Capes cofondateur du ZO à Nîmes, enseigne le cinéma, réalise (fiction, documentaire, expérimental) et transmet sa cinéphilie par les éditions vidéo/littéraires/musicales en rendant hommage ici aux gialli et thrillers en convoquant leurs motifs (main gantée de cuir, lame, mannequins, visages féminins sidérés de terreur, déambulations avec traques et poursuites, giclées sanglantes…). Avec ce film de montage, Capes travaille la claustration d’un espace (ici les maisons extraites des films de Lenzi, Fulci, Bava, Bido, Argento, Freda, Lado, Valerii, Martino, Dallamano, Cavara, Bazzoni, Di Leo, Castellari, Casapinta, Ercoli, Miraglia, Spinola, Pabst, Preminger, Hitchcock, Edwards, Vohrer, Lustig, Schmoeller, Kent…) et comment leurs mises en scène isolent les proies féminines en leur sein, par les matières visuelles (ses collages, altérations et détériorations avec une saturation charbonneuse du noir et blanc, surimpressions, zooms, flous…) et la musique expérimentale dissonante de Giallo Oscuro comme un cri intérieur se suppléant à ceux des victimes muettes des féminicides. Cette envoûtante friandise pour les amateurs du giallo à ne pas rater sur grand écran est également un clin d’œil dédié à des habitués de l’Étrange Festival : Peter Tscherkassky (The Exquisite Corpus 2015, Train Again 2021), Patrick Bokanowski (Un rêve solaire 2016, Réminiscence 2022), Maxime Lachaud (A way to die: the films of Peter Christopherson and John Balance 2023, Fifigrot).

 

 

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Levin revisite l’imagerie autour du jeune homme innocent, consciencieux et professionnel (livreur, plombier…) aux prises de la femme au foyer esseulée, prédatrice et nymphomane dans une comédie érotique, délicieuse et dégoulinante de saveurs ! La réalisatrice reprend le grain des films pornos des 70’s en filmant sur pellicule, avec ses angles de caméras et gros plans dans un déluge de fluides ou en détournant par exemple l’usage de la roulette de Wartenberg (utilisée en médecine, mais dévoyée par les adeptes du BDSM) pour un jeu de sensations avec sa victime consentante ou couper plus tard des tranches de pizza… Avec son co-scénariste et acteur Woody Coyote (au nom aussi évocateur que celui d’un performer porno…), Levin et lui décident de montrer d’abord une femme épanouie dans sa sexualité, avant d’aller plus loin dans ce délire visuel et gustatif, donnant alors une tournure encore plus loufoque à ce que l’on voyait déjà. C’est un renversement réjouissant et un régal réconciliant des désirs inavoués et assouvis avec assentiment au sein du foyer, prenant le contre-pied de ce lieu souvent théâtre dans les films de genres aux exactions et vss.