Après des années d’attente, La Résidence sort enfin en Blu-Ray grâce aux bons soins de Sidonis Calysta, de quoi nous laver les yeux de l’infâme copie coupée de surcroît de la seule édition existante jusqu’ici chez René Château. Cette initiative permet de redécouvrir un des films les plus importants du cinéma populaire espagnol, qui anticipe tout un pan du cinéma d’épouvante, fantastique et d’exploitation des années 70, du Couvent de la bête sacrée à Suspiria en passant par les contemporains L’Échine du diable et L’Orphelinat. Métaphore habile de la société espagnole alors aux prises avec la dictature de Franco, l’histoire se situe donc dans un internat pour jeunes filles dirigé par Madame Fourneau, la très stricte directrice. Très possessive avec Luis, son fils de 16 ans, elle lui interdit toute rencontre féminine jusqu’à ce qu’elle lui présente un jour l’épouse qu’elle aura choisie pour lui. Pendant ce temps, des événements inquiétants se déroulent dans cet établissement anxiogène, lieu de perversions et de mystères.
Copyright Calysta Sidonis
De façon étrange, La Résidence emprunte tous les codes du WIP (Women In Prison) déplacé dans un environnement plus luxueux. Mais une prison, même dorée, reste une prison et on y retrouve les tropes habituels d’un sous-genre déviant : le voyeurisme avec les scènes de douche, l’érotisme saphique, les séquences de flagellation et d’humiliation. Dans ce cadre, Narciso Ibáñez Serrador, star nationale du petit écran en Espagne, signe un premier long métrage suffocant et envoûtant, où se déploie une intrigue très proche du giallo, soignant particulièrement son atmosphère décadente grâce à ses magnifiques décors et sa photographie lugubre. Un pur film matriciel qui n’a rien perdu de sa beauté avec le temps.
En partenariat avec Sidonis Calysta, Culturopoing vous offre la possibilité de gagner 3 Blu-Ray du chef-d’œuvre de Narciso Ibáñez Serrador si vous répondez aux questions ci-dessus avec le 20 mai à 23 h 59 mn.
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