HELLFEST 2015
Textes de Benoit Platton, Bruno Piszorowicz et DJ Duclock – Photographies de Cycypics (quand indiqué), sinon DJ Duclock et Benoit Platton
Trois jours de paix et de musique(s). A multiplier par dix pour rendre compte de ce dixième anniversaire du Hellfest, anciennement Furyfest. Trente jours donc répartis en dix années, trente jours de concerts de metal majoritairement extrême dans une harmonie certaine, sans heurts à l’intérieur de l’enceinte comme au-dehors. Trente jours donc, trente jours de concerts au Hellfest dont vingt-un vécus et racontés sur Culturopoing. Que cela soit l’occasion ici de remercier l’organisation, notamment Roger Wessier, de leur confiance sans cesse renouvelée.
Sise pour la seconde année de suite (une première dans l’histoire du fest) sans l’ombre d’un (gros) nuage et sans une seule goutte de pluie, cette édition anniversaire a tenu toutes ses belles promesses avec une affiche qualitativement impressionnante (il suffisait pour s’en convaincre de voire les running-orders des différentes scènes et la réputation des groupes jouant en plein milieu de l’après-midi par exemple) et une organisation plus optimale que jamais.
Pratiquement déjà, en-dehors des soucis occasionnés par le recours pour la première fois au système Cashless (surfacturation, erreurs dans les recharges, usage non-généralisé sur le site etc.) tant la fluidité des déplacements fut plaisante, tant le nombre de toilettes et de points d’eau étaient bienvenus, tant enfin les stands de restauration et les zones ombragées (zone naturelle comme le petit bois ou bien artificielle avec les nombreuses créations jouxtant l’aire de jeu de près de cinquante-mille festivaliers au quotidien) étaient là-aussi en nombre, sinon suffisant, du moins efficace.
Esthétiquement ensuite avec un site plus que jamais superbe avec ce gazon magnifié par un éclatant soleil aux nombreuses décorations illuminant avec à-propos l’enceinte, avec également ces deux Mainstages unifiées par une décoration atypique, avec ces nouveaux chapiteaux pour les scènes Altar, Temple et Valley, tous plus grands et avec une meilleure conservation du son que leurs devanciers. On rajoutera le petit Skate Park grillagé en forme de croix et quelques aménagements du côté de l’entrée (le stand World Of Warcraft par exemple) pour saluer et féliciter les organisateurs qui ont fait du Hellfest sans doute l’un des plus « beaux » festivals tous styles confondus.
Côté chiffres, cette dixième édition a fait également le bonheur de tous. Celui de l’équipe dirigeante avec un festival sold-out des mois (et des mois) avant son ouverture et au total près de cent-quarante-mille entrées payantes (contre cent-cinquante l’an dernier, un choix réfléchi pour éviter une trop grande densité). De quoi avoir le sourire pour un festival au budget de 16 millions d’euros (chiffre donné par Ben Barbaud lors de la traditionnelle conférence de presse du dimanche, c’est tout simplement le plus gros de France) pour près de 11 millions d’euros de retombées. Le bonheur également pour le public avec pas loin de 2670 hectolitres de bière ingurgités (rappel : un hectolitre=100 litres !) et près de 14730 litres de muscadet !!
Impossible d’en terminer avec ce petit bilan enfin sans parler du copieux feu d’artifice donné le samedi soir juste avant que les Scorpions n’entrent en scène : quinze minutes de pyrotechnie top niveau au son d’AC/DC, Queen, Slayer et autres. Impossible également pour conclure de ne pas parler des points négatifs relevés au fil du week-end, notamment ces coupures de son récurrentes du côté des Mainstages (Korn, Scorpions et Airbourne principalement) et de l’accès à la Warzone, régulièrement bouché pour peu qu’un groupe très attendu ne s’y produise, de Body Count aux Ramoneurs de Menhir par exemple. A vrai dire, il s’agit là de l’unique point à améliorer de notre point de vue sur un site aujourd’hui simplement extra. Rendez-vous l’année prochaine on l’espère pour une onzième édition d’ores et déjà très attendue et trois nouveaux jours de paix et de musique(s).
Retour maintenant plus précisément sur la partie musicale de cette édition 2015 du Hellfest à travers un Abécédaire écrit à six mains et rendant compte des nombreux concerts vus et appréciés (ou pas) par nos ouailles au fil des trois journées.
A comme APERO
Si au Hellfest la première gorgée de bière a son charme, le premier riff entendu à chaque début de journée a toute son importance. Argile par exemple: un peu black dans l’imagerie, un peu death mélodique pour la musique, un peu heavy par moment. Au final, un concert léger et agréable côté Altar/Temple, plaisant pour un début de festival. Au même moment ou presque, Vulcain fait parler la poudre sur la Mainstage 1 avec son heavy speed des familles et sa bonne humeur contagieuse. Trente minutes de belle énergie pour un groupe qui n’a plus rien à prouver sinon qu’il tient, encore et toujours, fièrement la route en 2015. Apéro toujours avec le houblon fortement corsé de The Midnight Ghost Train et sa belle et velue pétarade sous le beau chapiteau de la Valley. Ce trio surpuissant vaut surtout pour son impressionnant et très expressif guitariste/chanteur ; un peu comme si le virus du Stoner avait été inoculé à un Grizzly. Un petit mot également sur les deux entraineuses des Butcher Babies et de l’impressionnant gosier de la préposée au microphone de Eths, un mot aussi sur le groove pesant des Red Fang, une belle mise en bouche trois jours durant.
B comme BLACK
Rayon Black Metal, les affaires ont débuté le premier jour avec Enthroned. Le groupe de True Belgian Black Metal délivre un concert vrai, mystique et extrême. On a vécu là un True Concert de True Black, à l’exception toutefois d’un détail pour le moins original : un solo de guitare ! De quoi fêter en grandes pompes la carrière du groupe longue déjà de près de vingt années. Dans un autre genre, Melechesh et son Oriental Fuckin’ Metal (sic). Technique impeccable pour un groupe qu’on sent très impliqué mais au final un concert crispant par son manque de variété et ses longs passages de cithare entre les morceaux.
Deux groupes à la fois semblables et distincts ensuite, le même son mais pas la même ivresse pour Craddle Of Filth et Carach Angren. Tous deux partagent un même style musical (Black Symphonique), une même imagerie (clous, ossements et maquillages) et la présence d’un squelette crucifié sur scène. Les premiers n’ont pas besoin d’être présentés et délivrèrent sous la Temple un concert puissant et théâtral, parfait pour qui supporte le chant particulier (re-sic) de Dani Filth, attachant pour certain et insupportable pour les autres. Face à cette figure emblématique, Carach Angren joue clairement en deuxième (ou troisième) division. On dira en effet que Carach Angren, c’est un peu Cradle of Filth avec un chanteur peut-être moins clivant mais surtout bien moins charismatique, sans compter des compos nettement moins marquantes. Sympa sans plus.
Autre découverte, les norvégiens de Khold et leur Black Metal agréablement enrichi de passages presque punk et rempli sinon d’un vrai groove rock’n’roll. Un mélange étonnant mais très efficace pour une musique plus actuelle et plus accessible. Hommage pour finir aux grands anciens, avec la prestation de Venom, qu’on ne présente évidemment plus. Le groupe fit le boulot, sans surprise il est vrai mais sans défauts non plus : du travail bien fait pour un groupe très marquant dans la grande Histoire du metal. Mention au grand Cronos à la prestation impeccable et à la gnac remarquable après autant d’années d’activisme.
C comme CLASSIC ROCK
Les trois jours de cagnard ont permis aux nombreuses bières fraiches ingurgitées à même la pelouse des Mainstages d’accompagner quelques sets Classic Rock des plus agréables. On citera avec plaisir le rock bastringue et soiffard des Quireboys (set trop court, une lapalissade pour tous les bons concerts du début d’après-midi), la belle, saine et joyeuse énergie de The Answer ou encore un Airbourne encore une fois monté sur ressort et qui s’avéra plutôt plaisant à nos oreilles, ce qui n’était pas gagné. Tant pis par contre pour We Are Harlot et sa relative artificialité (chanteur qui en fait des tonnes, répertoire convenu, bandes enregistrées envahissantes) peu raccord avec le naturel confondante des petits copains du vendredi après-midi. Du côté des anciens, le concert de ZZ Top fut également un bon moment, bien plus agréable en fait que lors de leur dernier et pépère passage sur la Mainstage 1 il y a une paire d’années de cela. De son côté, Ace Frehley délivra un set à la fois plaisant (ce mythe vivant, cette guitare, cette voix, ce répertoire, ce groupe plutôt impliqué et au taquet) et brouillon (l’écart souvent abyssal entre les perles passées et son répertoire plus récent). Largement de quoi toutefois sustenter les oreilles d’un public qui reste viscéralement attaché à la personnalité oh combien attachante du bonhomme. Quelques mots sur le set de Billy Idol, un set à l’ancienne avec un chanteur en belle forme et charismatique, un répertoire très dense et gavé de perles (vous les connaissez toutes ou presque), quelques nouveaux plutôt agréables et surtout un Steve Stevens en guise de guitar-hero tout droit échappé des glorieuses 80’s, un Steve Stevens qui soutînt franchement la comparaison avec son acolyte peroxydé en nous délivrant une prestation là-aussi venue tout droit du temps jadis, celui des poses héroïques durant les soli, celui d’une décontraction toute professionnelle et d’une classe immense. Merci à eux. Un mot enfin sur Slash featuring Miles Kennedy (hahaha) pour un set convenu qu’on qualifiera de sympathique à défaut d’autre terme. Les concerts de Slash passent en effet, au Hellfest comme ailleurs, et à chaque fois le même plaisir à entendre les perles des Guns mais aussi la même tiédeur au final pour qualifier ces performances efficaces mais assez attendus, sans la queue d’une surprise quoi. Un mot surtout sur Vincent Furnier alias Alice Cooper qui régala le public du vendredi soir. Qu’il est bon de voir et revoir Alice en si grande forme, tant vocale que physique, et impliqué dans sa performance comme aux premiers jours. Alice est en effet définitivement faché avec le pilotage automatique.
D comme DUDE
Si le set d’Armored Saint fut l’un des points les plus mémorables de la journée du vendredi, c’est à son caractère rare (pour ne pas dire inédit, surtout en France) et à l’alliage parfait côté répertoire/interprétation d’un groupe en pleine forme qu’il le doit. Une grosse demi-heure de heavy metal racé, mélodique et chatoyant, plus que solidement interprété par d’excellents musiciens. Merci à eux. Cependant, l’impayable dégaine du chanteur John Bush y est également pour quelque chose, lui qui fît plus que penser à ce qu’aurait donné John Malkovich s’il avait été casté pour le rôle-titre du film The Big Lebowski en lieu et place de Jeff Bridges. Tee-shirt XXL sur survêtement/pyjama, le tout sous une chemise à carreau de chez Kiabi, le Dude quoi. En-dehors de ce point de détail, un immense Big Up à Armored Saint pour son metal traditionnel et brut de fonderie, carré et caréné de partout, tout simplement épatant.
D (aussi) comme DEMAGO
C’est un fait : Limp Bizkit ne s’est pas fait que des amis au cours de sa déjà longue carrière. La faute à un frontman, Fred Durst, qu’on qualifiera poliment de segmentant (sic) mais aussi à une manie un poil obsessionnelle de piocher dans les chansons des autres pour éditer des singles à succès (de George Michael aux Who en passant par le thème de Mission Impossible, ne cherchez pas ils sont tous là. En dépit de cette légère grimace quand le nom de Biscuit Mou (j’t’en foutrai moi) est évoqué, leur concert du dimanche soir restait attendu avec une relative impatience. Et oui, quelques-unes des reprises sont plutôt bien troussées et s’ajoutent avec bonheur à une poignée de perles de leur répertoire, sans oublier la vista pour le moins singulière du guitariste Wes Borland, véritable point d’attraction visuelle du groupe.
Disons en préambule combien le set des Bizkit combla le public dense et réceptif des Mainstages, un vrai succès à en juger par les réactions relevées autour de soi lors du concert. De quoi donc atténuer les griefs qui vont suivre. Que dire en effet d’un groupe qui nous délivre un set où chaque chanson est suivie d’un longuet intermède au cours duquel Borland trifouille sa guitare avec des riffs de Metallica, voire Nirvana, durant les interventions au radar de Fred Durst ? Que dire d’un groupe qui reprend dans son intégralité « Killing In The Name » de Rage Against The Machine, s’offrant ainsi à peu de frais une belle ovation nonobstant le sentiment de gêne qui nous anime alors (et pourquoi pas Pearl Jam qui nous ferait un petit Nirvana la prochaine fois hein ?). Le set de Korn qui suivra dans la nuit Clissonnaise montrera, même si le groupe n’était pas là dans la forme de sa vie, combien la substance manque à Limp Bizkit, notamment ses aimables qualités de sautillant boute-en-train.
E comme EXTREME
Les deux concerts les plus extrêmes vus au Hellfest furent ceux de Crusher et Leng T’Che. Les premiers, vétérans français très contents de se retrouver là (« le meilleur moment de trente ans de concerts », carrément, dixit le chanteur), délivrèrent un impressionnant gig durant lequel le chanteur (et ses assistantes) donnèrent de leur personne en se faisant transpercer dans le genre Bondage SM entre deux furibonderies exaltées. Bon esprit et pleine puissance au final.
Les seconds, groupe belge de Grindcore, se sont retrouvés sur la scène de l’Altar suite à l’annulation de Primate et y firent une très plaisante prestation malgré le style musical très personnel et peu accessible au plus grand nombre. Les belges se retrouvèrent quoiqu’il en soit dans une belle communion avec le public grâce à un chanteur au charisme très naturel et à l’énergie pour le moins communicative. Il n’hésita d’ailleurs pas à défier (avec humour) Dagoba pour leur record du monde officieux de Wall Of Death en se plaçant d’ailleurs au milieu juste avant les ruades du (il est vrai peu fourni) public de l’Altar. Extreme music for extreme people, qu’ils disaient…
F comme FILLES
Côté nanas, L7 était là, et bien là ! Les quatre garces (elles le revendiquent haut et fort) prouvèrent que leur rock cradingue, envoyé en pleine face du public de la Mainstage 2, n’avait rien perdu de son attrait ni de son urgence malgré leur long silence. Dingue quand même de se dire que ces filles pleines d’entrain, d’énergie et d’humour peuvent encore donner des leçons à pas mal de groupes actuels ! Jetons un voile pudique et sur les bustiers et sur les chansons des deux agitées de Butcher Babies (répertoire poussif mais bustiers judicieusement mis en valeur) et retrouvons-nous du côté du Temple avec Masha, la chanteuse d’Arkona, qui fît parler à nouveau toute sa classe une heure durant
Bondissante, hurlante, chantante et haranguant avec morgue le public, elle emmena le Temple avec elle dans les steppes sauvages de Russie à gros coups de Folk/Pagan Metal. Une frontwoman exceptionnelle, bravo ! Déception par contre avec la prestation d’Arch Enemy. Si la musique du groupe reste toujours aussi plaisante avec son mélange de Heavy Metal mélodique et de Death plus actuel, le changement de chanteuse nous laisse un peu sur notre faim. La prestation d’Alissa White-Gluz fut plus froide, plus calculée et plus monocorde que celles passées d’Angela Gossow. Sans doute un goût de « C’était Mieux Avant » qui n’enlève bien sûr rien aux qualités du groupe. Epica, enfin, fut tel qu’en eux-mêmes : très agréables pour certains avec leur metal symphonique totalement assumé, et totalement sans intérêt pour d’autres. Un cauchemar à tous les coups pour les hardcoreux de la Warzone.
G comme GANGUE
La gangue c’est ce tissu scléreux et dur qui enveloppe un organe, c’est aussi la matière qui entoure une pierre précieuse. Le mot correspond assez bien à ce qui se passe quand on écoute certains concerts du côté de l’Altar ou du Temple (Cf. Obituary ou Coffins). Ces groupes tissent une espèce de gangue autour de l’auditeur et le coupe du monde pour le plonger dans un étrange et lourd marasme musicale. L’ambiance est là prégnante et énorme clairement renforcée par la puissance du son. Si la sauce prend l’auditeur n’a plus qu’à se laisser porter pour un voyage à la fois envoutant, corrosif et libérateur.
H comme HORREUR
Le cou de George Fischer a encore grossit et quand il fait tourner son imposante chevelure pour accompagner le marteau piqueur de la batterie et des guitares il est impossible de détacher les yeux de cette nuque épaisse, grasse et musculeuse. Cette nuque elle tient du taureau, comme la musique de Cannibal Corpse et elle participe pleinement à l’ambiance et à l’horreur des chansons. « Evisceration Plague », « I Cum Blood », « Hammer Smashed Face »… tout un programme que les afficionados de gore ont dévoré en étirant leur membres dans tous les sens. Les autres, les curieux, venus voire le groupe mythique se promenaient comme à la foire abasourdie de décibels et les yeux grands ouverts sur la bête.
I comme ICE MOTHERFUCKIN’ T
Plus qu’attendu, le concert de Body Count a symbolisé tous les carences en accessibilité et en affluence de la Warzone. La cohue déjà trente minutes avant le set et une bonne moitié écoulée dans les heurts de ceux désireux de forcer un passage définitivement obstrué et ceux voulant s’échapper à tout prix de ce piège de verdure. A défaut du visu, c’est donc avec les seules oreilles que l’essentiel des curieux aura savouré près d’une heure de pure magie avec une setlist burnée et sans temps morts (exit donc « Born Dead » par exemple, dommage quand même). La puissance de cette musique, la forme étincelante de son mentor, la foule déchaînée et extatique : le set de Body Count fut sans l’ombre d’un doute l’un des plus marquants des trois journées. A contrario, la disponibilité sur le net du gig donné par le groupe au Grasspop le même week-end (en après-midi et sur une mainstage), valide le choix (forcé?) des organisateurs de faire jouer Body Count dans le cadre presque intime à l’échelle du festival de la Warzone. Rien de mieux en effet qu’une foule compacte, excitée et euphorique pour accompagner la fusion tellurique du gang, un peu comme la cerise sur le ghetto. Et tant pis pour ceux qui n’ont pas pris leur précaution à venir prendre leur place face à la scène près de quarante-cinq minutes avant le début du concert, nananère.
J comme JAPONAIS
Parmi la très riche scène du metal japonais, deux groupes vus cette année : Envy tout d’abord le premier jour. Devant un public de la Valley assez clairsemé, le groupe fit un concert de post-rock qui évoque immédiatement musicalement parlant un des grands noms du genre : Katatonia. Alternant longs passages dépressifs et moments énergiques, ils eurent cependant du mal à emmener le public avec eux, ce genre de musique demandant sans doute plus d’intimité (c’est quand même grand, la Valley, surtout quand elle est pour ainsi dire vide) et plus d’obscurité (fait pas encore assez noir à 19h30) pour être appréciée…
Coffins ensuite, toujours du pays du Soleil Levant. Le groupe délivre un Doom mélodique, pas mal fait mais dénué de toute originalité si ce n’est les interventions du guitariste au style assez particulier. Concert pas très marquant en tous cas.
K pour KLAUS
Klaus Meine est le chanteur de Scorpions : quarante ans de carrière pour cet allemand de soixante-sept ans dont le groupe est régulièrement sur la route encore aujourd’hui, jusque Clisson pour leur second passage au Hellfest de leur carrière. On se souvient des problèmes de voix rencontrés par le bonhomme peu avant la sortie du cultissime BlackOut. Le fait est qu’on pensa fortement à ce pan de l’histoire du groupe lorsque l’ami Klaus entonna ses premières lignes de chant. Est-ce un problème de voix, de mixage ou encore de sono ? Le début du set des Scorp’s fut en tous les cas bizarrement poussif, du moins jusqu’à ce que la sono lâche pour de bon et provoque une interruption de quelques minutes. Les choses retrouvèrent ensuite, comme par miracle, leurs justes places entre enfilade d’instrumentaux, un medley de oldies et un autre acoustique sans oublier l’impayable solo de l’égomaniac batteur James Kottak. Retrouvant la totalité de ses moyens, Meine emmena avec classe le concert sur de bons rails, ceux d’un répertoire hors-pair (avec en sus quelques nouveautés du dernier album), set terminé comme souvent (du moins en France) par la sublime ballade « Still Loving You » entrecoupée des deux perles « Blackout » et « Rock You Like A Hurriciane ». Un très grand moment pour un samedi soir de rêve sur les Mainstages avec Faith No More, Scorpions et Marilyn Manson à la suite.
K (aussi) pour KORN Le contraste fut rude et le verdict implacable lors de la troisième journée du Hellfest quand le public se coltina presque coup sur coup Limp Bizkit puis Korn. Les premiers nommés ont validé la cinglante citation de Nietzsche :
« Je cherchais des grands hommes et je n’ai trouvé que des hommes singeant leur idéal »
A contrario, les amis de Korn n’ont certes pas fait aussi fort que lors de leur dernier passage en date sur les mêmes planches mais n’en ont pas moins fourni une prestation de haut vol, rehaussée de l’interprétation dans son intégralité du mythique premier album du gang. De quoi valider une autre belle pensée du grand Friedrich en mettant côte à côte les prestations de Limp Bizkit et du Maïs:
« “La vie est, à mes yeux, instinct de croissance, de durée, d’accumulation de force, de puissance : là où la volonté de puissance fait défaut, il y a déclin »
Entre ultra-professionnalisme et compos en béton armé (alalalala ce « Blind » toujours mortel en ouverture), Jonathan Davies et sa bande ont en tous les cas comblé la dense foule massée devant les deux Mainstages. Et tant pis pour la (sempiternelle) coupure de son en début de set.
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