connerie rafraichissante des Wampas.
  • J’aimerai d’ailleurs connaitre la longueur du fil du micro de Didier
  • J’aime les stands de bouffe de la Warzone
  • J’aime les aménagements un peu partout faits pour pouvoir manger même debout
  • J’aime la connerie des Nasty qui passent du PNL et du One Direction avant d’entamer leur show
  • J’aime les détournements abrutis de Ultra Vomit
  • J’aime les voir à une heure de grande écoute
  • J’aime quand les groupes ont la banane comme le chanteur de Beartooth qui est content quand le public chante avec lui
  • J’aime le T-Shirt « Smile » scintillant de Andrew Eldritch, chanteur des Sisters of Mercy
  • J’aime le sourire des bénévoles, notamment aux bars de la Warzone
  • J’aime avoir entendu « Rebel Yell » reprise de Billy Idol le nez collé à la scène du Main Stage 1
  • J’aime le feu d’artifice et avoir cru y voir un Alien dedans.
  • J’aime l’ambiance particulière des rues de Clisson à l’heure du retour, en pleine nuit et dans la (presque) obscurité, un calme apaisant et surtout impressionant malgré le nombre de marcheurs
  • Jaime les échanges impromptus avec des inconnu(e)s le long des trois jours
  • J’aime qu’il n’y ait pas eu de bazooka lors du solo de batterie d’Eric Singer de Kiss
  • J’aime quand il fait chaud et que les gens sont légèrement vêtus
  • J’aime me souvenir qu’adolescent je rêvais de voir un jour tous ses groupes
  • J’aime déambuler dans une foule au son des guitares
  • J’aime les inconnus, les sourires et les yeux qui brillent
  • J’aime la décrépitude et la désinvolture des accoutrements
  • J’aime quand un groupe m’emmène dans son univers
  • J’aime quand ça grouille sans cesse
  • J’aime tout ce décorum bordélique avec l’apothéose que fût Carpathian Forest et Tormentor
  • J’aime faire une pause au bord de la rivière en dehors du festival
  • Sabaton qui remplace Manowar au pied levé : c’est sympathique, professionnel et….culotté.
  • La casquette achetée en 5 minutes au merch. Qui a dit « files » ?

 


 

 

 

 

 

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