Soap&Skin – "Narrow"

Quand tout à coup : mais oui mais c’est bien sûr c’est ça c’est tellement si c’est évident, c’est à Nico du Velvet que l’on pense ! Puis dans un second temps : barf, on se fiche pas mal de cette référence, on oublie et on réécoute…

Moins expérimental, plus « posé » que son précédent et déjà excellent album Lovetune for Vacuum, la surdouée Anja Plaschg aka Soap&Skin nous envoie direct en pleine âme son album froid&tranchant comme un bris de glace : Narrow.

 

Moins gothique, sur la pochette, elle tire la tronche, fait la moue&fatiguée, seuls ses cheveux gardent quelque chose de fougueux, d’adolescent, comme pour réaffirmer qu’elle n’a au final, que 22 ans. Et c’est plutôt organique comme deuxième album, très vivant _comme en témoigne la mitose à l’intérieur du livret_ alors que paradoxalement, il est bâtit sur la mort.

En effet, Narrow est nait du décès du père, éleveur de cochons  _ une chute de vélo très exactement comme Nico_ et c’est donc très naturellement qu’il s’ouvre avec le titre « Vater », un titre poignant qui annonce les suivants et que la quatrième de couverture arbore un vélo cassé sans roues, inutile.

« Wo immer ich aufschlage find’ich dich
Du fällst im Schatten der Tage
Als Stille und Stich ».

Au détour d’un Voyage Voyage qui ne garde de Desireless que paroles&mélancolie de la mélodie, l’album se découvre en entier, en français donc, en allemand et pour la majeure partie en anglais.

Trop court, moins audacieux au regard du précédent, il n’en demeure pas moins magnifique et révèle des pépites comme le magnifique Wonder qui rappelle Perfume Genius et sa timidité, ou bien encore Boat Turns Toward The Port, titre sur lequel Anja pose sa voix, tout en envolées&failures.

Intimiste, cet album a été enregistré en totalité par l’autrichienne qui a bâti son œuvre, piste après piste, sample à après sample, dans un home-studio de Vienne. L’ensemble s’en ressent : la voix de l’artiste est à peine soulignée d’un piano, d’un violon, d’une pointe d’électro et cette simplicité touche d’autant plus qu’elle est sans fard ni prétention : humble&féminine.

Moins conceptuel et moins viscéral que l’album précédent (qui cherchait des textures, qui expérimentait des sons (bris de glace, nappes, dissonances électroniques…), un peu bancal bien que déjà très mature), Soap&Skin se renouvelle sur cet album tout en conservant la substantifique moelle qui fait d’elle une artiste incontournable de la scène européenne, entre authenticité&fragilité.

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A propos de Alban Orsini

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