Cannes 2025 : Partir un jour d’Amélie Bonnin, une ouverture clivante entre mélancolie pop et format télévisuel
Choisir Partir un jour d’Amélie Bonnin pour ouvrir le Festival de Cannes a surpris une partie de la critique. Premier long métrage de la réalisatrice, cette comédie musicale douce-amère, portée par la chanteuse Juliette Armanet dans son premier rôle au cinéma, navigue entre évocation nostalgique des années 1990-2000 et introspection sur les parcours de vie contemporains.
© 2025 Topshot Films – Les Films du Worso – Pathé Films – France 3 Cinéma
Adapté en miroir de son court-métrage primé aux César, Partir un jour explore les allers-retours émotionnels d’une cheffe cuisinière enceinte, qui revient dans sa province natale, entre quête d’ancrage et désir d’échappée. Elle y retrouve souvenirs, amours anciennes, tensions familiales et musiques d’époque, dans une tentative de réconcilier carrière et vie personnelle, ville et campagne, héritage et choix présents.
Le film a su toucher une partie du public par sa sincérité et son regard attendri sur les solitudes ordinaires. Certains y ont vu une chronique générationnelle émotive, modeste dans ses ambitions, mais juste dans ses portraits. L’usage de tubes populaires réinterprétés en fil narratif a également évoqué, pour certains spectateurs, une forme poétique d’archéologie affective.
© 2025 Topshot Films – Les Films du Worso – Pathé Films – France 3 Cinéma
D’autres ont été nettement plus réservés, reprochant au film son esthétique télévisuelle, une écriture jugée convenue, et une mise en scène jugée peu inspirée. La comédie musicale y a parfois été perçue comme une coquille creuse, multipliant les clichés (retour à la campagne, transfuge de classe, maternité et crise existentielle) sans les renouveler. La photographie, les costumes et la direction d’acteurs n’ont pas toujours convaincu, malgré la présence du cinéaste David Cailley à la production.
Partir un jour divise donc, oscillant entre charme rétro et maladresses formelles. Une proposition singulière pour une ouverture de festival, qui assume son ton intimiste et son regard mélancolique sur les bifurcations de l’existence — quitte à bousculer les attentes d’un lancement cannois traditionnellement plus spectaculaire.
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Anne
Bonjour,
Une petite coquille s’est glissée. La personnage principale est bien cheffe mais pas d’orchestre 😉 Merci pour cette chronique. J’ai vu ce film et j’ai beaucoup ri à certaines scènes chorales (la soirée avec les vieux potes). Ma préférence reste au court métrage du même nom, dont le jeu des acteurs m’a d’avantage convaincue. Bonne continuation 🙂
Frédérique LAMBERT
AuthorMerci Anne ! Coquille rectifiée et avis pris en compte. Oui, c’était une entrée en matière souriante. La symétrie avec le court-métrage, c’est vrai, interpelle et suggère la comparaison. Bonne journée.