Matmos – The Marriage of True Minds

Trublions du son, ils le sont : revoici les Matmos !
 

 
Après avoir joué avec de la barbaque sur The Rose has Teeth in the Mouth of a Beast, et élaboré d’originales percussions avec des aiguilles de cactus (!) et quelques seaux d’eau sur So Percussion, les deux énergumènes de Matmos reviennent pour un album une nouvelle fois conceptuel à souhait : The Marriage of True Minds.
 

 
Il y a quelques mois le groupe américain sortait l’EP Ganzfeld, inspiré de l’expérience du même nom. Fort de cette investigation dans le milieu de la parapsychologie, Martin Schmidt et Drew Daniel ont poursuivi leurs travaux dans The Marriage of True Minds, sans doute leur album le plus accessible.
 
L’expérience de Ganzfeld est une expérience sensée éprouver les capacités télépathes de deux participants, l’émetteur et le percipient. Ce dernier est installé dans un fauteuil, les yeux fermés, et porte un casque diffusant un bruit blanc dont le but est l’isolement sensoriel. L’émetteur, placé dans une autre salle, regarde une image que le percipient doit retranscrire après l’avoir reçue « mentalement » de l’émetteur.
 
«Nous nous foutons bien de savoir si la télépathie existe ou pas, et nous ne voulons pas que notre disque ajoute un croyant ou un sceptique à ce vieux débat. La question qui nous a intéressés est plutôt d’ordre intellectuel : "Qu’est-ce que cette expérience sur la télépathie peut nous entraîner à faire pour créer des chansons, en termes de créativité musicale ?"» Matmos à propos de The Marriage of True MInds.

 

 (c) James Thomas Marsh
 
Matmos reprend ainsi à son compte cette expérience : l’image devient ici son, le percipient devant retranscrire la musique telle qu’imaginée par le groupe. De cette façon, ce n’est pas cette dernière qui compose l’album, mais bien celle traduite par les percipients qui, à l’aide d’images et de sensations, se sont attelés à exprimer ce qu’ils avaient reçu.
 
Le titre qui exprime le mieux le concept est sans nul doute Very Large Green Triangles où l’on entend la voix du percipient chantonner une musique et interpréter les images mentales transmises jusqu’à ce que le titre se construise peu à peu par lui-même pour atteindre sa vraie dimension musicale.

 
Plus accessible que ses prédécesseurs, ce nouvel album des Matmos n’en reste pas moins riche tant au niveau des sonorités qu’il invoque que des différentes couleurs qu’il investigue. Tout à la fois bruitiste, latino et caribéen, The Marriage of True Minds est l’occasion de retrouver l’excentrique Dan Deacon dans l’hallucinant Tunnel, sans doute le titre le plus exalté de l’album. A noter également  E.S. P. reprise du groupe anglais Buzzcocks.


 

Au -delà de la vraie réussite qu’est The Marriage of True Minds, l’album s’avère une belle porte d’entrée pour découvrir l’un des groupes les plus inventifs de ces vingt dernières années.
 

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A propos de Alban Orsini

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