"Ce que nous vîmes", m. en sc. Joachim Latarjet – Théâtre Silvia Monfort

Passé simple et présent composé pour un futur incertain –
Nous vîmes un spectacle moderne, créatif et fort. Qui parlait de l’individualité, du sens et des images. Il y avait des mises en abîme, parfois doubles, qui aiguisaient la subjectivité et notre conscience de cette subjectivité. C’était parfois théorique, souvent pratique, et même brut par moments. Cela parlait de la façon de raconter et cela racontait simplement.Nous réfléchîmes aux faux-semblants, au concept de manipulation sans qu’elle soit forcément néfaste, au fait de vouloir chercher du sens dans toute chose, et ce au détriment de la spontanéité. Les pistes et les questionnements fourmillèrent… Pendant ce temps, un globe immense tournait, tournait jusqu’à nous maintenir sur un fil d’équilibre : et la réalité dans tout cela ?

Nous aperçûmes des flashes, des tournoiements de lumière, des ombres chinoises, des écrans. Une scénographie proche de l’interrogatoire judiciaire, qui ressemblait drôlement à un plateau de télévision. Mais tout était vivant, cela ne cessait de bouger, de se mouvoir, d’évoluer, et d’ailleurs, Johnny Walken continue encore probablement à marcher…
Nous entendîmes de la musique live, comme cela se fait beaucoup en ce moment, qui était à la fois agréable à entendre et aussi moteur de nos vibrations pendant le spectacle, tantôt guide tantôt filtre. Le rythme était saccadé, la saturation se faisait proche, puis laissait la place à quelques instants volés, dont la lecture était tout aussi belle que terrifiante. Car nous sûmes alors pourquoi la femme qui dort avait décidé de dormir, longtemps.
Nous ressentîmes une certaine culpabilité dans la perception de notre société de l’image, un besoin de repli face à ces chimères, face à cette intellectualisation perpétuelle, mais nous sûmes également que la distance ne nous protègerait nullement, car c’était dans la confrontation qu’il fallait chercher des réponses, solution non moins problématique, puisqu’elle-même source de matière à raconter plus ou moins subjectivement ! Et qui plus est, le temps nous était compté…
Nous adhérâmes au propos artistique, riche, autant qu’aux textes, habiles, et au jeu d’acteurs, subtil. Nous reconnûmes que l’expérience de ce spectacle ne nous laisserait pas indemnes, et nous l’en remerciâmes.
A voir du 15 au 31 octobre au Théâtre Silvia Monfort
Le site de la Compagnie Oh ! Oui… 

Ce que nous vîmes Théâtre Silvia Monfort

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A propos de Sarah DESPOISSE

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