Quoi de neuf sur la planète rap français ? Tout d’abord, un rattrapage s’impose. Dans la sélection de janvier/février, nous n’avions pas inclus LA FIEV, premier album du Suisse Mairo co-signé avec son beatmaker Hopital, et pour cause : nous ne l’avions pas écouté dans les délais impartis… Faute auditoire majeure ! Ce disque prodigieux d’une densité inouïe a déjà assuré sa place très haut au futur palmarès 2025, alors même que l’année est encore longue. Cet oubli nous obligera certainement à en parler comme il se doit, en long et en large, à l’heure des bilans. Pour le reste, les sorties ont repris à une cadence intensive et crescendo au cours de ces deux mois. Des oublis plus ou moins volontaires seront donc certainement à noter dans cette sélection qui se partage entre projets courts et longs, des outsiders qui donnent le tempo artistiquement parlant et des mastodontes qui dégainent leurs nouvelles salves. L’excitation commence à se rapprocher de son maximum.
Asinine – La Jetée
Moins d’un an après Brûler la maison, Asinine revient déjà avec un nouvel EP, La Jetée (hommage assumé à Chris Marker). Elle creuse un univers poétique et viscéral, où la rigueur de l’écriture impressionne autant que sa propension à transformer sa proposition en rap mélodique et mélancolique. La jeune marseillaise fait preuve d’une maturité et d’une lucidité étonnantes, sa voix douce et faussement feutrée est un leurre, sa rage latente est sans cesse palpable dans cet excellent nouveau projet. Sans featuring (un moyen de continuer à développer son univers en solitaire), elle s’affirme en toute autonomie, à la fois à côté de l’industrie et pleinement en son sein. Ajoutons que nous avons pu assister à la date lyonnaise de sa première tournée au Marché Gare pour un concert incarné, inspiré esthétiquement (superbe scénographie minimaliste et très graphique) et soutenu par un public en demande. Le show était à la fois galvanisant et émouvant.
7 mars 2025
Souffrance – HIVER AUTOMNE
Fier représentant d’un rap à l’ancienne qui ne s’empêche pas d’avoir une oreille attentive sur les nouvelles générations, Souffrance est désormais le garant d’un haut niveau. Mieux, il s’est imposé comme un rappeur majeur à la faveur d’un imparable triplé gagnant (Tranche de Vie, Tour de Magie et Eau de Source) réalisé sur un temps court (de 2021 à 2023). Pour son quatrième album solo, HIVER AUTOMNE, il convoque des sonorités rétro qui pourraient rappeler l’esthétique d’une France rance et nostalgique, celle-là même qu’il entend pourfendre à travers ses titres en se réappropriant un héritage dont il a pu se sentir exclu. Le geste est fort et dépasse le symbolique dès les premières mesures. Souffrance brutalise les prods avec une telle agressivité et une telle minutie, que les refrains chantonnés deviennent des aérations nécessaires avant qu’une nouvelle salve de rimes ne vienne frapper nos oreilles. Il avance tel un samouraï (ou, pour le citer « avec la classe d’un toréador ») de piste en piste, déployant un arsenal de punchlines bien senties au milieu de textes mêlant considérations triviales, violence pure et réflexions non dénuées de sens, disséminant ses vérités et ses visions derrière les effets de style. Entouré de poids lourds inattendus comme Chilly Gonzales (BIZON et BARBECUE EN HIVER) ou un Soprano qui vient rappeler au rappeur qu’il peut être sur le sombre COMPTE DOUBLE, il propose également des connexions taillées sur mesure avec ISHA (MEILLEUR) ou Jewel Usain (À PLUS TARD).
7 mars 2025
Jungle Jack & JeanJass – Cognacs et Cigarettes
C’est avec JUNGLE DES ILLUSIONS VOL 2, que nous avons pris le train Jungle Jack en route. Moins d’un an après, le voilà de retour avec Cognacs & Cigarettes conçu en étroite collaboration avec JeanJass (qui n’exploite que sa casquette de beatmaker). Prototype savoureux de rap « gourmet », comprendre raffiné dans son écriture, techniquement affûté et produit avec une élégance notable, le projet est à la fois évident et inhabituel. Le rappeur continue de creuser une esthétique old school (Châteldon nous rappelle par exemple aux Bidons veulent le guidon) confrontée à des marqueurs temporels précis (les extraits qui parsèment les morceaux). Surtout, derrière ce disque court (32 minutes) qui s’écoute (et se réécoute) d’une traite, il tend à redéfinir la musique de détente et de divertissement. Loin des futilités et de la superficialité, il impose ici, sans la moindre prétention une exigence culinaire, spiritueuse (le vin n’est pas pour autant oublié), culturelle qui traduit un goût du plaisir « qui se mérite ». À ce titre, Cognacs & Cigarettes s’apprécie pleinement dans des conditions attentives et disponibles, posé dans son salon ou ailleurs, un bon plat et un bon verre à portée de main. La grande classe.
21 Mars 2025
VICKY R – LOBBY
Rappeuse, compositrice et chanteuse discrètement mais solidement implantée, VICKY R prend son temps pour affirmer son univers pluriel à travers des projets courts. Elle trie sur le volet ses collaborations et alliés dans une course de fond en rupture avec la conquête effrénée des charts. Elle continue ainsi son développement avec ce nouvel EP, LOBBY, consistant et diversifié, entre titres solo de qualité attestant de sa palette. On pense à l’offensif et doux LOBBY ou, sur un mode romantique, à GPS. On retrouve également des invités de premier choix parmi lesquels EDGE sur NO FIKY. Les univers polymorphes des deux artistes convergent vers un rap combinant égotrip, flows stylisés et refrain chanté dans une joie communicative. Mentionnons également KME, une outro qui mue en cours de route en un dialogue avec MC Solaar, qui se pose en grand frère porteur de conseils avisés, dans une simplicité et une modestie remarquables. La conclusion de l’auteur de Caroline est sans appel : « le but c’est d’être unique ».
21 Mars 2025
Jolagreen23 – GOTY EDITION
Révélation masculine de l’année dernière, Jolagreen23 n’a pas pris le temps de créer le manque avec un projet évolutif de haute volée pourvu de huit titres au moment où ces lignes sont rédigées. GOTY EDITION ressemble à un challenge constant sur lequel le rappeur teste flows et sonorités pour enrichir sa palette. On apprécie notamment sa manière de poser sur des intrus plus puissamment électroniques (7.5.0.8 ST LAZARE, GUTEN TAG) ou plus ouvertement atmosphériques (APPEL D’UN BRO). Ultra-chiadé dans ses productions fourmillant de détails, cet opus (manifestement) de transition réaffirme et approfondit l’univers futuriste tendance cyberpunk de l’artiste. Le Van Helsing du rap français manie une proposition de plus en plus sensorielle qui n’en finit pas de nous exciter et de nous impressionner.
22 mars 2025 + 2 nouveaux titres le 25 avril 2025
Kyana – Murmure
Après LUNA et BONJOUR TRISTESSE, Kyana propose un EP de huit titres un peu plus pop qui lui permet de se dévoiler davantage tant sur le plan musical que sur celui des thématiques. Elle invite sur certaines pistes (l’intro et Pena notamment) un héritage plus classique rappelant sa formation au conservatoire. Elle s’offre deux collaborations convaincantes, l’une avec So La Lune évoquée au moment des bilans 2024, l’autre avec la plus hip-hop des chanteuses pop en la personne d’Adèle Castillon sur Le Masque. Enfin, elle se risque à aborder des sujets plus graves à l’instar de la violence conjugale sur le saisissant Talons. Pour toutes ces raisons, Murmure constitue à ce jour son projet le plus abouti.
28 mars 2025
Jazzy Bazz – Nirvana
Plongée nocturne dans la psyché insomniaque de Jazzy Bazz, Nirvana semble marqué dans ses premières pistes par l’envie de prendre de la hauteur, d’affronter les situations avec recul et maturité. Il apparaît comme un opus d’épuration, de simplification de la forme, comme si le rappeur cherchait à rendre sa technique réelle moins visible, afin de recentrer l’attention sur ses textes (qualitatifs) et ses productions (il en assure une partie non négligeable). Confession sonore modérant drastiquement l’égotrip (exception faite du très bon Death Row) dans un projet de remise à plat et de mise à nue, l’album étonne par sa modestie détonante dans un paysage qu’il semble vouloir mettre à distance. Un atout à double tranchant, le projet ne souffre pas de défaut manifeste, mais finit en contrepartie par manquer de fulgurances pouvant stimuler l’envie d’y revenir durablement.
28 Mars 2025
Vald – PANDEMONIUM
À quel degré appréhender la musique de Vald ? À qui s’adresse-t-il ? Rap de puriste ou troll en chef de l’industrie ? Autant de questions qui accouchent d’une logique d’équilibriste mou sur ce nouvel album. Trois ans après V, un très bon cru qui tenait mieux ces fameux dosages, PANDÉMONIUM semble faire du surplace. On peine à saisir l’ambition globale du projet, si ce n’est convaincre les déçus du précédent (dont nous ne faisions pas partie) par des pas-de-côtés ou retours en arrière un peu vains. Cette sensation d’indécision contamine une écoute qui se partage entre l’agacement poli et l’amusement fébrile. On aime plutôt bien l’inconséquent premier single GAUCHE DROITE (savoureusement écrit pour le coup), on est nettement plus dubitatif sur son bouyon PROZACZOPIXAN, par exemple. En fin de compte, Vald est-il un excellent rappeur qui s’amuse à se parasiter ou un rappeur dans la moyenne capable de fulgurances ? On penche pour la première option sans en avoir la certitude. À ce petit jeu, on s’est amusé avec le remix de REGULATION RELOADED par Vladimir Cauchemar & TODI3FOR, sorti quelques semaines après l’album. À suivre pour une réévaluation progressive ?
28 mars 2025
Oboy – OLYBOY
Quatre ans se sont écoulés depuis No Crari, le deuxième album d’Oboy, conclusion d’une ascension aux sommets des charts qui n’avait fait que s’amplifier à partir de 2019 et la sortie d’Omega. D’outsider, il est devenu une tête d’affiche prisée. Durant cette « longue » absence, pendant laquelle il s’est fait relativement discret, à quelques singles près, le rappeur a monté son propre label et s’est donné les moyens de son indépendance. OLYBOY, son troisième opus, cherche moins à retrouver la sève d’un succès fracassant qu’il a patiemment laissé redescendre qu’à définir un nouveau terrain de jeu musical. Moins homogène que son prédécesseur (qui, dans sa quête de séduction massive, pouvait prendre le risque de la redondance), mais aussi moins calibré, cet opus se révèle néanmoins attachant et intéressant. Souvent ouvert, les featurings sont nombreux et pas forcément attendus, il entreprend paradoxalement de retrouver par instants la noirceur de ses débuts (période Olyside/Southside). Notamment sur l’intro, Mauvais comportement ou lorsqu’il investit l’atmosphère vaporeuse d’Atlanta aux côtés de Lil Gotit sur Uruski. Néanmoins, ce qu’on préfère avec lui, c’est sa facette d’esthète nonchalant et instinctif qui, pour peu qu’il trouve la bonne combinaison musicale, peut se révéler virtuose dans son domaine. En ce sens, Ex, pur exercice de style gentiment hybride, et Joddy Boy, collaboration jouissive avec Josman, sont nos deux titres préférés.
4 avril 2025
Werenoi – Diamant Noir & La Fouine – ÉTAT DES LIEUX
La sortie, le même jour, des nouveaux albums de Werenoi et de La Fouine nous a inspiré l’envie de les réunir au moment d’en parler. On ne présente plus le premier plus gros vendeur de 2023 et 2024 et assurément l’un des plus gros poids lourds de l’industrie musicale française à l’heure actuelle. Inutile de rappeler non plus qui est le second, tête d’affiche « déchue » des années 2000, revenue en grâce à la faveur d’une performance scénique remarquée lors de la cérémonie des Flammes en 2024. Ce regain d’intérêt s’est adjoint d’une tournée et d’une mixtape à l’automne dernier, CAPITALE DU CRIME RADIO, riche en invités d’une nouvelle génération qu’il n’avait finalement que peu côtoyée. Quatre mois plus tard, il revient sans promotion avec un album intitulé ÉTAT DES LIEUX, dans lequel on retrouve aussi bien une tête d’affiche comme Ninho, des promesses telles que Genezio, KLN ou Merveille, mais aussi un taulier comme Nessbeal. Dans le même temps, Werenoi se retrouve confronté à un dilemme stratégique sur Diamant Noir : comment se renouveler sans perdre ce qui a fait son succès ? Il opte pour l’option « bigger and louder ». Deux morceaux à trois, l’un avec Ninho et Damso (Triple V), l’autre avec SDM et Vacra (Jalouse), mais aussi des collaborations internationales, Gunna sur Gulfstream et Lil Tjay sur FTR. Le W décline peu ou prou des formules qu’il a déjà expérimentées sur Telegram, Carré et Pyramide, avec charisme, savoir-faire et efficacité, mais exception faite d’Industry Plant et de Titanic, assez peu de personnalité et d’émotion. Si ce dernier point n’est pas nouveau (on avait toutefois l’espoir d’un frémissement sur Pyramide 2), il constitue un bémol qui peut lasser. Ne nous voilons pas la face, l’ambition du rappeur est de maintenir son statut dans le game et sa tactique est (pour l’instant) payante. En comparaison, La Fouine signe un vrai-faux blockbuster dans lequel il continue ce qu’il a entrepris sur sa mixtape : se mettre à jour. Après sa longue traversée du désert, le rappeur de Trappes se tourne désormais vers les codes esthétiques dominants pour y apposer son écriture (et notamment son sens de la punchline) et sa puissance technique, à la manière d’un défi à relever. Dans cette optique, il réussit son pari, s’adaptant plutôt bien à la mode tout en amenant sa personnalité (jusque dans certaines rimes régressives forcées mais amusantes). Tantôt drôle tantôt sérieux, mais toujours concerné, il signe un disque plaisant, à défaut d’être mémorable. Ce petit comparatif exposé, une question est permise, quand La Fouine a pu se baser sur les classiques de son répertoire pour recréer l’intérêt autour de lui, que restera-t-il de celui de Werenoi dans 10 ou 15 ans ?
11 avril 2025
TH – Algorythme
Découvert avec le projet E-TRAP, TH confirme ses singularités avec la mixtape Algorythme. Dans une esthétique sombre et réaliste, son rap se distingue par la fausse froideur de son flow. L’artiste crée des ruptures directement à travers son écriture mêlant première et troisième personne du singulier, en plus de casser les schémas de rimes habituels. Entre considérations apparemment personnelles et descriptions distanciées, TH dépeint son quotidien avec une forme troublante qui laisse peu à peu la place à une deuxième palette plus sentimentale tout aussi séduisante. Il contrarie sciemment l’intimité de ses textes par une approche où chaque mesure semble avoir la même (absence de) valeur que la précédente. Dans ce tableau solitaire dénué du moindre featuring, l’artiste nous plonge au cœur de constats, de doutes et de contradictions, dans un étrange dialogue avec lui-même. Son imagerie n’est pas fondamentalement nouvelle, son traitement est en revanche nettement plus original. Les espoirs placés en lui tendent à se confirmer.
18 avril 2025
Usky – Noura
C’était l’une de nos plus grosses attentes de ce début d’année. Depuis qu’il a signé chez 92I, Usky n’a fait que monter en puissance et a trouvé en Booba un allié redoutable. Après deux projets convaincants sur le label Retina et surtout Anhédonie que nous avions adoré l’an passé, voici Noura teasé de longue haleine. Un opus personnel et par aspects déceptif. Usky applique une logique de legacyquel à sa musique, dans la mesure où il continue la mue entamée depuis son passage au sein de la Piraterie et tout en reposant partiellement son récit à plat afin de laisser la place à de nouveaux auditeurs. Un positionnement qui prend le risque de la redite pour ceux qui sont déjà acquis à sa cause ou tout simplement de flirter avec la répétition de précédents titres. Ce sera là notre principale réserve quant à un disque prolongeant un hybride séduisant entre rap et chant, revendiquant à sa manière une double tradition française, des chanteurs « classiques » aux piliers du hip-hop. Nous préférons quand il lorgne du côté d’Alain Bashung sur God Bless, que lorsqu’il s’approche de trop près d’une variété qui nous apparaît moyennement à propos (Illusions). Noura a le mérite d’échapper au formatage ou tout du moins à la quête d’une recette musicale, même si, à force de chercher à fixer ses propres règles, l’artiste semble parfois s’enfermer dans des sonorités qu’il a déjà empruntées sans réussir à les réinventer. Cette déception relative (ou mineure) n’empêche pas de réelles fulgurances, à commencer par l’ouverture Anakin. Pur morceau rap qui vient mettre les points sur les i avec une écriture chirurgicale et des piques bien senties (désolé pour les fans de Validé et de Franck Gastambide), avant de virer vers quelque chose plus proche de la transe, du trip sonore. Le morceau éponyme Noura se fait le formidable instantané de sa carrière entre introspections et réflexions à voix haute. Enfin, Boca Junior surprend en maniant un héritage post-Jul, avec type-beat de circonstance qui constitue une récréation festive (sur la forme) au sein d’un projet plutôt tourmenté.
25 avril 2025
Jul – D&P à vie
Face aux flux ininterrompus, aux multiples sorties annuelles et à une omniprésence paradoxale (il cultive l’art de la discrétion) depuis plus de 10 ans, un album de Jul pourrait devenir à terme un non-événement. Pourtant, à de rares exceptions près, ses disques constituent toujours un moment important ou, à minima, ils occasionnent toujours une écoute parcourue de curiosité. D’une part, parce qu’ils contiennent possiblement certains tubes ou tendances des semaines et mois à venir, ils permettent de prendre un pouls sonore. D’autre part, car Jul reste un rappeur qui construit une œuvre et l’étoffe constamment avec des formats plus ou moins appréciables (répétitifs, trop longs). D&P à vie se démarque plutôt positivement, il dure moins d’une heure et se tient à un nombre de pistes raisonnable, en plus de se révéler globalement agréable à l’écoute dans son ensemble. Tout n’est pas forcément mémorable, mais comme d’habitude avec le rappeur marseillais, il est essentiel d’aller chercher ce qui nous intéresse et d’effectuer sa propre playlist. Dans notre cas, on apprécie dans ce 33ème album sa manière d’investir les bases d’un rap phocéen sur des morceaux tels que 442, Benteyga ou encore Love et haine (feat. Le Rat Luciano). Pas mal.
25 avril 2025
Nos singles pour ces deux mois :
Dans la continuité de son album Page Blanche (l’une des belles surprises de 2024), Eva prolonge sa mue et son glow-up. Fumée blanche, possible premier single d’un futur projet, propose un R’n’B stylisé, efficace et incarné.
Deux ans après son premier album IL LE FALLAIT, Favé nous a agréablement surpris avec son single Saturday. Le jeune rappeur qui a émergé sur de la Jersey Drill (Urus) se confronte ici à une prof très Young Money dans l’esprit. Soyons clairs, on pense à l’instru de Trophies de Drake (sur Rise of an Empire) et c’est très sympathique.
Quelques semaines après Élodie et Fashion Victime, Babysolo33 (artiste qu’on adore immodérément) est passée à la vitesse supérieure avec Giulietta qui fait l’effet d’une véritable montée en puissance en plus de faire discrètement évoluer sa direction artistique. Morceau très personnel (le clip s’adjoint de vidéos d’enfance), la bordelaise confronte sa babyvoice autotunée à des sonorités allant davantage puiser dans la musique classique (l’usage du violon) que les nappes synthétiques, pour un résultat fascinant, déstabilisant et émouvant.
On a hésité à évoquer MODE SPORT 2 de Steban dans sa globalité parmi les projets intéressants d’avril, mais nous nous contenterons finalement de recommander Monogramme, superbe featuring en passe-passe avec La Fève, soit deux générations qui semblent « rapper le même rap ».
Attendue de pied ferme après son explosion l’an passé, Theodora a fait son grand retour aux côtés de Guy2Bezbar pour un irrésistible PAY ! . Un titre boosté par des gimmicks catchy et une alchimie imparable entre les deux artistes, qui annonce une artiste bien décidée à continuer 2025 sur la même énergie que 2024.
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