Après la mort de leur mère, deux frères organisent une série de braquages visant uniquement les agences d’une même banque. Ils n’ont que quelques jours pour éviter la saisie de leur propriété familiale, et comptent rembourser la banque avec son propre argent. A leurs trousses, deux Texas Rangers déterminés à les faire tomber…

Cela fait un moment que nous suivons avec attention la carrière du cinéaste britannique David Mackenzie, qui nous a surpris plus d’une fois, notamment avec la rafraichissante comédie Rock’n Love tournée « en temps réel » dans un festival de Rock en Ecosse ou le poignant film d’amour, sensuel et apocalyptique Perfect Sense. Avec Comancheria, il apporte son regard européen à l’un des genres les plus américains qui soient, métamorphosant le western en ballade désenchantée aux pays des chômeurs, des humbles expropriés par les banques, des flics désabusés qui les poursuivent, d’une Amérique qui après avoir tué ses indiens fait naître ses rebelles, ses comanches, toute couleur de peau confondue. Comancheria est-il politique ? Indéniablement. Peu d’héroïsme ici, juste des hommes cherchant à survivre, et leurs poursuivants qui ne croient plus en rien, juste en la nécessité d’arrêter les hors-la-loi car il faut le faire, car c’est ce qu’ils savent faire. Leur but, leur vie est là. Faire en sorte que l’Amérique ait ses dominés et ses dominants. La musique de Nick Cave – Warren Ellis contribue à cette lancinante tristesse. Certes, Jeff Bridges n’a plus rien à prouver : en ranger cachant son pessimisme derrière la distance de ses blagues racistes, il est juste prodigieux. Mais c’est le d’habitude si inodore Chris Pine qui surprendra le plus, émouvant dans le rôle du frère casseur le plus pondéré face à un Ben Foster, animal sauvage poignant, colère au ventre. Car Comancheria, est également un superbe film de fratrie où l’amour éclate au milieu de désenchantement.

© Tous droits réservés. Culturopoing.com est un site intégralement bénévole (Association de loi 1901) et respecte les droits d’auteur, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos visibles sur le site ne sont là qu’à titre illustratif, non dans un but d’exploitation commerciale et ne sont pas la propriété de Culturopoing. Néanmoins, si une photographie avait malgré tout échappé à notre contrôle, elle sera de fait enlevée immédiatement. Nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur – anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe.
Merci de contacter Bruno Piszczorowicz (lebornu@hotmail.com) ou Olivier Rossignot (culturopoingcinema@gmail.com).