Déjà évoqué dans ces pages en fin d’année 2023, le festival War on Screen a été l’occasion de découvrir notamment les Derniers Hommes, et il est intéressant de noter que ce long-métrage constituait le seul film de guerre à proprement parlé de la sélection. A la suite d’une séance ponctuée d’un échange très riche avec le public (composé ce matin-là de nombreux scolaires), j’avais eu l’honneur de rencontrer David Oelhoffen pour échanger sur ce nouveau film, sa genèse et les thèmes récurrents qui semblent déjà se dessiner.

C’est Jacques Perrin qui vous a amené le projet. Comment avez-vous reçu cette sorte d’héritage ?

J’ai rencontré Jacques Perrin en 2015 et j’ai compris, dès nos premiers échanges, que ce film était chargé pour lui d’une signification particulière. C’était plus qu’un film : il s’y acharnait depuis 10 ans. Il tenait absolument à le faire. Pour les autres films que produisait Galaté, sa société, il y avait beaucoup plus de distance. Ce n’était pas compliqué de voir qu’il avait une importance particulière à ses yeux. Effectivement, c’est un sujet qui l’a toujours obsédé, depuis la 317ème Section, la guerre et l’Indochine.

Il y a dix ans et quelques, il avait fait un documentaire, avec un historien qui s’appelle Eric Deroo (aussi réalisateur de documentaires), qui s’appelle l’Empire du Milieu du Sud. Ce film parle de la guerre d’Indochine avec un parti pris assez original. En effet, le commentaire est uniquement des lectures de lettres ou d’extraits, écrites par des soldats Indochinois, Anamites ou des soldats Français… Mais c’est principalement des soldats asiatiques qui racontent leur histoire, leur guerre, etc. C’est un documentaire qui n’a pas fait beaucoup de bruit mais qui est magnifique. Il y a un extrait sur lequel ils sont tombés pendant la fabrication du film. Ce sont des images d’archives prises par les Américains de la colonne Alessandri, celle des soldats Français qui fuit vers la Chine. Ils font cette découverte. Ils voient ces visages totalement mélancoliques, abattus, et cette espèce d’armée Française faite de bric et de broc : pas deux uniformes pareils, complètement à l’abandon. Il s’est dit : « là, il y a un film ». Il se renseigne. Le coup de force des Japonais, le fameux 9 mars 1945, est un événement historique complètement méconnu, pas enseigné dans les livres d’école. Il fait écrire un scénario auquel il participe.

Des années plus tard, il a entre-temps vu un film que j’avais fait, qui s’appelle Loin des Hommes, dont la matière est un peu commune. Ça parle d’une guerre coloniale, ça parle aussi d’une expérience existentielle où les hommes marchent, sont confrontés à la mort, dans une nature qui est plus grande qu’eux. Il y a quand même pas mal de points communs et il me propose ce scénario. Au premier abord, il ne me plaît pas parce que c’est une construction scénaristique très compliquée, très intelligente, avec des flashbacks. L’histoire se déroule après la guerre, quelqu’un ment sur son identité, on ne le comprend qu’après… J’ai dit à Jacques que j’adorais le contexte historique, que je ne connaissais pas : c’est passionnant, mais la seule chose qui m’intéresse, ce sont les scènes dans la jungle, celles des flashbacks. Je pense qu’il faut réaliser un film linéaire avec une proximité des personnages, un film immersif où on filme un groupe.

Il n’est pas totalement convaincu mais notre rencontre… Enfin moi il m’a beaucoup plu en fait. J’ai adoré cet homme. Nous nous sommes revus, nous avons discuté du scénario. Il me dit : « si je vous laissais faire, vous voyez quoi exactement ? C’est quoi vos idées ? ». Un mois plus tard, il me rappelle, on re-dîne. C’est quelqu’un qui m’a totalement séduit. Au bout d’un moment, il me dit « c’est bon David, vous pouvez écrire le scénario comme vous le souhaitez. On va faire ce chemin ensemble ». Je me suis mis au travail. Il était quand même très présent à l’écriture. Ensuite, le film a été compliqué à financer. Il n’y a pas de stars, on a fait le parti-pris très peu payant commercialement de ne pas s’appuyer sur des acteurs connus. Ce sont des acteurs connus en Italie, en Pologne, au Portugal, mais pour un film français, s’appuyer sur des acteurs qui sont connus dans leur pays, mais pas en France, au moment de la diffusion on le paie. Mais c’est là où on sent aussi que c’est un film particulier et que Jacques Perrin s’en foutait royalement : « On va y arriver. David, ce sont des problèmes de producteur ça. Je suis désolé qu’on ait à en parler… ». Il était tout le temps en train de s’excuser. On y est arrivé et Galaté a pris un risque financier énorme sur ce film parce que le budget a explosé, parce que tourner dans la forêt tropicale c’est beaucoup plus compliqué qu’on l’avait imaginé au départ. Le projet a été d’une difficulté insoupçonnée.

Ce qui donne une dimension épique aussi…

Carrément. Ce que l’on a vécu en faisant ce film, les comédiens et l’équipe technique, c’est quasiment ce qui arrive à ces personnages : c’est-à-dire qu’on est arrivé dans une nature qu’on ne maîtrisait pas, qui était beaucoup plus grande que nous, qui nous a malmenés. Je pense que le dérèglement climatique, dans les pays tropicaux, fait que les saisons des pluies sont brouillées. On s’est pris le ciel sur la tête, réellement. Tout cela a donné un tournage extrêmement compliqué, éprouvant, mais qui en porte, je pense, une trace positive. Tous, l’acteur, celui qui filme, peut être dépassé par les évènements, par la nature. Ça fait ce film un peu fiévreux, tourmenté, avec de la pluie tout le temps, de l’orage, de la fatigue, des questions… et qui suit le parcours existentiel de ces hommes qui vont marcher, en luttant contre une mort certaine. La mort est présente, il faut l’accepter, il faut l’affronter, il faut la déserter.

Un tigre apparaît à un moment, qui rappelle un autre tournage épique dans la jungle, celui d’Apocalypse Now. Il y a beaucoup d’interprétations sur le rôle de ce tigre dans le film de Coppola. Dans les Derniers Hommes, il semble représenter les peurs d’un des personnages… Qu’est-ce qu’il en est pour vous ?

Ce que je peux dire sur le tigre, pour revenir un tout petit peu en arrière, c’est que le scénario, qui m’a été proposé et puis celui que j’ai écrit, est en fait tiré du récit d’un légionnaire : Alain Gandy. Alain Gandy, c’est quelqu’un qui faisait partie de la colonne Alessandri, qui est la colonne principale et que la Drink colonne, que l’on suit dans le film, n’arrive jamais à rattraper. Ils n’arrivent jamais à rattraper le reste du 5ème R.E.I., ce qui correspond aux évènements documentés. Il y a une colonne qui est partie et qui a mis trois mois à atteindre la Chine, harcelée par les Japonais. Il y a plein de gens qui n’ont pas réussi à les rejoindre. Ils se sont retrouvés paumés, dont la Drink colonne. Ces soldats se sont surnommés eux-mêmes la Drink colonne, qui est très mystérieuse, avec très peu de survivants. On ne sait pas très bien ce qu’il leur est arrivé. Je pense que dans son récit, Gandy a un peu transposé ce qu’il a lui-même vécu dans Allessandri dans la Drink colonne.

Dès le récit de départ, il y avait ce tigre, et il y avait ce personnage qui est complètement obsédé par le tigre. C’est un élément qui m’a beaucoup plu, même si dans le récit du légionnaire il n’y a pas cette porosité entre le réel et le délire, entre ce dont on est sûr et ce que l’on imagine.

Ça a été beaucoup développé dans le scénario : c’est le premier élément qui m’a mis sur cette piste. Il est hyper intéressant qu’un personnage passe pour délirant, au sein d’un groupe qui se met lui-même à délirer plus ou moins, avec quelqu’un qui se fait mordre par un serpent et qui devient fou… La folie n’est jamais très loin. Ils sont tous à la marge de la folie, et ce personnage-là en fait partie. Il sent le tigre, et le tigre les attaque. Je dirais que c’est un élément que j’ai conservé du récit de départ et qui m’a permis de construire tout un ensemble de choses.

Lemiotte est quelqu’un de totalement individualiste, non-spirituel, plus capable d’empathie envers les autres, et qui se met peu à peu à être gagné, à son corps défendant, par des visions qui remontrent des gens qu’il a condamné par ses agissements. Ce personnage de Tinh qui est un Laotien, quelqu’un qui est dans le camp des Français, qui pressent sa mort, qui la voit…

Le film devient de moins en moins rationnel. Il y a une porosité effectivement entre le réel et l’imagination, et le tigre sert à ça. Mais évidemment, parce qu’il a fallu que je me batte pour garder ce tigre – ça coûtait cher en fait – il y avait cette pensée que quelque part, ça reliait l’imaginaire du spectateur à ce grand film, que j’adore : Apocalypse Now. Ce n’est pas un clin d’œil, c’est juste qu’effectivement, qu’on le veuille ou non, c’est quelque chose qui va attraper un bout du cerveau du spectateur cinéphile et qui va le rattacher à ce grand film fou, de folie, de violence, d’humanité.

Si on repart de Loin des Hommes, mais c’est présent aussi dans Frères Ennemis, il y a un fil rouge, il s’agit du rapport à langue française. Dans ses films, le Français est souvent prononcé avec un accent : Mortensen dans Loin des Hommes, avec Kateb ils s’expriment aussi en arabe entre eux, Matthias Schoenaert dans sa cité qui amène un peu de Flandres. Dans Les Derniers Hommes, il y a tous les accents… Est-ce un raccourci de dire que ce serait lié à votre histoire, vous qui êtes né en Espagne ?

Oui, certainement, c’est lié à mon parcours. C’est lié à ce qui m’intéresse profondément. Tous ces films sont des parcours existentiels, des gens qui se posent des questions sur le sens de leur vie, leur trajectoire. A qui je dois être loyal ? Qui je sers ? Qui je protège ? Qui je peux protéger ? Tous ces segments sont dans des films où il est question de violence, de vie et de mort, et de questionnements existentiels.

Dans ces questionnements existentiels, il y a quelque chose de très fort : c’est l’identité. Qui je suis ? C’est la question centrale de Loin des Hommes. Le personnage joué par Viggo Mortensen, avec plein de bonne conscience, plein de bonne volonté, se rend compte qu’il participe à un système qui est foncièrement injuste, qui est le système colonial. Apprendre à lire aux petits Algériens, c’est la petite couche de vernis sur un système injuste. Il se rend compte de tout ça. Son questionnement au départ est : qui je suis ? Est-ce que je suis Français ? Parce que je suis né en Algérie, et que mes parents sont Espagnols, est-ce que je suis Espagnol ? Est-ce que je suis Algérien ? Quelle est mon identité ? A qui dois-je être loyal ?

C’est déplacer les mêmes questions que se posent les personnages de Frères Ennemis. Le personnage de Reda Kateb se demande vraiment à qui il doit être loyal. Aux gens avec qui il a grandi ? A sa cité ? Ou à la République ? Il est policier. Il s’inscrit, contrairement à beaucoup de gens qu’il a connu jeune, dans une nation, avec l’espoir d’être récompensé pour son travail pour la nation ; participer à un dessein global, national, est-ce à cela qu’il doit être loyal ou est-ce aux gens avec lesquels il a galéré quand il était jeune ?

En face de lui, il y a un personnage joué par Matthias Schoenaerts, dont on sent qu’il a été adopté par un clan criminel. C’est un clan criminel Marocain, qui a adopté quelques Algériens et quelques personnes satellites, dont Matthias Schoenaerts, dont on ne sait pas très bien d’où il vient. C’est un enfant abandonné. Lui aussi a un problème d’identité. Il s’est complètement fondu dans ce groupe en pensant que sa loyauté allait totalement aux gens qui l’ont accepté, adopté. Son parcours est de comprendre que c’est beaucoup plus compliqué que ça. C’est facile de manipuler les gens avec des histoires de loyauté. Ces deux personnages ont des problèmes d’identité et de loyauté, et pareil pour les Derniers Hommes. Je pense qu’on est à un moment de notre histoire où les identités sont mouvantes, sont très compliquées. Les populations bougent, changent, se mélangent et la question de l’identité est complexe. On a des couches d’identité.

Dans mon cas, ce n’est pas très douloureux. Ma mère est Espagnole, je suis né en Espagne, j’ai grandi dans le sud de la France, à présent je travaille à Paris. Il n’y a pas une tension très douloureuse entre l’identité Espagnole et l’identité Française. Ça peut être un peu douloureux quand je rentre dans son village en Galice et que je suis vue comme un Français. Je peux l’accepter pour moi mais ça me fait de la peine de voir que ma mère, qui est foncièrement Espagnole, peut être un peu ostracisée parce que c’est celle qui est partie. Ce ne sont pas des grandes douleurs, mais des choses qu’on observe et qui mettent en relief le fait que l’identité ne soit pas quelque-chose d’abstrait. C’est quelque-chose de très concret, qui fait réagir les gens au quotidien, qui oblige à se positionner.

Mon expérience familiale, mon expérience de vie me montre à quel point c’est concret. Je me suis souvent intéressé à des histoires où ces problèmes-là sont plus violents que ce que j’ai vécu. Il y a une phrase que j’aime bien dans Loin des Hommes, c’est quand Vigo Mortensen dit « Quand on [Les Andalous] est arrivé en Algérie, pour les Français on était des Arabes. Maintenant, pour les Arabes, on est des Français ». Ce sont les perdants de l’histoire. La mère de mes enfants est issue d’une famille pied-noir Espagnole qui a absolument vécu cette chose-là. Donc effectivement, ces personnages peuvent maltraiter le Français, parce que ce sont des étrangers et en même temps ils se sentent Français, ou sont partagés. Ce n’est pas un hasard si j’ai eu beaucoup de tendresse et beaucoup d’intérêt pour ces personnages de légionnaires, qui sont en même temps en train de gagner leur nationalité française, par leur éventuel sacrifice, ou en tout cas le risque qu’ils prennent à être dans la Légion Étrangère. Ils ne sont pas Français, ils se battent pour l’Empire colonial Français qui est une absurdité, ils ne sont connectés en rien à cette région d’Asie du Sud-Est, à ce pays qu’est la France. Les problèmes d’identité permettent de faire rentrer dans la même narration des problèmes politiques, historiques, très larges, et l’intime.

Vous décrivez aussi très bien ces histoires d’amitié fraternelle, sorte d’amour, qui peuvent se créer dans les groupes d’hommes, d’autant plus dans des conditions extrêmes. Peut-être même que sous votre regard, ça dépasse les histoires d’amour au sens où on l’entend habituellement.

Oui, et ce n’est pas facile de répondre à ça. C’est le cas aussi de mon premier film, qui est l’histoire d’un père qui entraîne son fils dans un casse, un cambriolage d’entrepôt, qui tire son fils, qu’il a peu connu, vers la criminalité. Ce sont des histoires d’hommes, des histoires de fraternité effectivement, d’amour fraternel. Je pense que ce qui m’intéresse dans ces personnages d’homme, même s’il y a toute une partie de ce qu’ils vivent qui est à mon avis universel, qui pourrait être tout à fait transposé dans des personnages féminins comme l’identité, il reste une partie qui est spécifique.

Ils sont issus du patriarcat. C’est-à-dire qu’il y a des hommes qui sont censés être forts, assurer, être des modèles… en fait ils n’y arrivent pas. C’est à mon avis le signe de cette espèce de système patriarcal, qui arrive, en tout cas dans ces représentations, à bout de souffle. Je pense qu’on est toujours dans un système patriarcal, mais il est en train de se transformer, de se tempérer et peut-être même de se déliter. Voilà, je suis intéressé par ses personnages qui sont censés être forts et qui n’y arrivent pas. Ils sont souvent seuls, souvent sans femme. Ce sont des films dans lesquels il n’y a pas de sexualité. Ce n’est souvent pas le problème de ces personnages-là, ce sont des personnages qui en crèvent d’être seuls. La sexualité n’est pas le premier problème.

Ce sont des hommes qui ont un peu raté leur vie affective et qui n’arrivent pas à incarner ce qu’ils pensent être une injonction : être un bon soldat, un bon père, un bon instituteur. Ce sont toujours des hommes assez virils et qui n’arrivent pas à être forts. J’ai de l’intérêt pour ces personnages, plus qu’un personnage qui est censé être fort et qui y arrive. Il y a tout une partie du cinéma américain, le cinéma héroïque, qui m’emmerde et pour cette raison-là. Plus le cinéma avance d’ailleurs, plus la figure héroïque est maltraitée. Il y a toute une partie d’Hollywood qui continue de s’intéresser à cette figure héroïque imperturbablement, et ça reste un peu mystérieux pour moi.

Ça marche, s’ils le font c’est que les gens ont envie de ça ou ont besoin de ça. Là je viens de réaliser un autre film qui s’appelle le Quatrième Mur, qui vient d’être terminé et qui va sortir en 2024. C’est une adaptation du roman de Sorj Chalandon. A nouveau, on se retrouve avec des gens qui parlent français mais qui ne le sont pas, puisque ça se passe à Beyrouth, pendant la guerre civile en 1982. Il y a un metteur en scène Français, qui est joué par Laurent Lafitte, qui porte un projet théâtral complètement fou et qui est censé montrer que la guerre n’est pas la seule solution, qu’on est capable de faire travailler les différentes communautés censées se faire la guerre sur une même scène.

Le projet théâtral avance en même temps que la guerre avance, et ça aboutit à une tragédie. Au cœur de ce récit, il y a pour le coup une histoire d’amour, plus développée dans le film que dans la pièce ou le roman. C’est l’histoire d’amour entre le metteur en scène et sa comédienne. La problématique reste la même : qui je suis, quelle identité, pourquoi je fais ça, et qu’est-ce que je suis en train d’aller chercher dans cet amour… Donc je suis en train de m’intéresser à autre chose que l’amour fraternel (rires), mais en même temps le sujet reste le même. Là, il y a de la sexualité, mais en réalité, c’est la même matière humaine.

Texte relu et corrigé par Carole Martinez.

Crédit photo M. Simonet – Galaté Film

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A propos de François ARMAND

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