Comme chaque année, depuis 2015, le Vercors Music Festival va faire sonner le plateau du Vercors des trompettes d’une renommée qu’il n’aura pas volé. Toute une équipe de professionnels, comme de bénévoles s’est mise en marche pour porter la musique dans sa modernité, sa richesse en cette région privilégiée qui attire de plus en plus de monde pour les activités qu’elle propose et dont le festival tient une place de plus en plus importante.
Interview recueillie à Lans-en-Vercors
Sur le chemin, la parole est donnée à deux personnes venues passer quelques jours dans le Vercors et originaires de Lyon, Mélodie (je n’invente pas !) et Déborah :
VK : La musique pour vous c’est une envie ou une nécessitée ?
Mélodie : Pour moi c’est plus une nécessité.
Déborah : C’est plutôt une envie.
VK : Comment se font vos goûts pour tel ou tel style de musique ?
Mélodie : Ça dépend vraiment de l’humeur du moment. Ce n’est pas le même style pour étudier, pour aller danser, quand je suis joyeuse ou triste. Il y a une musique pour chaque moment de la vie.
D : Il y a des musiques que je n’écoute pas du tout, et je sens assez vite dans mon corps ou dans ma tête que ce n’est pas le moment pour une musique.
VK : Qu’est ce qui fait la différence entre ce qui vous parle et ce qui ne vous parle pas ?
D : Les instruments. Par exemple je n’entends pas la musicalité dans l’électro. Je m’attache beaucoup à l’instrument.
M : Je ne sais pas si on peut dire ça mais c’est plus une question d’harmonie. Si c’est trop saccadé et pas assez chantant je ne vais pas aimer.
VK : Que peut-on dire avec la musique que l’on ne peut pas dire avec des mots ? Ou tout aussi bien une autre forme d’expression quelle qu’elle soit ?
M : La musique exprime plusieurs choses en même temps. C’est de la poésie, on peut y associer du sport avec la danse et donc le corps. C’est universel. Cela parle à tout le monde et pas de la même manière. Il y a une forte notion de liberté dans la musique.
VK : Quid alors de la notion des racines dans la musique ?
M : Aucune. En tout cas ce n’est pas ce qui m’intéresse.
D : C’est intéressant mais pas important.
VK : A contrario l’importance du déracinement ? C’est-à-dire de la capacité de la musique à nous faire sortir de nos racines et de nos conditionnements ?
En chœur : oui ça c’est important, la capacité de nous faire voyager….
Interview de Jean Philippe Bruttmann, programmateur du Festival :
VK : Comment se porte le Vercors Music Festival à sa 5e édition au sein du réseau Spedidam ?
JP Bruttmann : Le Vercors Music Festival a fait ses preuves et, grâce à l’engouement, dès le début, des habitants du Plateau, des élus, des bénévoles, des partenaires, à l’implication de la Spedidam, à la force du Réseau Spedidam et de ses synergies et, surtout, du public venu chaque année plus nombreux, il est à présent solidement implanté. Sa ligne artistique éclectique et ouverte aux plus exigeants comme au plus grand public – de la chanson au jazz et aux musiques du monde en passant par la pop, l’électro et les musiques les plus actuelles – s’adresse à tous, en partage ; et elle a été plébiscitée comme telle, car elle est en osmose à la fois avec les valeurs du Vercors et avec celles du Réseau Spedidam qui défend, avant tout, les artistes.
VK : Comment s’est faite la programmation de cette édition ? Tu es toi-même musicien, ta passion pour le blues a-t-elle beaucoup compté pour cette édition ?
JPB : On me fait souvent remarquer une « patte » qui se traduit par une ouverture stylistique. C’est l’ADN de ce festival, peut-être parce que je suis instrumentiste (guitariste) et flamenquiste. C’est surtout l’envie de faire découvrir et de partager avec tous les publics, de toutes catégories sociologiques et de toutes générations, le travail d’artistes enthousiasmants de tous horizons qui guide une telle entreprise. Le goût de la voix humaine, de la voix de l’instrument, le goût du rythme mais aussi des textes ; il faut cuisiner un met subtil fait de saveurs et d’effluves plus ou moins épicées pour que le parfum attire le spectateur.
VK : Quels sont les concerts qui seraient pour ainsi dire tes coups de cœur ?
JPB : Il serait très difficile d’isoler un artiste. Ce que j’aime, dans ma participation à une programmation, c’est précisément l’ensemble, l’équilibre d’un chemin sur une ligne de crête entre les styles (la variété des couleurs et des climats, des voix, des rythmes et des instruments) sur lequel on parie et qui vise à ce que le public, tous les publics, trouvent une aspérité où s’accrocher et ne lâchent plus, du début à la fin du festival. Il s’agit de dessiner un parcours, de partager une promenade ; une fabrique d’émotions et de futurs souvenirs pour le public, chacun pour des raisons différentes, à des moments différents du festival.
VK : L’avenir du festival ? Quels artistes à suivre voudrais-tu programmer ?
JPB : Le festival est dorénavant un acteur majeur du milieu culturel de la région et bien au-delà, et le public comme les protagonistes du Plateau ne pourraient plus s’en passer. Faire partie du Réseau Spedidam lui permet de surcroît des synergies et une efficacité inconnues ailleurs et permet d’espérer un développement à l’avenir qui se poursuive de manière continue et heureuse. La réputation du festival atteint également les artistes et cela se sait désormais qu’il fait bon faire le détour (ce qui n’était pas acquis d’emblée !) par Autrans et le Vercors Music Festival ; les futures collaborations seront belles et nous préparent encore de formidables moments.
+ d’infos :
http://www.vercorsmusicfestival.com/
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