Entretien avec le réalisateur Fabrice du Welz pour sa carte blanche aux Hallucinations Collectives 2018

Il y a un an lors de la précédente édition des Hallucinations Collectives, nous avions pu nous entretenir avec Fabrice du Welz au sujet de la sortie de Message From The King, présenté pendant le festival et primé par le Grand prix du Public. Pour cette 11ème édition le cinéaste belge, s’est vu offrir une carte blanche avec trois films qu’il est venu présenter : Péché Mortel de John M.Stahl, Breaking The Waves de Lars Von Trier et L’Inconnu de Tod Browning. À cette occasion nous avons pu nous entretenir avec lui, toujours aussi franc et sincère, le cinéaste nous a parlé de ses choix de films pour la carte blanche, de son amour pour la pellicule, de son prochain film Adoration, de son expérience américaine, d’Abdellatif Kéchiche…

Breaking The Waves – Lars Von Trier (Copyright Les films du losange)

Un mot sur le festival Hallucinations Collectives. Qu’est-ce qu’il t’évoque ?
D’abord, ça m’évoque Cyril (Ndlr : Cyril Despontin, directeur du festival) forcément. À vrai dire, même si je viens pour la deuxième fois consécutive, je ne connaissais pas bien avant l’année passée mais je peux dire que j’aime beaucoup. J’aime l’esprit du festival, j’aime les gens qui le font, je les trouve à la fois passionnés et passionnants. L’année dernière je présentais un film, là c’est un peu différent je viens pour une carte blanche, j’en profite également pour passer du temps avec mes enfants, me balader un petit peu, voir quelques films… Enfin je viens avant tout pour revoir sur grand écran les films que j’ai sélectionné dans ma carte blanche.

Comment s’est fait le choix de cette carte blanche ? Le fait que tu tournes prochainement un nouveau film – Adorationa-t-il influencé tes choix ?
Complètement. Il s’agit de trois films que je voulais revoir et tout particulièrement avant le démarrage de la préparation de mon prochain film qui commence dans quinze jours (Ndlr : au 2 Avril). Par exemple, Breaking The Waves que je connais vraiment bien, pour être honnête je le connais même par cœur, le revoir hier sur grand-écran, dans cette copie en 35 mm, ça m’a bouleversé. Le film est implacable, quand je vois sa puissance émotionnelle presque 25 ans après, sa capacité à émouvoir – sans même parler de la personnalité de Lars Von Trier – je ne peux être qu’admiratif. C’est le grand film de Lars Von Trier, celui qui met tout le monde d’accord, un grand film populaire qui fait pleurer tout le monde. C’est une expérience physique dont on sort profondément rincé comme Série noire ou d’autres grands films physiques et viscéraux, je trouve ça terrassant. L’inconnu qui sera projeté tout à l’heure, c’est juste une merveille. Celui-ci pour le coup je ne l’ai jamais vu en 35mm, je sais qu’il est disponible sur Viméo, qu’il existe plusieurs versions, avec parfois des scènes qui manquent, une bande originale ajoutée,… On m’a un peu raconté d’où vient la copie et je suis très très curieux de revoir le film.

Le point commun entre les trois films de ta carte blanche, est que, malgré les époques, ce sont tous des mélodrames. D’une certaine manière, on pourrait dire que Calvaire ou Alléluia par exemple sont également des mélodrames…
Effectivement les trois films que j’ai choisis sont des mélodrames mais disons des mélodrames « torturés ». J’aime profondément ce genre de manière générale, mais je l’aime plus encore lorsqu’il est à la croisée des chemins, à la croisée de l’horreur, du film noir : j’adore ça ! Concernant mes films, sûrement, mais je ne pense pas être le meilleur juge, c’est quelque chose d’inconscient, de profondément inconscient, même si avec le recul je me rends compte que je décline certaines choses. Calvaire par exemple est un film très spontané, comme d’ailleurs tous mes films… Adoration que je m’apprête à tourner, est à mon avis beaucoup plus un mélodrame, avec une dimension presque sacrificielle, donc il y a forcément un écho aux grands films de Lars Von Trier mais très sincèrement je ne joue pas dans la même cour. En tout cas, j’essaie de plus en plus de me débarrasser de mes propres références, de ma propre cinéphilie, je veux prendre un maximum de risques. J’en ai marre de voir des metteurs en scène geeks qui ne font que reproduire des choses qu’ils ont vues, c’est vraiment quelque chose qui m’est de plus en plus insupportable.

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Calvaire – Fabrice du Welz (Copyright Mars Distribution)

Justement sur un film comme Calvaire, on sent encore beaucoup les références, là où, dès Vinyan, elles tendent à s’effacer de plus en plus…
Ce n’est pas à moi de le dire mais très sincèrement, je ne crois pas être resté profondément dans la référence y compris avec Calvaire. Je suis dans la citation parfois, mais je ne suis pas soumis à la référence si tu vois ce que je veux dire. Je pense que Calvaire est un film référencé qui arrive quand même – du moins si on en parle encore aujourd’hui – à faire son petit bonhomme de chemin, à être indépendant, dans tous mes films, il y a toujours de la citation mais j’essaie de m’émanciper véritablement de ça. Après effectivement, je peux pas annuler ma propre personnalité qui est d’abord une personnalité cinéphilique, j’adore le cinéma et parfois, souvent, de manière inconsciente, je suis soumis à des choses, je vois, revois des films je me dis « putain c’est vraiment dingue » et quelque part je pense que tout le monde le fait ça, même indirectement. Il y a des gens qui sont purement dans la référence, dans le fétichisme de la référence, je dois le dire ça m’amuse un petit peu moins. Pour revenir à Calvaire, il se trouve que je l’ai revu récemment parce qu’il a fait l’objet d’une ressortie au Japon et que nous avons dû faire un nouvel étalonnage. Je ne l’avais plus revu depuis la période de sa sortie (Ndlr : 2005), et si je ne suis pas absolument complaisant par rapport à mon travail, j’ai trouvé que le film avait très bien vieilli. Il a une belle tenue, y compris l’étalonnage que l’on avait fait l’époque qui basculait parfois dans les jaunes et dans les verts, un peu comme ce qui se faisait sur les films de Caro et Jeunet. Sur cette restauration, on a ramené la colorimétrie vers quelque chose de très « nature » et c’est je trouve, encore plus puissant. Je pense pouvoir annoncer ça, La Rabbia va ressortir le film, ce ne sera pas pour tout de suite – il y a actuellement un problème de droits – mais probablement pour 2019.

Quand tu dis vouloir t’émanciper de tes propres références, quel impact cela aura-t-il sur Adoration par rapport à tes films précédents ?
Il est vraiment très tôt pour en parler mais pour la première fois par exemple j’envisage un film presque comme un documentaire, du moins je veux pouvoir envisager la fabrication du film comme un documentaire autour d’un portrait, celui d’un gamin. J’ai envie de casser ma propre appétence à une certaine forme d’esthétisme, me brimer pour ne pas faire de belles images, aller à l’essentiel… On en discutera peut-être quand le film sera prêt mais mon objectif, ce que j’aimerais toucher du doigt, c’est un souci d’incarnation.

Envisager le documentaire tout en restant dans l’imaginaire ?
Bien sûr, je ne suis pas un réaliste ! J’emmerde le réalisme, personnellement je ne pense qu’à l’abstraction. Je crois qu’il faut ancrer les films dans un écrin réaliste mais très vite le transcender pour chercher à toucher l’abstraction cinématographique, il n’y a que ça qui m’intéresse. Les « réalistes » m’ennuient, ceux qui font ce que j’appelle de « l’écran témoin » : ce sont les pires pour moi.

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Mektoub My Love : Canto Uno – Abdellatif Kéchiche (Copyright Quat’Sous Films / Pathé Films / France 2 Cinéma / Good Films / Bianca / Nuvola Film)

Pourtant tu adores un cinéaste comme Kechiche que beaucoup n’hésiteraient pas à ranger dans la case « réaliste »…
Oui mais je ne pense pas que Kechiche soit un réaliste. Pour moi, il s’agit vraiment de l’un des plus grands metteurs en scène actuels, dans son cinéma il y a une quête d’absolu, une volonté de toucher à l’essence même de la nature humaine, de toucher à la grâce. Effectivement, il creuse le réalisme mais il le creuse tellement loin que ça touche intimement et qu’à un moment donné cela devient une forme d’abstraction. C’est ce que faisait également un cinéaste comme Pialat, qui pour moi n’est pas du tout un réaliste malgré les apparences. Kechiche, Pialat, ce sont des cinéastes en quête d’absolu, de même que Gibson ou Von Trier. Ces cinéastes veulent toucher quelque chose, leur travail provoque un écho profond, ce qui me semble-t-il fait cruellement défaut au cinéma actuel. J’ai trop souvent l’impression de voir des gens qui ont des visions à court terme.

Tu présentais Message from The King l’an dernier. Que te reste-t-il de cette expérience américaine ?
Je crois que j’ai été clair là-dessus l’année passée, je n’aime pas beaucoup le film… ou plutôt je pense qu’il s’agit juste d’une série B honnête, ni plus ni moins. Ce film je l’ai réalisé avec une sincérité et un enthousiasme complets : j’ai tourné dans une ville que j’adore, Los Angeles, avec des comédiens que j’aime profondément et avec qui encore aujourd’hui je suis en contact, je me réjouis par exemple du succès de Chadwick Boseman dans Black Panther… Seulement j’ai une espèce de petite rancœur tenace vis-à-vis de la manière dont ça s’est terminé, dont on m’a fait comprendre que j’avais juste à fermer ma gueule. J’ai pu faire à peu près ce que je souhaitais sur le tournage mais j’estime qu’on montage on m’a volé le troisième acte, on m’a volé la musique, on m’a mis des flash-back pourris partout… On a essayé de rendre le film lisse alors que je n’aspirais qu’aux excès, c’est ce qui me rend un peu malheureux : on en a fait une espèce de robinet d’eau tiède. À la limite je préfère encore une catastrophe comme Colt 45, parce qu’au moins ça c’est vraiment catastrophique, Message From The King il y a quelque chose de trop tiède pour moi. Je n’ai aucune complaisance par rapport à mon propre travail et si je ne suis pas profondément accompli, je le sens dans mon bide, j’ai une résistance, je n’arrive pas à tricher avec ça. Maintenant avec le recul, l’année qui vient de s’écouler a été une année charnière, elle m’a amené à me poser des questions : « Qu’est-ce que tu fais maintenant ? Est-ce que tu vas faire le yes-man à Hollywood ou est-ce que tu restes ici et cherches à construire ? ». Aujourd’hui j’ai 45 ans, je sais pas combien d’années de cinéma il me reste mais ces années je compte les mettre à profit, construire, faire mes trucs et arrêter de faire le yes-man car je n’ai pas ce gène. J’adorerais être un Tony Scott, mais je ne suis pas comme ça, je ne peux pas le faire, je suis une tête de con, je n’en fait qu’à ma tête. Je ne peux pas m’adapter au système des autres : je dois m’adapter à mon propre système.

C’est l’un des nombreux paradoxes d’Hollywood : on vient chercher des cinéastes pour leur personnalité et derrière on lisse ce pourquoi on a fait appel à eux…
Oui mais quelque part je peux comprendre, c’est leur argent. Dans mon cas je n’ai pas vécu la pire expérience, j’ai été respecté et j’ai travaillé pour une belle boîte de production. Le problème découle d’une sorte de brassage un peu bordélique : il y a des producteurs délégués, des producteurs exécutifs, des financiers,… Cela en devient presque schizophrénique. Aujourd’hui si je dois retourner faire un film de commande, je veux avoir les coudées franches, même si je considère qu’il y a un aspect économique qu’il faut respecter donc que je dois essayer de me mettre au service de ceux qui font appel à moi… En même temps, c’est compliqué, il y a beaucoup de contraintes : je veux continuer à tourner en pellicule, c’est un truc qui fait peur aux producteurs… J’aimerais disposer d’une latitude de tournage beaucoup plus ample, presque à la Kechiche, tourner 900 heures, tourner sans jamais arrêter la caméra mais en pellicule ce n’est pas faisable…

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Vinyan – Fabrice du Welz (Copyright Wild Bunch Distribution)

Tu es un fervent défenseur de la pellicule. Ce fétichisme est-il né en étant cinéphile ou en devenant toi-même cinéaste ?
Probablement une combinaison des deux. Je pense que le tout numérique gangrène l’horizon poétique, l’imaginaire. J’ai la conviction profonde que l’argentique est supérieur au numérique, que l’image a une qualité d’âme en plus, il y a quelque chose de désincarné dans le digital. Si on voit notre métier comme une sorte d’alchimie, ce qui est mon cas, le passage de l’argentique au numérique constitue une vraie transformation du média. Aujourd’hui, tu rencontres des chefs-opérateurs de trente ans qui n’ont jamais travaillé en pellicule, ils ne savent même pas ce que c’est et quelque part c’est normal. Sur certains tournages, les chefs-opérateurs n’éclairent limite plus, on laisse faire l’étalonneur pour la photo, les temps de tournage sont réduits au maximum, on commence la post-production de plus en plus tôt : on marche sur la tête ! Je ne peux parler que pour moi mais personnellement ça m’emmerde de voir mon image tout de suite, je trouve ça plus agréable de pousser la pellicule, tenter quelque chose, attendre et voir seulement le lendemain ce que j’ai pu capter en visionnant les rushes. Après il reste des grands films en numérique bien sûr, mais ils m’intéressent toujours beaucoup moins. Je continue à idéaliser la pellicule, je ne peux pas m’en empêcher, il y a eu des films d’exploitation complètement débiles en 35 mm mais j’aurai toujours plus de tendresse pour ça en fait.

Quand tu vois des grands noms comme Nolan ou Tarantino qui ne tournent qu’en pellicule, espères-tu un retour du format comme on l’a vu pour le vinyle en musique ?
Heureusement qu’ils sont là même si je pense que ça va revenir de toute façon, c’est cyclique : Nolan, Tarantino, on parle de cinéastes qui ont un sens de l’image. Le problème chez nous, alors que Dieu sait si le cinéma français a été grand, beau, puissant, c’est qu’il y a un rapport à l’image qui est difficile aujourd’hui.

Les deux chefs-opérateurs avec qui tu travailles le plus souvent – Benoît Debie et Manu Dacosse – travaillent à la fois en pellicule et en numérique, tu échanges là-dessus avec eux ?
C’est un débat que j’ai avec beaucoup de gens, et bien sûr avec eux. Manu Dacosse travaille en numérique de temps en temps bien qu’il préfère la pellicule, mais il s’adapte plus facilement. Benoît Debie reste un convaincu de l’argentique, on s’est revu il y a peu et on a discuté de ses différents tournages. Je sais que par exemple sur le prochain film de Jacques Audiard (Ndlr : Les Frères Sisters), il a tourné en numérique et m’a dit « quel dommage ça aurait pu être tellement mieux ». Ça va très probablement être très beau mais ça aurait pu être encore mieux. Derrière, il est allé retrouver Harmony Korine pour The Beach Bum, ils ont tourné en 35, il m’a dit « mon dieu c’est incroyable ». Après nous ne sommes pas tous égaux avec l’œil non plus…

Initialement, tu as fait le conservatoire de Liège comme acteur puis l’INSAS en mise en scène théâtre. Que te reste-t-il de ce passé théâtral quand tu conçois tes films aujourd’hui ? Est-ce à chercher dans les directions de jeu disons « outrancières » dans lesquelles tu peux emmener des comédiens comme Laurent Lucas sur Alléluia ou Jackie Berroyer sur Calvaire ?
C’est peut-être déjà ce qui explique la schizophrénie de certains de mes films… C’est à dire que j’étudiais les grands textes type Ibsen, Molière, Shakespeare, Marivaux à l’école et que je regardais des films bis dégénérés le soir. Je n’arrivais pas toujours à me situer, aujourd’hui je pense être moins bisseux, le temps passe et certaines choses m’apparaissent plus essentielles à voir, à comprendre. Ensuite, concernant les directions de jeu il y a probablement de ça. J’adore travailler avec les acteurs, j’adore construire avec eux, j’adore ces codes de jeu un peu outranciers, pousser mes comédiens presque à la limite… C’est quelque chose que l’on me reproche parfois mais je cherche profondément des sentiments extrêmes donc à la fois ça ne peut pas être trop et en même temps il faut y aller pleinement. En fait, si tu veux il y a le scénario qui est bien sûr une chose essentielle mais je refuse de me contenter de filmer un scénario, ce qui m’intéresse c’est la nature du comédien, comment je vais pouvoir essayer de le faire « brûler »… Je veux voir des acteurs et des actrices brûler, c’est pour ça que j’adore des metteurs en scène comme Zulawski qui poussent l’outrance au point qu’elle révèle une catharsis qui me touche énormément.

Alleluia – Fabrice du Welz (Copyright Panique s.p.r.l – Radar Films – Savage Film. Tous droits réservés.)

Sur Adoration, tu vas notamment retrouver Emmanuelle Béart 10 ans après Vinyan, comme tu avais retrouvé Laurent Lucas plusieurs années après Calvaire sur Alléluia. Est-ce important pour toi de construire quelque chose avec des acteurs que tu retrouves à intervalles réguliers ?
Avant toute chose, ce sont des gens que j’aime beaucoup, Emmanuelle, Laurent… Emmanuelle dans Adoration, son rôle nécessite seulement quelques jours de tournage mais j’espère que ça va être possible car elle a un agenda très chargé. Le film sera vraiment centré autour des enfants, tout tourne autour d’eux, après j’ai quelques guests adultes un peu partout qui viennent amicalement. Il y a juste un personnage plus important à la fin du film qui sera interprété par Benoît Poelvoorde, enfin si il vient, il est imprévisible, donc on ne sait jamais.

En vue de travailler avec de jeunes acteurs, as-tu fait une préparation spéciale ?
En fait, au départ, je voulais des enfants mais au final les acteurs que j’ai choisis sont déjà des adolescents. J’ai été dans des foyers, j’ai vu beaucoup de petits garçons, probablement plus de 200, certains étaient incroyables et avaient énormément de potentiel mais aussi des difficultés de concentration donc c’était assez compliqué. À l’arrivée, j’ai eu un coup de cœur incroyable pour Thomas Gioria qui était dans Jusqu’à la garde que trouve prodigieux et concernant le personnage féminin ce sera Fantine Harduin qui jouait dans Happy End de Michael Haneke. Je trouve que le couple fonctionne très bien, ils sont beaux et puissants.

Tu évoquais plus tôt le documentaire comme une possible influence sur Adoration, tu as récemment réalisé ton premier documentaire, Des Cowboys et des Indiens, le cinéma de Patar et Aubier. Peux-tu en dire quelques mots ?
En Belgique, il y a collection appelée Cinéastes d’aujourd’hui impulsée par le CBA – l’équivalent Belge du CNC – qui demande à des cinéastes de faire les portraits d’autres cinéastes, en laissant pas mal de latitude et des budgets assez confortables. On m’a demandé de faire ça autour de Patar et Aubier – les réalisateurs de Panique au village ! – qui sont des vieux camarades que j’aime beaucoup, avec qui je partage Vincent Tavier qui est leur producteur et leur scénariste mais également le mien. C’est un film que j’ai fait avant tout pour eux mais qui a été très vivant à faire et sur lequel j’ai appris beaucoup de choses. Au-delà du portrait, ça raconte une amitié de 30 ans, ça parle d’une bande très particulière à Bruxelles et même du cinéma Belge pré-Tax Shelter… Il y a eu une projection à Bruxelles en février, le film commence à être pas mal demandé en festival, il va circuler, je sais qu’il sera notamment projeté au festival d’Annecy.

Penses-tu que ce projet va nourrir Adoration ?
J’espère, même si c’est très différent. J’y ai beaucoup pensé en tout cas.

Vinyan – Fabrice du Welz (Copyrigh WildBunch Distribution)

Propos recueillis par Vincent Nicolet, le 2 Avril 2018 à Lyon. Un grand merci au cinéma Comœdia, aux équipes du festival Hallucinations Collectives ainsi qu’aux journalistes Julien Homère (Brain Magazine), Aurélien Zimmermann (Watching the Scream), Hakim Fdaouch (Radio Brume) et Sébastien Lecocq (Cinémag Fantastique) dont certaines questions ont été reprises ici.

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