Festival de documentaires africains & afro-diasporiques
du 4 au 6 juillet 2025 à Paris.
Chaque année, le rdv documentaire panafricain revient pour l’ouverture de l’été parisien ! Il permet aux publics de découvrir un florilège de films patrimoniaux & contemporains, qu’ils soient panafricains ou afro-diasporiques, et le festival anime ses soirées d’une deuxième partie avec des concerts !
La programmation concentrée sur 3 jours & soirées :
vendredi 4 juillet @ Majestic bastille :
* 20h : Kouté Vwa de Maxime Jean-Baptiste en AVP avec Les Alchimistes en présence du réalisateur Maxime Jean-Baptiste et de Panda Fall (Bissai Media & apprentie chercheuse)
Melrick, un adolescent de 13 ans, passe ses vacances d’été chez sa grand-mère Nicole, à Cayenne, en Guyane. Sa présence et son désir d’apprendre à jouer du tambour fait resurgir le spectre de Lucas, le fils de Nicole, lui aussi tambouyé, mort dans des conditions tragiques 11 ans plus tôt. Confronté au deuil qui hante sa famille et au désir de vengeance du meilleur ami de Lucas, Melrick cherche sa propre voie vers le pardon.
* 22h : concert Raízes Arrechas
Batucada militante trans-lesbo-racisée : féministe, anti-raciste, décoloniale et anti-capitaliste.
samedi 5 juillet :
* 14h : Causerie (2h) @ ChopChop
Cette année, de reprise, il vous est proposé un nouveau rendez-vous qui sera l’occasion de prendre le temps de causer de cinéma, de politique, de documentaires, de poésie, de parcours croisés — le tout dans l’intimité de chez ChopChop. Pour cette causerie inaugurale, on aura la joie de recevoir Galadio Parfait Kaboré et Guetty Félin.
⚠️ Places très limitées ! Sur réservation → seytouafrica@gmail.com
* 18h30 : Where My Memory Began de Priscillia Kounkou Hoveyda & Omi Nobu, l’homme nouveau de Carlos Yuri Ceuninck présentés par Luisa Pastran, programmatrice et sélectionneuse au FIFAM @ l’Archipel
Where My Memory Began : L’aîné Ballu arrive au Cotton Tree après avoir appris que le majestueux arbre vieux de 400 ans s’est effondré. Debout au pied de ce qu’il en reste — les racines — il se remémore les souvenirs d’enfance d’Abigal, Rugiatu et Prince en train de jouer, de James et Michael devenus hommes, et d’une fanfare qui nous ramène à un passé que nous portons encore aujourd’hui : celui des histoires de nos ancêtres ayant traversé l’Atlantique pour revenir en Afrique en quête de liberté.
Omi Nobu, l’homme nouveau : Quirino, un homme de 76 ans, habite depuis plus de 30 ans dans un village abandonné, au fond d’une profonde vallée, entre la mer et les montagnes. Commençant à se sentir vieillir, Quirino est confronté au dilemme d’avoir à quitter le seul endroit qu’il n’ait jamais connu ou d’y terminer ses jours.
* 20h30 : Le Médaillon de Ruth Hunduma & L’Homme-vertige de Malaury Eloi Paisley présentés par Joffrey Speno, cinéaste et programmateur @ l’Archipel
Le Médaillon : Ruth était adolescente lorsque sa mère lui a transmis son médaillon, gravé d’un portrait doré de Néfertiti. Non seulement ce médaillon était un bijou, mais il était aussi un emblème du sort inconcevable de sa mère : capturée au collège par le régime militaire communiste de Mengistu Haile Mariam et élevée dans un camp de prisonniers durant des années. Cette histoire suit ses premiers souvenirs du génocide de la Terreur Rouge et comment elle s’est retrouvée en possession du médaillon lors de son évasion.
L’Homme-vertige : Le vertige c’est une angoisse, un état d’égarement, une folie passagère. Ce sont les hommes qui tournent en rond, pris au piège de Pointe-à-Pitre, ville labyrinthe. Ils la traversent en marchant retournant dans les mêmes lieux comme un pèlerinage sans fin. Longtemps,Eddy l’a arpentée jour et nuit. La réalisatrice raconte Pointe-à-Pitre, les métamorphoses de cette ville qui a été celle du peuple des ouvriers, des révoltes écrasées dans le sang. Elle n’est plus qu’une ville fantôme. (En présence de l’équipe du film)
dimanche 6 juillet @ Reflet Médicis :
* 20h : Mouna ou le rêve d’un artiste de Henri Duparc présenté par l’équipe d’Archives.Ivoire
Un sculpteur, entièrement dévoué à son art, ne peut se résoudre à quitter le rêve éveillé de la création pour des préoccupations matérielles. S’il lui arrive de communique avec son inspiratrice et modèle par l’art, elle de son côté, se sent délaissée, étrangère. Malgré de vains efforts, il ne restera au héros que la solitude et bientôt la folie qui rassemblera autour de lui une foule anonyme de badauds.
* 21h30 : concert & poésie
Lecture de poèmes de Véronique Tadjo & prestation musicale de Kimberley Kipré
C’est un rendez-vous estival encore trop discret, mais qui s’est frayé un chemin parmi tous les événements cinéphiles franciliens, ouvrant alors la belle saison des festivités d’été. C’est avec cette 8è édition, après plusieurs ciné-clubs et festivals en formats annuels, puis une pause en 2024, que Seytou Africa – Festival de documentaires africains nous revient avec une équipe renouvelée autour d’Ibee Ndaw désormais et d’une programmation toujours centrée sur le cinéma, mais invitant également d’autres arts à convoquer les expressions panafricaines.
L’un des plus beaux atouts de ce festival est sa programmation articulée avec pertinence autour de soirées enrichies d’artistes pluridisciplinaires du cinéma, de la poésie, littérature, musique… et à l’engagement politique affirmé pour la reconnaissance des talents afrodescendants et panafricains, son travail de promotion et de valorisation d’artistes racisé·e·s et intersectionnel·le·s permet ainsi de se donner une place parmi l’offre culturelle pléthorique de Paris, encore bien trop européano/occentalo-centrée.
Il faut, malheureusement, en effet encore passer par ces événements spécialisés et acquis à la cause de leurs fidèles publics pour que ces derniers et des artistes se retrouvent dans l’année en un lieu intramuros et un moment pour des récits les concernant au premier chef, avec des représentations qui leur ressemblent, des œuvres pensées et réalisées depuis les mondes africains et leurs diasporas. Et pourtant, on le sait très bien, que plus on touche à l’intime, plus on tend à l’universel, et ce, quels que soient la carnation, le genre, l’orientation sexuelle ou autre des individus, mais la culture pop mondiale reste majoritairement phallocentrée et blanche.
Regard, déplacement du et de nos regards, comme le nom du festival Seytou signifiant en wolof regard, croiser ceux des publics et de leurs créateurs. Il serait pourtant bon de gager sur la curiosité, l’inconnu et oser voir ailleurs, en dehors de sa zone de confort, car derrière ces visages, autres, les mêmes sentiments et émotions habitent des personnes pouvant traverser des épreuves similaires, endurer des problématiques proches, pas identiques car les contextes sont différents. Malgré tout, on serait capable d’empathie et de compréhension face aux vicissitudes de leurs vies, celles de ces autres, cette altérité dont on ignore l’existence, quotidiennement. Seytou Africa nous convie à regarder autrement ce qui nous entoure, nos concitoyen·ne·s, notre société dans toute sa diversité et sa richesse d’identités et de sensibilités.
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