Wax Tailor – "In the Mood for Life"

Riposte hybride – 

Au temps de son premier album Tales of the Forgotten Melodies, sorti il y a presque cinq ans, on écarquillait les oreilles en entendant ce mélange des styles assez surprenant : hip hop, trip hop, électro, répliques de cinéma, ambiances orchestrales. Les fans de hip hop passaient le disque à leurs potes convertis à l’électro, qui, pour une fois, trouvaient que le hip hop pouvait s’épanouir autant musicalement que rythmiquement. Les plus réticent(e)s triaient les morceaux plus hardos et se passaient en boucle « Our Dance » chanté par Charlotte Savary, « How I Feel », remix de Nina Simone, ou encore la reprise de « Que sera ». Hope & Sorrow, son deuxième album tout aussi remarqué, ajoutait la soul au package avec notamment la participation de Sharon Jones sur « The Way We Lived », et accentuait la partie chantée. Le cuivré « Positively Inclined » amorçait une tendance à la revendication dans une détermination rythmée.
Aujourd’hui, Wax Tailor est un artiste mondialement reconnu, les salles affichent complet et le style s’affirme. Musicalement, c’est un beau pied de nez à tous les sampleurs et beateurs dont les platines tournent en rond. L’artiste, modeste et réaliste, dit qu’on a fait le tour des genres musicaux majeurs et que les découvertes se feront rares. Il a pourtant imposé une patte qui pouvait sembler limitée au départ, mais qui ne cesse de s’enrichir, principalement grâce à l’apport vocal et à la veine orchestrale, garantissant ainsi une scène à la hauteur du succès de ses enregistrements. Cerise sur le gâteau, Wax Tailor n’a pas sa langue dans sa poche et critique volontiers la mollesse de la variété française, la chasse aux pirates cybernétiques et l’imposture Hadopienne.
« In The Mood for Life n’est pas une exclamation naïvement guillerette mais un sentiment vivace, une posture combative face à l’adversité du quotidien », explique-t-il dans le livret. C’est effectivement un album engagé, où l’on croise des textes qui dénoncent la société de consommation, les politiques, la précarité, où l’humain est central, dans l’évocation d’une liberté opprimée appelant au renoncement à la fatalité et au réveil du libre-arbitre. L’énergie est insufflée à différents niveaux selon les titres, tour à tour rebelles, sautillants, narquois ou délicatement confiants. Et ça marche : on digère avec « Dragon Chasers », on groove sur « B-Boy on Wax » et « Say Yes », on médite sur « Dry Your Eyes », on se conditionne au rythme d’ »Until Heaven Stops The Rain », on sourit en fredonnant « Leave It », et j’en passe…Irrésistiblement revigorant !

 

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A propos de Sarah DESPOISSE

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