Pour son premier long-métrage, Maxime-Jean Baptiste signe le très intime (et intimiste) Kouté vwa.

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Melrick, 13 ans, passe ses vacances d’été en Guyane, chez sa grand-mère. Celle-ci, à l’instar de ses proches, est hantée par la mort tragique de son fils Lucas, joueur de tambour et oncle de Melrick, tué lors d’une rixe entre quartiers. Prenant pour fil conducteur l’été au cours duquel l’adolescent apprend à son tour à jouer du tambour, Kouté vwa invite le spectateur à suivre Melrick à mesure que celui-ci découvre, au contact de sa famille et des amis de son oncle, le poids du deuil et l’importance du pardon.

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Écrit par Maxime Jean-Baptiste et sa soeur Audrey, le film, fondé sur l’histoire vraie de leur cousin Lucas Diomar – dont le meurtre, survenu en 2012, suscita un très vif émoi populaire et demeure un souvenir douloureux pour de nombreux guyanais – a pour protagonistes les véritables membres de leur famille et proches de leur cousin, mis en scène dans des séquences écrites (pour la plupart sur la base d’entretiens réalisés en amont) mais aux dialogues semi-improvisés. Brouillant ainsi la frontière entre fiction et réalisme documentaire – ce que renforce une mise en scène souvent faite de plans rapprochés filmés à l’épaule – Kouté vwa (dont le titre peut se traduire par « écoute les voix ») met en lumière les différents témoignages de ses acteurs/personnages, à mesure que ceux-ci évoquent avec Melrick leur amour pour Lucas et la douleur de sa perte.

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Pensé autour de ces mots souvent bouleversants de sincérité – le plus bel exemple étant un échange entre Melrick et sa grand-mère, durant lequel cette dernière décrit sa confrontation avec le meurtrier de son fils – le long-métrage s’articule également autour de la musique, sa narration se trouvant rythmée, dans tous les sens du terme, par le tambour. Quasi-omniprésent, cet instrument dont Melrick apprend à jouer à mesure que le récit avance permet en effet à Maxime Jean-Baptiste de symboliser simultanément la présence de son cousin, l’importance de la transmission et bien sûr la culture guyanaise, tout en assurant la structure du récit.

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Hymne à la paix et au pardon, Kouté vwa s’impose comme la déclaration d’amour enflammée d’un cinéaste à sa famille mais également à la Guyane dont il donne à voir la beauté tout en distillant un message, humaniste mais sans naïveté, d’amour universel.
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