Il serait tentant de prime abord de présenter le travail du groupe parisien Teleferik sous le symbole (peut-être un poil encombrant à la longue) du métissage et du « carrefour des cultures » (sic), la flamboyante chanteuse-bassiste Eliz Murad en guise de fer de lance. La franco-libanaise module en effet sa voix soul et puissante (qu’on pourrait rapprocher par moment de celle de Grace Slick du Jefferson Airplane) en français, anglais et arabe, une guitare basse entre les mains pour accompagner la guitare inspirée et efficace de son acolyte Arno Vincendeau.
Après quatre années d’existence et trois EPs (dont un enregistré live) et de multiples concerts en guise de chauffe-plats, le trio (l’occasion de citer le batteur Olivier Hurtu) passe cette fois la vitesse supérieure avec la sortie il y a quelques semaines de cela de son premier album intitulé Lune Electric. Dix titres le composent, la plupart de durée moyenne (entre trois et quatre minutes) à l’exception du superbe et lancinant « Mystic Machine » qui s’étire sur plus de six minutes. Et si l’on découvre à son écoute d’agréables morceaux sans doute dopés en version live (« Bombs And Rockets » notamment, mais aussi « Mara », « Money Value » et le bel instrumental « Milk Shake »), le disque contient sa part de très bons moments à l’instar de la belle montée de sève de l’entame instrumentale « Beaumont », de l’hypnotique scansion du déjà-cité « Mystic Machine » ou encore du blues rock énergique de « Hero », une belle fonderie trempée (comme l’essentiel de l’album) dans la marmite du rock historique et éternel (celui de la fin des 60’s et début des 70’s pour faire court). Un mot également sur « Behlam Fik », la pièce de choix de l’album avec ses ambiances joliment creusées et rehaussées par le superbe chant (en arabe) d’Eliz.
Les Teleferik délivrent une musique inspirée et qui suinte surtout de tous ses pores la sincérité, l’enthousiasme et la belle énergie, le tout enrichi de la belle douceur du chant, notamment en arabe. De quoi faire tonner avec talent les canons du rock traditionnel, mais sans pour autant oeuvrer dans la simple resucée d’un son sinon passé, du moins daté précisément dans la timeline. Un très joli travail donc au final.
Nous vous invitons à visiter le site web dédié au groupe ou bien encore le compte instagram et la page facebook les concernant.
Teleferik sera par ailleurs sur la route une bonne partie de l’année 2016, vous pouvez d’ores et déjà noté les dates suivantes pour le mois de février :
11/02/16 : Hopital (Niort)
12/02/16 : O’Thili (Limoges)
13/02/16 : Capharnaüm (Bordeaux)
26/02/16 : Alternateur (Niort)
27/02/16 : Le plan B (Poitiers) avec The Gumps
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