Olivier de Solminihac, Marie Desplechin, Christian Oster, Kéthévane Davrichewy et Alex Cousseau, tous bien connus de l’Ecole des loisirs, ont chacun écrit un chapitre de cet ouvrage collectif. Joli conte initiatique en forme de cadavre exquis, « Le dur métier de loup » est à mettre entre les mains des enfants qui aiment déjà lire tout seuls, comme l’entend la collection Mouche, et que l’on voudrait préparer aux aléas de la vie grâce à des lectures légèrement symboliques.

Le jour de ses sept ans, un jeune loup nommé Lucas doit quitter ses parents pour trouver un métier. Armé de son baluchon, poussé par le vent « qui ne parle qu’allemand » et promettant d’écrire, il prend la route. En chemin, bravant les difficultés avec détermination, il s’essaie à la chanson et rencontre une fée qui lui donne une guitare. Il croise alors Léon le sanglier saxophoniste, convaincu que le succès les attend au-delà de la forêt. Dans la plaine, la musique se répand jusqu’aux oreilles de Sahara, une petite chienne qui a soif d’évasion et se joint au duo. Les trois compagnons poursuivent leur route jusqu’à la mer, où ils prennent le large vers de nouvelles aventures.

Sur un air de road-trip, les cinq auteurs conjuguent aventure et apprentissage avec un talent commun pour la poésie et l’humour bienveillant, que l’on retrouve aussi dans les illustrations de Delphine Perret. Chacun traite avec douceur l’idée de transition, la confiance en soi et la difficulté de grandir dans un environnement où il faut trouver ses propres armes, mais aussi ses propres souhaits. « Le dur métier de loup » parle aussi de la solitude parfois nécessaire pour inventer sa trajectoire, de l’amitié qui rend les projets moins insurmontables, de la liberté de créer l’avenir et de l’horizon qui s’ouvre : « j’imagine que, dans la vie comme dans les livres, il y a des chapitres. J’en suis au cinquième et j’attends le suivant ». Une valeur sûre.

Paru à l’école des loisirs, collection Mouche.