Rituel oblige, le report du Hellfest millésime 2019, quatorzième de rang (le dixième tout rond pour Culturopoing) débute par quelques chiffres le concernant. Du côté du public tout d’abord avec une jauge sold out de 60.000 spectateurs par journées (180.000 au total donc). Un chiffre impressionnant surtout lorsqu’on rappelle que le festival fut annoncé complet en quelques heures seulement lors de la mise en vente des billets et alors que seuls quelques groupes de l’affiche étaient connus (dont Manowar, mais nous y reviendrons). On rajoutera à ce bilan chiffré les 37.000 personnes qui ont assisté au Knotfest du jeudi, 4è journée spéciale autour de Skipknot et de ses groupes invités, un chiffre plus que positif là-encore surtout lorsqu’on sait que la jauge de cette journée était de 40.000.

Photo : Benoit PLatton

Autres chiffres, éloquents puisqu’il s’agit là d’un nouveau record, celui des 440 000 litres consommés sur le site le long de ces quatre jours, soit un total de 880 000 pintes ou encore de 1,7 M demi !! Du côté du Kingdom of Muscadet (cette zone de bars 100% dédiée à la production viticole locale, le muscadet en tête), on fait état de 20 000 litres de vin écoulés, chiffre en hausse là-encore.

Bien aidé par les cieux plus que cléments (aucune grosse pluie depuis cinq ou six éditions, les locaux se rappellent pourtant le temps épouvantable qui a régné quelques jours seulement avant l’ouverture des portes, sans parler du lundi qui en suivit la clôture), cette édition 2019 aura donc été une fois de plus une bonne cuvée, tant commerciale (on parle de 27 millions de chiffre d’affaire) que musicale.

Culturopoing vous propose un petit voyage au cœur de ce week-end enchanté sous forme de trois bilans concernant les confirmations, les révélations mais aussi les déceptions de cette édition. Un compte-rendu à dix mains (Alexis, Benoit, Bruno, Emeric et Jean-Christophe) et quatre yeux (Benoit et Emeric). C’est parti.

 


HELLFEST 2019 –LES CONFIRMATIONS

« We’re the kings of metal coming to town /
Nous sommes les rois du metal qui arrivent en ville »

ALEXIS

Au Hellfest il y a les nomades. Il y a ceux/celles qui connaissent bien, qui sont des spécialistes et qui préparent leur programmation bien à l’avance. Ils/Elles vont de tente en tente avec leur programme sur lequel tous les heures et lieux sont entourés minutieusement, dés fois même en plusieurs couleurs selon le degré, d’incontournable à jairienacemomentlàdoncpourquoipas.

Et puis il y a ceux/celles qui vont aussi de tente en tente mais plus au feeling, entre « je connais ce groupe que j’ai déjà vu mais qui assure à chaque fois donc je ne le loupe pas » à « j’en ai entendu parler au détour d’un article alors pourquoi pas ». Et depuis peu il y a aussi beaucoup de familles et de curieux-ses qui aiment l’ambiance du Hellfest et se promènent en prêtant dès fois une oreille à des sons sortant d’un des concerts.

Et puis il y a les sédentaires, dont je fais plutôt partie. Parmi ceux/celles-là, il y a forcément les gens qui connaissent là aussi très bien un style/genre de metal et qui peuvent juger ainsi de la performance de tous les groupes, et comparer leur prestation à celle d’il y a 4 ans … Et puis il y a les personnes comme moi, qui aiment certains genres de metal et se laissent transporter par la souvent très belle programmation. Si je fais le compte de mes allers-retours hors de ma La Vallée il n’y en a pas eu beaucoup. Non pas que de profiter de la fameuse douche installée au milieu du site en ces quelques journées très ensoleillées n’est point été tentant mais le programme était bien beau cette année dans The Valley. Mais commençons donc justement par mes quelques incartades …

Dans la Zone de Guerre d’abord avec quelques beaux moments: Les Rumjacks qui donnaient un petit avant-goût des Dropkick Murphys qui passeraient sur l’une des scènes principales le soir même. Une bonne entrée en matière pour cette édition du Hellfest, un mélange festif permettant de se mettre en jambes pour la suite, et la bière pouvait déjà commencer à couler à flots en écoutant ce punk celtique, certes venu d’Australie, très réjouissant. Et puis donc il y a la maison, La Vallée.

Ce qui est agréable dans le fait de rester dans une tente, de préférer ne pas trop s’aventurer, c’est que l’on peut approfondir dans des styles assez semblables et donc faire plus de très belles découvertes, surtout pour quelqu’un comme moi qui ne suit pas tant que ça pendant l’année l’actualité du metal. L’un des courants les plus évidents cette année, ce sont les groupes qui doivent beaucoup au Blues et au Rock, des enfants d’une vision du metal version Led Zep. Dès le vendredi, Radio Moscow faisait vibrer le son psychédélique sur la Vallée, qui cette année se rapprochait donc du film de Barbet Schroeder et de sa musique des Pink Floyd … Les seventies étaient là ! On allait retrouve ce son tout au long des trois jours avec All Them Witches, avec un coté plus blues, Uncle Acid And The Deadbeats qui en live se prouvaient peut-être un peu lourd dans leur son qu’en album. Des extensions, des ajouts qui permet à chaque groupe de se démarquer un peu des autres mais toujours ces guitares lancinantes, ces voix très claires (ça fait du bien entre deux concerts hurlants), le métal psyché est toujours d’actualité même 50 ans après … Bon on l’a joué petit bras vendredi et on a loupé Fu Manchu qui aurait surement eu une belle place dans ce paragraphe …

Photo : Benoit Platton

Et puis il y a le lourd, les guitares puissantes certes mais surtout qui font vibrer leurs sons pendant de longues minutes: le progressif, doom, stoner … Ces concerts dans lesquels on a l’impression de vivre un seul et uniquement morceau, pas de blabla, pas de « Hey Hellfest how the fuck are you doing ? » mais un très tranquille « Thank you you have been an amazing audience cheers ». Dans ce registre, plus le mien, ce sont deux révélations: My Sleeping Karma, Sumac et deux confirmations: Yob, Cult Of Luna. A l’execption de Cult Of Luna, jouant la nuit tombée – surement pour mieux faire honneur à leur nom – les trois autres groupes ont réussi à emporter le public en plein milieu de l’après-midi dans des sets d’une grande intensité, avec voix ou sans voix ce sont des nappes sonores enveloppantes qui ont a chaque fois déferlées.

Difficile de les placer, comme un peu entre les deux, Cave In et surtout The Ocean ont donné deux très belle prestations. Moment exceptionnel aussi et qui commençait avec la même configuration que le concert d’Envy, à savoir avec peu de public, c’est le concert, encore une fois, épatant de The Young Gods. Quelle excellente idée après trois jours de sons très lourds et de cris d’avoir programmé le groupe suisse le dimanche soir. Le groupe n’a rien perdu de son inventivité musicale nous gratifiant toujours de leur metal-électro lourd et dansant. Avec un Franz Treichler particulièrement en forme le groupe a joué surtout son dernier album, alternant morceaux courts et longs, la musique des Young Gods s’amuse à faire bouger notre corps de façon hiératique et tripesque.

Photo : Emeric Cloche

Difficile enfin de parler du concert de Tool. Comme pour beaucoup de gens l’écoute de Tool est quelque chose d’assez solitaire, la voix, la musique reliant des choses extrêmement intimes ? J’’ai eu du mal à rentrer dans le concert et à partager cette musique avec une foule très nombreuse. Mais la setlist était parfaite. Et rapidement les morceaux à la fois reconnaissables mais souvent avec de nouveaux petits arrangements m’ont fait plonger dans un concert un peu plus long que prévu (10 mn de rab, grâce à un début collant à la fin du concert de Slayer …) Pas assez connaisseur de la pourtant maigre discographie du groupe je ne sais pas s’ils ont joué des morceaux de leur enfin nouvel album qui devrait sortir le 30 août, 13 ans après leur dernier album studio 10,000 Days. Tool réussit un concert à la fois un peu show avec projection d’images sur les grands écrans mais faisant surtout la part belle à la musique, loin des (feux) d’artifices d’autres groupes des grandes scènes.

BENOIT

Kvelertak (Altar) : Concert de furieux par un groupe de furieux, avec un chanteur qui rappelle un peu par l’énergie déployée l’Axl Rose des belles années, un Axl qui aurait toutefois choisi de chanter comme un singe hurleur, ce qui n’est absolument pas péjoratif ici. Malgré quelques problèmes techniques (sans la batterie, ça le fait moins), quelle énergie ! Le metal de Kverlertak, inclassable parce que trop varié, a frappé sans coup férir !

Moonspell (Temple) : Existe t-il un être vivant ou mort qui ait déjà assisté à une mauvaise prestation de Moonspell ? Sombre, musical, théâtral, le concert du plus célèbre des groupes de metal portugais nous emmena une fois de plus dans leur monde gothique. Une belle réussite.

Photo : Emeric Cloche

Dark Tranquility (Altar): La classe ! Malgré la perte de leur matériel (ils remercièrent Brussels Airlines), le groupe joua avec du matériel prêté par Candlemass et Moonspell. On ne les remerciera jamais assez de nous avoir permis d’assister à une prestation de Death Mélodique de très haute tenue, alternant leurs classiques et des morceaux plus récents. Le groupe s’est donné à fond malgré l’adversité, respect.

Clutch (MS1) : Si le Hellfest veut absolument programmer du blues, il ferait mieux de programmer Clutch à 21 heures plutôt que ZZ Top (même si ceux-ci n’ont pas démérité). Le sludge de Clutch transpire en effet le blues à grosses gouttes, et leur « Electric Worry » vaut tous les « La Grange » du monde pour retrouver le John Lee Hooker originel. Un concert efficace donné par un groupe en fait original et très honnête, bravo à eux.

BRUNO

L’édition 2020 du Hellfest marquera le quinzième anniversaire du festival. Pour notre part, ce millésime 2019 était une date importante, dix ans après notre première venue sur le site? dix années de Hellfest de rang. Les souvenirs affluent, la chaleur (déjà) accablante, la joie de découvrir un site parfaitement calibré (10/15.000 spectateurs à l’époque, peu ou prou, quatre scènes, une circulation aisée, un public (déjà) amical et bienveillant, du pur plaisir) et l’émotion de revoir sur scène mes héros de toujours, du moins ceux de mes quinze ans : Mick, Tommy, Vince & Nikki. Les éditions se sont additionnées, le site s’est déplacé, transformé, agrandi et embelli pour être aujourd’hui le « Disneyland du metal » comme on a pu l’entendre maintes et maintes au gré des trois jours pour peu qu’on laisse trainer une oreille ici ou là. A l’heure de rendre compte de cette édition 2019 du Hellfest, le thème principal qui revient est celui de la nostalgie et des souvenirs.

Les confirmations sont donc purement subjectives, voire intimes, elles concernent en fait la Mainstage 1 et la Valley, mes deux scènes de prédilection, avec mes excuses pour la si belle Warzone (et pour de grands concerts vus là-bas, celui de Bad Religion l’an dernier par exemple, Body Count aussi) et pour la Mainstage 2 (les joies des journées thrash du dimanche qui se mélangent dans les souvenirs, Death Angel, Testament, Anthrax & co (Exodus fut un temps, Municipal Waste plus récemment), tous ont déjà joué sur ces mêmes planches un dimanche après-midi, de quoi profiter à plein du bon temps, de l’herbe accueillante du fin fond de la scène et d’une musique intemporelle, même si datée dans la tradition old school.

Photo : Emeric Cloche

La Mainstage 1 est la scène qui héberge les têtes d’affiche du week end, les gros noms connus de votre pharmacienne et de tata Yvonne. Etant parmi l’équipe Culturopoing celui le plus sensible au genre mélodique, cette scène est évidemment pour moi. Cette année encore les bons concerts furent au rendez-vous, mêlant setlists de légende au plaisir de voir/revoir les figures majeures d’un temps révolu, celui des voix au top de leur forme, du succès de masse dans les charts et d’une énergie de tous les instants. Après des concerts passés mitigés au même endroit (soucis de voix notamment), le plaisir fut grand de retrouver les grands Whitesnake et Kiss en très bonne forme (vocale notamment, et tant pis pour certaines bandes du côté de Kiss et pour certains renforts omniprésents côté chœurs pour le Serpent Blanc). Le concert de Kiss fut particulièrement marquant malgré les tics verbaux de Paul Stanley complètement surannés (et vas y que je te sépare la foule en deux pour voir de quel côté cela crie le plus, franchement… d’autant qu’il faisait déjà le coup sur la vidéo du Animalize Tour de 1984). Ajouté à un superbe set de Def Leppard, la journée de samedi combla donc mes oreilles, d’autant que ZZ Top fut moins soporifique que lors de sa première venue. Encadrant cette belle journée (dommage pour Deadland Ritual, on y reviendra, bravo aussi aux très bons Rival Sons), les concerts de Dream Theater (option total metal), Stone Temple Pilots (répertoire très dense, nouveau chanteur cohérent) et surtout Lynyrd Skynyrd (plus mémorable encore à chaque passage, comme Twisted Sister en son temps) apportèrent une eau fraiche, claire et rafraichissante à un aussi impressionnant moulin. N’oublions pas le set de Tool du dimanche avec ses deux heures qui semblaient n’être qu’un seul et même morceau étiré, trituré et détourné d’une variation à l’autre. Une prestation impressionnante achevée en apothéose avec un monumetal « Stinkfist ».

Un mot enfin sur d’autres belles prestations au fil du festival et des autres scènes, notamment un Mass Hysteria rugueux et pyrotechnique, un Candlemass furieusement old school lui-aussi et un Deicide mis à mal par le feu d’artifice de Slayer qui vida d’un coup de moitié l’Altar !

EMERIC

Dans le Temple, The Sister Of Mercy termine admirablement la journée du Samedi avec un spectacle plus léger, en terme de son, que la plupart des autres groupes. Le concert permet de découvrir sur scène un groupe souvent écouté de la fin des années 80 aux années 90. Idem pour les vieux morceaux de Candlemass (un peu avant sous la tente de l’Altar) qui fonctionnent à merveille. Si le concert s’achève avec l’excellent « Solitude », des titres comme « Mirror Mirror » ou « A Sorcerer’s Pledge » passent très bien. Le groupe portugais Moonspell est toujours au top avec une entrée en scène du chanteur lanterne à la main, ce qui n’est pas sans rappeler le jeu de scène de Bruce Dickinson sur « Fear Of The Dark » lors du Hellfest de 2018.

Photo Emeric Cloche

Autre must The Young Gods le Dimanche 23 Juin en milieu de soirée, ils ont su conquérir les oreilles et le cœurs des métalleux, un peu comme Magma lors de son passage en 2016 (tiens sous la Valley encore…). Il est toujours agréable de voir que des groupes que l’on apprécie fortement en album prennent une autre dimension sur scène et gagnent à être vus en concert. Ces concerts confirment aussi le besoin d’autre chose que la saturation incessante des guitares lors du Hellfest.

JEAN CHRISTOPHE

Des années à venir en voiture, à pousser tout le monde au petit matin pour partir le plutôt possible et puis un jour cette année, je casse la routine. Je décide de partir en train d’arriver tôt, j’ai bien envie de voir Radio Moscow au moins (enfin vous voyez ma relativité du tôt). Mais la fausse note, la mouche dans le lait, l’imprévu en somme ou le manque de préparation c’est de se rendre compte, que la correspondance Train avec le Tram qui va à Clisson n’est pas assuré. Recherche de Plan B, BlaBlaCar, pôtes sur place, rien ne fonctionne car une grande partie est déjà sur site à cause de Knotfest. Résultat une heure vingt à attendre en gare et arrivé à Clisson à l’heure où Radio Moscow a presque fini. Le point positif c’est que je traverse Clisson détendu, petite pause pour prendre le Château en photo, le pont sur la Sèvre Nantaise et marche tranquille vers le Festival.

A l’heure d’étudier la programmation, la journée du vendredi en amateur de Punk, me saute aux yeux, c’est aussi pour ça que je ne voulais pas arriver tard. Quelques concerts à cocher : Dwarves, No Use for A Name, Me First and Gimme Gimmies, Descendents et encore celui des Interrupters dont un ami m’avait longuement parlé.

Les trois frangins Bivona, dont l’aîné fait figure d’ancien, puisqu’il déjà usé ses guêtres avec les Transplants, mènent The Interrupters dans un registre punk et ska, évoluant dans la même sphère que Rancid, leur ska est abrasif et jouissif. Même s’ils ne jouent que 45 minutes, le groupe aussi mené par la chanteuse Aimee Interrupter, se la donne et nous oblige nous aussi finalement à mouiller la maillot, enfin le t-shirt. Pour les suivre, il faut plutôt être en forme, ce qui n’est pas mon cas, mais j’ai l’impression d’avoir tout donné sous le soleil éclatant de la Warzone. Sur scène, au moment où leur concert commence, heureuse surprise de découvrir un cinquième membre à la fois tromboniste et clavier.« A friend like me », « Be my Side » et « Take the Power Back », attaquent pied au plancher, le clavier renforce la machine, le trombone n’était là que pour le décor ou presque, puisque c’est lui  qui a donné les notes d’introduction. On n’échappe pas à la traditionnelle reprise et petite blagounette puisque, l’intro commence par « Enter Sandman » avant de se confondre d’excuses, de recommencer, de refaire la même avec du NoFx, enchaînant avec « Timebomb » de Rancid avant de finalement reprendre « Operation Ivy ». Oui, alors, ce sont des jeunes (trois albums à leur actif depuis 2014) et le concert du Hellfest a bien sûr fait la part belle au dernier album Fight the Good Fight, produit par Tim Armstrong, leader de Rancid et patron de leur label Hellcat, distribué par Epitaph, la grande famille de Los Angeles au rendez-vous. Le concert passe vite, on arrive vite à la conclusion avec « She’s Kerosene » qui les a fait connaitre à un plus grand public (pas chez nous cela dit) puis à « Family » qu’ils vont étirer à l’extrême.

 


 

 

 

 

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