Découverts il y a bientôt deux ans avec l’EP « Outside » (sorti sur le label américain Matte Black), puis avec des remix et covers alléchants (Julee Cruise, Stuntman 5…) qui nous avaient mis l’eau à la bouche, on attendait avec impatience la sortie de l’album d’Unison. C’est chose faite depuis le 12 septembre, sur un label français cette fois, Lentonia Records. Déjà beaucoup d’articles de presse élogieux depuis cette date et un terme qui revient en boucle : witch-house. N’ayant jamais été friande de ce genre de catégorisation un peu restrictive, je passerai sur le sujet et vous conseillerai simplement d’aller écouter Salem ou Ritualz si vous ignorez à quoi le terme fait référence. Car Unison est tout sauf monolithique : non, Unison serait plutôt une oxymore.
© Mélanie Moran par Marie Lauff | Flèche d’Or – 10 septembre 2011Composé de Julien Camarena et de Mélanie Moran, jeune couple originaire de Niort, Unison est le beau mariage, à la scène comme à la ville, du clair et de l’obscur. Tels le yin et le yang, Mélanie et Julien sont au cœur même de cette dichotomie, leur union fait partie intégrante de leur musique et donne le jour à un enfant à la fois pur et vicieux, «
sublime horreur[1] » née des entrailles de ces deux « âmes sœurs » comme ils aiment eux-mêmes à se définir.
Le ton est donné dès la pochette signée César Brun, photo d’enfants teintée de nostalgie et estampillée d’un logo dans la pure veine black métal de Christophe Szpajdel, comme pour mieux dérégler nos sens avant de pénétrer dans leur monde. Si Unison fait de la musique « électronique », leur son est bel et bien né sur les cendres du rock, dévoilant une musique collante et poisseuse, des comptines oniriques aux boucles obsédantes portées par l' »
obscure clarté[2] » de la voix de Mélanie et une atmosphère hypnotique où s’entrechoquent mélancolie et bouquets de nerfs.
A vos risques et périls maintenant, si vous osez vous aventurer dans leur univers, votre taux de vitamine D pourrait très vite devenir hautement dépendant à cet «
affreux soleil noir d’où rayonne la nuit[3]« .
[1] Honoré de Balzac,
Le Colonel Chabert
[3] Victor Hugo,
Les Contemplations, « Ce que dit la Bouche d’ombre »
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