De ce ciel bizarre et livide,
Tourmenté comme ton destin,
Quels pensers dans ton âme vide
Descendent? réponds, libertin.

« Horreur sympathique », Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

Robert Klein, le visage de l’indifférence

C’est l’œuvre d’un artiste, nu « comme un ver qui se promène sur une charogne putride » 1 qui a pour nom « collaboration ». D’un cinéaste qui perçoit dans son comédien fétiche d’alors, toutes les contradictions de l’âme humaine. Mais c’est avant tout cette star en quête d’acteur, qui aimerait bien «ressentir» à nouveau, silhouette melvilienne, estampe absorbée par les brumes d’ « Un flic ». Il s’est déjà reconnu. Il a lu dans le scénario de Franco Solinas le narcissisme, l’égoïsme, le vide et le goût de la beauté qui l’habitent. « Monsieur Klein » résonne comme un appel de l’inconscient. Et pour que ce projet se concrétise 2 dans la France fossilisée de VGE, il va le produire envers et contre tous.

On ne sait pas vraiment quel rapport de soumission-domination règne au sein du couple Losey-Delon (qui est l’aigle et qui est le serpent ? 3. C’est la rencontre avec un personnage pour l’un (LE rôle de sa déjà brillante carrière), pour l’autre un sujet qui résume toutes les thématiques de cet immense metteur en scène. Et c’est aussi la suite de leur travail commun sur l’Histoire, entamé sur la dépouille de Trotsky. Un tueur, au mépris de son bonheur personnel, exécutait l’idéologue, incapable d’échapper à son sinistre destin. Écrasé par le poids de la faute, rampant au sol, hystérique, battu à mort. Ainsi implosait Alain Delon dans « l’Assassinat de Trotsky », observé attentivement par Losey. La pulsion s’avérait plus efficace que le complot. S’y vautrait.

Comme dans ce Paris de 1942, où Klein déambule, criminel faussement passif. Pour que l’acte de prédation s’accomplisse, répétant ceux qui se multiplient dans toute cette France de Vichy, il faut une solide chape d’indifférence. Elle constitue le socle du pouvoir, elle coule partout dans le récit, transpire par les pores du héros. C’est elle qui déforme les visages et les silhouettes, au-delà de toute mesure anthropométrique. Absence de conscience qui éclate dans les pupilles luisantes ou au fin fond des reflets…

« Au commencement, il y a « quelque chose » d’incréé, d’infini et d’absolument indifférencié. Le plus simple est de désigner cet état par « rien », étant entendu que c’est à la fois un vide absolu (puisqu’il ne contient aucune « chose ») et un commencement saturé de potentialités » 4.

Et puis un révélateur : sa rencontre avec un juif de chair et d’os. Une transaction qu’on surprend honteusement avant de découvrir le visage avenant du protagoniste, pataugeant dans les « eaux froides et glacées du calcul égoïste » 5. Le son entêtant du « froid paiement comptant » 5 retourne comme un gant le cliché tenace du juif avide d’or et rejoue à l’envers les deniers de Judas. Mais ce « Portrait d’un gentilhomme hollandais » n’est pas un tableau de maître cédé à un amateur d’art éclairé, ni même un heureux placement mais une incitation au changement. En ce sens que quand la victime (le vendeur) quitte le domicile, Klein le « minus » 6 voit pour la première fois son vrai visage dans un miroir. Et ce jour là, il ne se reconnaît pas. Ce qui fait de l’achat du tableau l’incident déclencheur de l’intrigue et du moment initial où il découvre ce nouveau Moi, le Tsimtsum, la première stase en haut de la Kabbale 7, étape primordiale ou l’incréé se relativise et se retire en partie, afin que la création puisse prendre place. La dépossession de son patronyme est ce passeport qui permet à Klein de franchir « le voile de l’existence » 7. Parce que se fait jour enfin dans son esprit, la possibilité de l’altérité.

Monsieur klein 3

En attendant de pouvoir mettre un nom, une étiquette, une étoile sur cet « autre », Robert Klein est toujours un citoyen modèle, mu par un antisémitisme de confort, qui est la norme de la France occupée, puisqu’on l’a laissé croître dans « la plus grande pente » des années 30 8. Ce n’est qu’un des éléments du scénario qui recoupe par défaut la question de l’identité. Car en effet, la mise en scène de Losey lamine, au cours d’un prologue clinique et féroce, les velléités de définir les critères physiques d’une race juive, pas même d’une « peuplade de la race sémite » 9. Ainsi est annihilée la prétention scientifique des travaux de l’ignoble Georges-Alexis Montandon 10, qui s’incarne dans le personnage du médecin eugéniste. Cet ethnologue sombra dès 36 dans une haine raciale, probablement issue de rancunes personnelles. Sous les traits de son masque, le spectateur identifie lui, en très gros plan, la bouche pincée et le regard dur et torve du connard antisémite.

La séquence ultérieure du spectacle de cabaret a beaucoup été commentée. On y voit plein cadre, la férocité des collabo-profiteurs, une certaine élite en proie à l’hystérie raciste et qui s’abrite derrière l’occupant nazi pour déverser sa bile nauséabonde. La scène est très efficace puisqu’elle détaille ces spectateurs monstrueux, confits de haine et avides de profits bien mal acquis, en jonglant en champ contre champ avec la représentation fallacieuse des juifs. Un procédé qui renvoie à leurs auteurs les défauts qu’ils leurs attribuaient. Elle est montée en crescendo, comme un frisson qui parcourt l’échine, la méchanceté jusque-là larvée, éclatant dans un tonnerre d’applaudissements pour un finale, véritable exhortation à la rafle.

Monsieur klein 5

Il faut aussi interroger ce plan séquence ahurissant au restaurant la Coupole, où se substituant à un Klein inquisiteur, la caméra suit un chasseur qui crie son nom (déjà suspect) à la cantonade, s’adressant même à un chien de compagnie dans les bras de sa maîtresse: « Monsieur Klein ?! » Est-ce donc là une manifestation du fameux «surréalisme particulier» 11 ? Une crise d’anthropomorphisme (si un juif se cache dans un français, est-ce qu’un collabo aboie comme un roquet ?) ? Mais ce grand balayage à travers cette foule de bons vivants, de civils dont beaucoup parlent allemand (faisant de Klein dans cette salle un « corps étranger »), nous gratifie d’autres plans de chiens qui ont leur place à table (les chiens ont accès au restaurant, les juifs non), mettant sur le même plan la bête à poils et les convives qui bâfrent. Ce décalage fugitif parodie l’habileté présumée du juif à se déguiser et représente surtout la vision d’un Klein traquant ce qu’il pense être la partie sombre de lui-même, jusque sous la peau d’un chien. Sans se rendre compte que lui, Robert Klein, qui n’est « pas encore juif », n’est pas non plus véritablement humain.

Enfin, après avoir mis l’accent sur le vol de leurs biens, motivation première des persécutions antisémites, Losey raille la théorie du complot juif. Il recrée celui hélas bien réel de Vichy, organisant en séquences autonomes mystérieuses la marche inéluctable de l’Histoire, un ballet de mort où l’arbitraire confine à l’absurde. Libre ensuite à chacun d’y retrouver l’ombre de Kafka 12 plutôt que celle de Borges.

Plus important, Losey, par l’entremise de la figure lisse d’un acteur, véritable « symbole national », renvoie le spectateur de 1976, à sa propre apathie sur «ce que des hommes font à d’autres hommes», au déni de son histoire par occultation générale et lui propose une interprétation en apparences équivoque.

En réalité, le thème de l’identité s’attache au seul devenir de Monsieur Klein (pour les autres, il y a persécuteur ou persécuté), et substitue une identité philosophique à la seule dénomination administrative. Le Vel d’hiv (et à son terminus, l’holocauste, dont on peut retrouver plusieurs images symboliques ou allusions sonores 13) joue le rôle d’une ironie dramatique géante, forçant le spectateur à appréhender chaque nœud dramatique selon la perspective reconnue de la funeste destination de ces déportations massives. Klein est cet homme qui se noie sous notre œil froncé, dans l’indifférence générale, y compris la sienne. Face à des identités qui s’effritent, que l’on déchire et jouet d’une réalité mouvante, il est cet homme qui court sur place et ne fait que s’enfoncer. Le thème du double est un fake. Car si on a vite fait de comprendre que Klein bis est la projection d’un idéal de résistance cher à Losey, il devient vite clair que Klein lui, ne s’éveillera pas. Par ces situations qui s’enchaînent, le plus souvent traitées en plans séquences qui viennent ricocher sur sa face impassible, innocente ou contrariée, césure en plan fixe. Il est tout entier tendu vers ce Klein-bis qu’il piste comme un limier de la gestapo française, comme l’oiseau de proie, toujours tenté de se laisser séduire successivement par la femme et la maîtresse de son « doppelgänger » 14. Enfin, au milieu du troupeau humain que l’on achemine vers les wagons à bestiaux, il constate in extremis qu’il y a bien un autre…mais ça n’a plus d’importance. Et à la dernière minute, il importe aussi bien peu qu’il soit juif ou seulement désigné comme tel (ou peut-être « élu »). Il avance doucement mais sûrement vers sa délivrance à lui, vers ce « Bon voyage ! » 15, comme vers la dernière expérience à la mode sous Vichy.

Monsieur Klein 2

En réalité les discours (« je reviens ! ») et les dénégations n’ont pas grand poids dans « Monsieur Klein ». Quant aux écrits, les lettres préfèrent la délation à l’amour, les affiches mentent (« Pour une Europe libre !»), la carte de visite et la presse écrite tuent…C’est même tout l’alphabet qui est contaminé par la logique concentrationnaire et le besoin de classification (les lettres qui servent à parquer les gens au Vel d’hiv). Qu’on se remémore l’ultime supercherie macabre sur le fronton d’Auschwitz… 16

Alors en maître du Naturalisme 17, il reste à Joseph Losey le langage de l’image. Une voie indiquée dès le dessin du générique, qui résume à lui seul le destin mythique de Robert Klein. Après tout si une simple étoile désigne un juif, la première image vaut le film. Son analyse se voit redoublée pour être étendue à la société française toute entière, dans cette scène de vente aux enchères, où la tapisserie est présentée à des rangées de spectateurs (la « base » de noirs rapaces), jamais rassasiés de posséder mais qui ignorent la portée ésotérique de cette tapisserie essentielle.

Il reste à Losey à semer les symboles comme des petits cailloux, à donner de l’angle, à composer un espace sonore hautement évocateur et à rendre lumière et couleurs signifiantes. Et à composer ces mondes originaires deleuziens 18 remplis de ponts, de portes, de « perplexes couloirs » borgesiens et autres tunnels, de châteaux désenchantés, endormis par quelque sortilège (« La femme 19 », personnage clé de cette scène centrale) et à parsemer ses plans de miroirs où se dévoile plus distinctement la réalité des êtres. Autant de passages et de chausse-trappes qu’il nous faut vaincre avec Klein pour atteindre un sens plus profond et qui fait mentir le scénario de Solinas. Car cette quête (par un procédé d’extension de l’espace-temps naturaliste donc) se déploie simultanément dans plusieurs directions, traversières, que le mouvement d’une Histoire univoque et gravée à jamais dans l’inconscient collectif.

monsieur klein 4

L’analyse marxiste 20, comme le jeu des symboles et celui de Delon font de Klein un animal prédateur (que Klein-bis dénonce comme tel par l’entremise de Florence, la dame du château): objets d’art, femmes objet, juifs errants, identités, il lui faut tout posséder et devenir le dernier juif de Paris. Que ne va-t-il pas voler leur mort ? C’est bien la pulsion qui l’entraîne (à son corps à peine défendant) vers les camps d’extermination et pas la volonté du sacrifice. Il ne s’agit pas de dédouaner la population d’un pays tout entier, en faisant de l’un des comédiens les plus populaires de sa génération une victime expiatoire, vision chrétienne et bien pratique de la fin du récit, mais de faire naître d’une éclosion ultime, l’embryon d’une prise de conscience. Là où Delon, après s’être confondu un instant – pour rien – avec l’objet de sa quête, se voit chaperonné par sa « victime » Jean Bouise, cette perdition de Monsieur Robert Klein se révèle en ce moment bien initiatique. Et en fait d’assomption, dont s’émeut jusqu’à Deleuze 21, il s’agit plutôt d’une descente le long de l’arbre de vie (ou Kabbale 22, avec un K comme Klein) de la cosmogonie juive, qui mène le héros jusqu’au point de départ d’un processus de création consciente. Comme une étincelle dans la longue nuit qui commence. Le film ne dit pas si Klein se purifiera en grimpant les dix séphiroths 23 pour parvenir à l’union spirituelle avec Dieu dans la fumée des crématoires. Le « devenir juif » disparaît dans ce gouffre qui engloutit le vingtième siècle tout entier, la Shoah.

Enfin, la répétition finale du marchandage du «Gentilhomme» évoque tout autant le zèle et l’insistance de Vichy pour livrer les enfants aux allemands 24, que l’économie des camps de concentration, le recyclage des habits, des cheveux, des dents, dernier échelon d’un capitalisme triomphant.

Militante, humaniste, sacrificielle, initiatique, absurde ou inévitable, la mort de Monsieur Klein est ce petit détail de l’Histoire, qui transforme cette « fable en guise d’avertissement » 25 en œuvre hélas prémonitoire.

A l’heure où le racisme est banalisé par Internet, où le négationnisme alimente à nouveau les médias, où on préfère stigmatiser les communautés plutôt que de s’adresser aux individus et où même la triste figure de Klein (troisième du nom) défend celui qui réfute la responsabilité de l’État français et de tous ses petits fonctionnaires dans l’organisation et la gestion de la déportation 26, il est en effet urgent de revoir ce « Monsieur Klein ».

Souhaitons alors à Alain Delon une étincelle d’intelligence, lorsqu’il reverra le double de celui qu’il a été, ne serait-ce que sur un écran…

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1 : c’est sur cette phrase extraite de la diatribe quasi philosophique du grand père Klein que Robert apparaît dans le plan et dans la scène.

2 : « Die wahrheit ist konkrete » la vérité est concrète selon Hegel, devise de Joseph Losey, citée dans le questionnaire de Proust qui conclue le livre d’entretien de Joseph Losey avec Michel Ciment « Kazan/Losey »

3 : sur le drapeau mexicain, un aigle fond sur un serpent, représentant la victoire du colon espagnol sur le Mexique précolombien, mais aussi le métissage du pays.

4 : Arbre de vie (Kabbale) https://fr.wikipedia.org/wiki/Arbre_de_Vie_%28Kabbale%29

5 : Karl Marx, Friedrich Engels, Manifeste du Parti communiste, 1848

6 : L’étymologie du nom Klein est : « Petit, a du désigner le dernier né d’une famille ou une personne de petite taille »

7 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Arbre_de_Vie_%28Kabbale%29

8 : Gilles Deleuze, L’image-mouvement, p 174, Editions de Minuit

9 : Tel qu’exprimé par le personnage dans cette scène de « Monsieur Klein »,

10 : Auteur de « la Race, les races », 1933, « l’Ethnie française », 1935, « Comment reconnaître le Juif ? » (brochure dans laquelle 30 pages sont consacrées aux « traits du masque juif  » et 50 autres au « portrait moral du Juif « ), « l’Ethnie juive ou l’ethnie Putain », (!!) jamais publié ou sa brochure « Je vous hais » du 15 avril 1944. Sur Montandon, on trouve des indications biographiques et des traces de son influence sur les théoriciens nazis ici :
http://cryptozoo.pagesperso-orange.fr/dossiers/ameranthropoide/ameranthropoide4.htm
et d’éclairants commentaires de Louis-Ferdinand Céline là :
http://louisferdinandceline.free.fr/indexthe/antisem/montandon.htm

11 : sur le Naturalisme «Il ne s’oppose pas au réalisme, mais au contraire il en accentue les traits en les prolongeant dans un surréalisme particulier»
Gilles Deleuze, L’image-mouvement, p 174, Editions de Minuit

12 : Lilian Truchon. Mr. Klein : le double comme résurgence d’une mémoire collective. 2014. p3 (et note 13) et p 4 note 15
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00963703/document

Par ailleurs, on lira avec profit l’intégralité de ce travail passionnant dont voici un court extrait de l’introduction « À travers l’étude de Mr. Klein, cette œuvre cinématographique du réalisateur Joseph Losey (1909-1984) qui mêle étroitement les thèmes du double, de l’altérité et de la condition des Juifs sous l’Occupation, je souhaite questionner la confrontation dramatique entre l’identité individuelle et la mémoire collective que met en scène ce film »

13 : Par exemple, une haute cheminée d’usine en béton, munie d’une horloge, évoque la perspective future des crématoires et la solution finale, issue logique de la déportation. De la même manière, on peut entendre à plusieurs reprises un glas et le moteur de camions ou de bus qui annoncent soit la chambre à gaz, soit la rafle du Vel d’hiv.

14 : Doppelganger/ Don Juan et le double d’Otto Rank, 1914, un élève de Freud, pour les «accros» au Double !

15 : C’est ainsi que Klein prend congé du vendeur à qui il vient d’acheter le tableau pour un prix ridicule, sorte d’invective cynique et prémonitoire.

16 : « Arbeit macht frei », le travail rend libre

17 : Gilles Deleuze, L’image-mouvement, chapitre 8 p 173 à 195 Editions de Minuit,
mais aussi sur le Naturalisme http://www.cineclubdecaen.com/analyse/naturalisme.htm
et sur « Monsieur Klein » http://www.cineclubdecaen.com/realisat/losey/monsieurklein.htm

18 : Gilles Deleuze, L’image-mouvement, p 174, 175 Editions de Minuit

19 : allusion au texte radiophonique entendu dans la deuxième séquence « Issue de quartz et de cristaux, gouttes suspendues, arabesques de filigranes, lacis de soie glacée, femme, rêve, sortilège, illusion… » le tout déclamé d’une voix « envoûtante » qui s’emballe violemment dans un discours patriotique « et soudain, les flots bleus et les flammes rouges de la Légion des Volontaires Français, l’orgueil de la France, les « Paladins »… ». Le contraste (sans quitter le mode «pompier») entre la première partie et la seconde est si fort que cela crée un effet ridicule quasi comique, démenti par un zoom lent et effrayant sur le poste de TSF.
Par ailleurs, Florence représente une sorte d’absolu féminin selon Klein.

20 : Voir notamment l’excellente analyse de Michael Lang It’s Only a Job, The Social Organization of Indifference in Losey’s « Mr. Klein » http://www.jgcinema.com/single.php?sl=State-capitalism-Losey

21 : « Ces thèmes (le rôle du double et le cheminement de l’enquête) nous semblent secondaires, et subordonnés à l’image-pulsion, c’est à dire à cette violence statique qui n’a pour issue dans ce milieu dérivé qu’un retournement contre soi, un devenir qui le mène à la disparition comme à l’assomption la plus bouleversante » Gilles Deleuze, L’image-mouvement, p 194, Editions de Minuit

22, 23 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Arbre_de_Vie_%28Kabbale%29

24 : « Il faut se séparer des juifs en bloc et ne pas garder les petits », Robert Brasillach, Je suis partout,25/09/1942

25 : selon la formule de Joseph Losey, entretien avec Michel Ciment dans « Le livre de Losey », éditions Stock 1979

26 : http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/10/09/alain-delon-soutient-la-progression-du-front-national_3492655_823448.html

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A propos de Pierre Audebert

1 comment

  1. Charles Frydman

    A 55 mn 50 s
    Le grand père dans sa grande sagesse évoque sa conception de l’indifférence
    L’indifférence, c’est
    Comme une mer immobile et plate autour d’un homme qui se noie
    C’est comme un troupeau de mouton qui broute l’herbe parmi le ruines d’un village
    C’est comme un ver qui se promène sur une blessure putrefiée
    Non, on peut être avare, égoïste, et tout à condition d’être conscient
    …….
    Son petit fils Robert Klein renchérit
    C’est comme un vautour transpercé d’une flèche et qui continue de voler.
    Suit le spectacle antisémite. ..
    Les vers répugnants évoqués par le grand père sont dans la salle : ces nazis qui se réjouissent du spectacle, ces spectateurs qui apprécient, Robert Klein lui même applaudit retenu par Jeanine et ne répond pas lors qu’on appelle Mr Klein au téléphone. (Ce ne doit pas être moi, c’est l’autre, le juif).
    Du ver au verre, la définition de l’indifférence , c’est un peu celle dans la sagesse dans job 28 de la bible. La ou se trouve le seul mot verre de l’ancien testament.
    De quoi ne plus être sûr de son identité pour Mr Klein. De perdre à moitié sa tête lorsque la police emporté ses toiles parce qu’elle le considère comme juif.
    Un peu comme la copie du tableau de Chagall « le violoniste vert » dont la tête verte est à moitié emportée vers la gauche avec le chapeau. Dont les églises sont remplacés par d’autres motifs. Et pourtant Chagall était juif !

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