HELLFEST 2019 – LES REVELATIONS

«  Onward pounding into glory ride /
En route pour la Gloire »

Alexis

Qui dit découvertes dit aussi forcément raté suite à la lecture des résumés sur le programme et une première écoute : Acid King, Dool , Skald, Trépalium (plus intéressant en album qu’en live), le Haut du Hellfest 2019, l’énergie et le mysticisme. Quatre groupes pour quatre musiques bien différentes. Quatre choix qui montrent la diversité des choix de programmation du Hellfest. Quatre claques parce qu’on en a bien besoin dés fois.

Will Haven c’est une mini claque, mais une claque importante, car c’est la claque à laquelle on ne s’attend pas du tout. Alors qu’on veut s’échapper pour une fois de notre tente préférée, attiré par un résumé plus alléchant (ce cas là Dool), au bout de quelques minutes impossible de ne pas céder au son brut provenant de The Valley et donc de Will Haven. Le groupe qui a maintenant plus de vingt ans et de nombreux changements de line-up dans sa musette réussit une musique mêlant chanteur braillard mais presque mélodique et une noise rock très rythmé. Voilà un son qui recherche différents terrains afin de distiller une musique lourde et pesante mais avec une énergie tonifiante en ce début de samedi après-midi plombé par le soleil.

La claque venant d’ailleurs. Peu de programmation hors Europe et Etats-Unis et c’est bien dommage car les scènes métal existent sur tous les continents. Heureusement chaque année quelques groupes viennent de pays moins représenté. On se souvient de la superbe prestation de Maximum The Hormone il y a quelques années. C’est aussi du Japon que vient le groupe Envy. L’un des moments les plus mystique du festival avec une prestation de son chanteur Tetsuya Fukagawa complètement hallucinatoire. Une tente presque désertée au début et qui s’est vite rempli. Vingt-sept ans d’existence pour ce groupe qui surfe lui aussi sur de nombreux styles, le Screamo à la base mais avec un coté Post Rock et même des envolées d’une pop japonaise, non pas vraiment de la JPop comme on la connait mais un côté mélodique donnant envie de se trémousser voir même carrément de danser plus que de faire « seulement » un mouvement de pendulier avec son corps …

Photo Emeric Cloche

BENOIT

The Ocean (Valley) : Progressif, agressif, planant, profond… Un groupe dont on n’attendait pas une prestation aussi énergique, très agréable.

Skindred (MS2) : On s’y attendait un peu, mais quelle claque ! En intro des morceaux, tout y est passé : Tupac, Public Enemy, du Hip Hop, du rap, du reggae, du dub…. et du ragga. Le ragga metal (sic) de Skindred (doivent pas être deux à catcher dans la même catégorie) est super énergique, sympathique et super-efficace, porté par Benji Webbe, frontman de malade qui réussit sans aucun problème à faire taper des mains, crier, sauter, chanter et même…. faire tourner les T-Shirts jusque loin devant les Mainstage. Un des très grands moments de cette édition, à mon sens.

Dool (Temple) : Le groupe hollandais né sur les cendres des mythiques Devil’s Blood délivre un rock très sombre, et la reprise du « Love like Blood » de Killing Joke, absolument pas hors-sujet, peut assez bien exprimer ce que Dool a à nous dire. Un concert à la fois émouvant et puissant, porté par un niveau sonore assez peu habituel mais aussi, et surtout, surtout par la voix de la chanteuse.

Bruno

Comme les confirmations prennent forme et vie du côté de la Mainstage 1 pour ce qui me concerne, les découvertes ne peuvent se faire que sur la Valley, véritable résidence secondaire du week end, un lieu propice au pas de côté et aux chemins de traverse (on se souvient de Magma, on se souvient de Jane’s Addiction également). Si on aimerait citer All Them Witches pour leur belle science de la brisure et des atmosphères, c’est surtout le nom de My Sleeping Karma qui ressort de ce chapitre. 100% instrumentale, certes un peu répétitive dans sa construction, la musique des allemands hypnotise et comble les oreilles presque instinctivement avec ses mélodies délayées et toutes distordues par moment, avant que le calme ne revienne. Le set n’aurait pas forcément gagné à être plus long (les morceaux sont tous construits pareillement, on le répète) mais il a donné envie d’écouter les albums, chose faite depuis et en boucle.

Autre grand moment sur la Valley, la prestation des Young Gods, bien plus féroce et appuyée sur lors de leur inoubliable première visite de Clisson mais tout aussi haletante et prenante. Après plus de trente ans d’activité, le trio suisse semble se réinventer à chaque album/tournée sans jamais s’éloigner de sa matrice mêlant scansion, transe et triturage des sons pour habiller une mélodie répétitive. Si de prime abord le public sembla moins captif et habité que la fois d’avant (la Valley n’était pas pleine, même si très bien remplie), la prestation du groupe fut au final chaleureusement célébrée, comme il se doit.

Photo Emeric Cloche

EMERIC

Samedi 22 Juin, 14 heures 20, Mantar frappe fort sous la Valley, ce n’est pas pour rien que le chanteur a tatoué AC/DC sur le bas de son ventre. Le duo allemand guitare / batterie développe une énergie communicative avec un Sludge survitaminé. Un étrange mélange à la fois festif, hargneux et un peu dépressif, à la manière de certains groupes de black metal.

Dark Tranquility le même jour en plein milieu de soirée va ambiancer l’Altar avec une combinaison de douze titres de death metal mélodique. Le maintenant vieux groupe de Göteborg mélange habillement passage atmosphérique et riff de guitare puissant, le chant de Mikael Stanne fait de même passant du growl au chant clair avec une facilité et une unité parfaites.

Clutch, le 23 Juin sur le Mainstage communie avec un soleil de plomb. Tout est parfait dans la touffeur du Hellfest, c’est un de ces moments de grâce où l’on peut se prélasser et rêver au son des guitares à la fois heavy metal, stoner, blues et parfois funk. Le groupe du Maryland fait partie du décor.

Les hongrois de Tormentor clôturent cette 14ème édition du Hellfest dans un Temple clairsemé. Il est tard, Tool joue sur le Mainstage et cela fait 3 jours (4 pour celles et ceux qui ont participé au Knotfest) que les festivaliers arpentent les scènes… Mais voir le chanteur Attila Csihar éructer ses étranges borborygmes dans deux micros à la fois est un grand moment. Ajoutez à cela les solos de guitares estampillés hard rock au milieu d’une ambiance black metal et expérimental et vous aurez un étrange condensé des trois jours de festivals.

Jean Christophe

Les The Adicts ont un service merchandising de qualité, pourrais-je dire, ayant vu maintes fois leurs T-Shirts en festival. Etant un enfant des années 80 et me targuant de bien connaitre tous les groupes de l’époque, j’étais pourtant passé à côté d’eux jusque maintenant. Trois jours avant le Hellfest, je me fais une playlist à la hâte, tous mes amis enchainant les louanges sur eux. J’écoute, toujours pas convaincu de ce que j’entends. Je me fais pourtant la promesse d’aller les voir sur la Warzone, ma scène fétiche. En introduction la musique du Film Orange Mécanique (Rossini et Purcell) nous accompagne avant que les musiciens fassent leurs entrées, dressing code blanc et chapeaux melons, uniformes sortis tout droit du film de Kubrick. Le chanteur est quant à lui grimé en joker, costume à gros pois, cape sur le dos, il semble faire le paon et distribuera ses cartes de Joke au début du show. Il s’effeuillera tout le long du concert, balançant son costume, pour finir torse nu sur l’avant dernière chanson. Le samedi sera donc la journée maquillage avant l’arrivée de Kiss sur la grande scène.

Photo Emeric Cloche

Outre leur puissance scénique et le charisme du chanteur, il se dégage ce groupe quelque chose que je ne comprends pas. Et là c’est la Révélation, enfin surtout pour moi, j’adore et j’adhère complétement, comme The Interrupters, The Adicts arrivent à me transmettre quelque chose. Musicalement, ça reste du punk, très mélodique, asses proche des Damned, des Stiff Little Fingers, je m’aperçois qu’ils ont des caisses de chansons accrocheuses.

Comme je n’attends rien, je prends tout en pleine face et je savoure leurs titres dont beaucoup sortent du lot comme « Viva La Revolution », « Let’s go », « Bad Boy ». N’oublions pas non plus le superbe final avec deux reprises, notamment « You’ll never Walk Alone » enfin chanté à bonne vitesse, avec son jeter de ballons (malheureusement les français ne connaissent pas les paroles) et une autre de l’hymne européen de Beethoven, l’hymne à la joie en punk, rien que ça m’aura fait la soirée ! Alors que le concert semble être terminé, une chanson désuète retentit, il s’agit de « Bring Me Sunshine » des Mills Brothers, repris acapella par les membres du groupe. De quoi clore ce concert de façon majestueuse.


 

 

 

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