Sufjan Stevens en concert au Grand Rex (le 9 Septembre 2015)

Multi-instrumentiste tendance illuminé et baroque, compositeur génial et égotique (le projet des 50 états) ou foutraque (The Age of Adz, voire ses chansons de Noël), auteur surtout d’un magnifique Carrie&Lowell cette année, élégie douloureuse à une mère absente signant son retour à la pureté folk, Sufjan Stevens était sur la scène du Grand Rex pour deux dates combles, où se côtoyèrent sans coup férir hipsters en devenir et hipsters ayant réussis. L’écoute, puissante et dénudée de l’album, chef d’œuvre noir de tristesse, laissait espérer un requiem cathartique au cœur des tentures et sculptures en carton-pâte. Verdict ?

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Drôle de concert à dire vrai, qui pourrait se résumer par une perpétuelle dualité.

Dans sa première partie notamment, autistique et en flux tendu, sans un regard ni mot pour le public, qui voit défiler en son intégralité et dans l’ordre les morceaux de l’album, agrémentés d’éléments plus anciens (le joli et dépouillé à l’extrême The Owl and the Tanager, ou le brinquebalant Vesuvius), comme autant de pièces disant : ceci est mon histoire, et je vous la livre ce soir. Une biographie intime et musicale de tension des deux pôles, entre la pureté folk et le bizarre tripatouillage.

C’est le temps du respect ombrageux, sourcil froncé et tête dans le clavier, dispatchant d’un regard les interventions de chacun des cinq compères l’accompagnant sur scène (guitare, batterie, piano et second clavier au besoin, ou la superbe Dawn Landes pour les back vocals), tandis que défile dans la lumière sépulcrale les films de lieux oubliés ou les souvenirs d’enfance en super-8.

Le public, tendu et silencieux, recueille les éclats sublimes de la confession, comme sur Eugene (« Whats the point of singing songs If they’ll never even hear you ? »), seul en scène, ou The only thing. Instants de grâce, maitrisés à la quasi perfection, le perfectionnisme jusque dans l’interpretation live semblant être une obsession de l’artiste, au point que la moindre fausse note ou arythmie fragilise dangereusement l’ensemble. C’est dans ces moments que l’émotion est la plus forte, dans l’exposition tragique des douleurs enfantines à un public venu les rencontrer et les accepter.

Car Carrie&Lowell, c’est l’histoire d’un gosse abandonné à l’âge d’un an par sa mère enchaînant troubles psychologiques et dépendances alcooliques. Une figure fantomatique, réapparaissant pour les vacances ou les weekends, et dont la disparition brutale laissera le goût d’une histoire avortée, jamais vécue, la tristesse et le « bittersweet » au creux du cœur. Album de fantômes, dépouillé à l’extrême, à mille lieues d’un baroque Illinoise ou d’un trip The Age Of Adz. Celui de la maturité peut-être, où Sufjan dit enfin sans détour ou presque « je ».

Drôle d’idée alors que de parer en live d’autant d’afféteries et ornements inutiles voire discutables (la reverb/delay étouffée sur Fourth of July ou John My beloved) si ce n’est franchement WTF, dans le remix trip-hop bizarroide d’All of Me Wants All of You, déchainant d’étranges ondulations du garçon, Jean-Eude cultivant sa street cred, qui apparaissent comme autant de mises à distances sensorielles, parasitant les bascules vers l’émotion.

S’ils ont surtout l’avantage de masquer par moments les limites vocales d’une voix de tête bizarrement distordue, c’est à un niveau plus métaphysique dans ces instants de schizophrénie pompeuse qu’on comprend combien Carrie&Lowell est et fut un album de lutte, douloureux vomissement doux, et que ces tensions vers le sale gosse exhibant son génie sont, autant qu’une protection les signes d’une digestion, d’une reprise en main.

De la recherche d’un équilibre des contraires, qui trouvera sa résolution éblouissante sur Blue Bucket of Gold, conclusion de l’album et de la première partie, mutant doucement et immanquablement vers un puissant expérimental électro ne semblant jamais vouloir s’éteindre, une dizaine de minutes d’un bain sonore hypnotisant, de boucles inlassablement répétées et d’infra vibrant le long du sol. Les souvenirs sur écrans s’éteignent, les boules à facettes projettent leurs milliers de miroirs stellaires dans le noir d’encre. La sortie du tunnel, la lumière, enfin.

Car si la première partie était celle du cimetière, le rappel sera celui de la communion et du plaisir.

C’est enfin le temps des saluts, des mots, des sourires, lui-même semblant presque soulagé d’en être sorti, détendu. S’enchainent alors, de manière plus classique le very best of des précédents albums, étonnamment moins distordues que les derniers titres. Plus apaisés, sans doute aucun, et donnant envie de faire confiance au temps pour permettre de dénuder Carrie&Lowell. De Concerning the UFO à John Wayne Gacy, Jr., c’est tout l’univers de nos souvenirs qui reviennent, le choc Illinoise, le bonus The Avalanche, l’interrogation The Age of Adz, avant que le « tube » Chicago bizarrement dégonflé de sa grandiloquence joyeuse vienne éteindre paisiblement ces quelques deux heures de moments d’ennuis distants et de diamants indescriptibles.

De la douleur présente à l’état des lieux, une traversée intime de la douceur aux extrêmes, traçant les lignes d’une recherche musicale de soi, du claudiquant au parfait, du bizarre au sincère. Forcément duel, forcément sublime.

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A propos de Jean-Nicolas Schoeser

14 comments

  1. nd

    C’est rigolo que tu évoques le « we all gonna die » parce que pour moi ça a été le moment le plus drôle du concert ! Tu comprends, y avait quand même foultitude de hispsters présents qui non seulement ne connaissaient pas l’album mais en plus parlent anglais comme François Hollande donc du coup, je m’y attendais et ça a pas loupé. Etant donné que le morceau avait plutôt bien monté en mayo, je savais qu(il y aurait gros lâchage d’applaudissements et que les gens n’avaient pas compris qu’on leur répétait en boucle « on va tous crever » depuis dix minutes; Du coup, en entendant siffler autour de moi les « Yiiiipiie!!!!!!!! » et autres manifestations de joie, je t’avoue que j’ai bien ri, j’ai cru qu’on avait tous signé pour être membre chez Raël et qu’on allait bientôt se mettre à danser nus au milieu des fumées de patchouli. Ces américains ont du bien nous trouver cons, quand même.
    Trêve de blague, il n’empêche que ce petit extrait est aussi le seul truc qui me dérange vraiment dans l’album, le seul passage où j’ai envie de zapper et de lui foutre une claque. Parce qu’une chorale de minots qui te sussure ça dans le casque, bon. Ca va quoi. C’est peu subtil quand même.

  2. nd

    Quant à restituer cet album si privé en public, c’est clair que ça n’a pas du être facile, c’est aussi déplacé que quand tu prends la parole pour parler de ton ex à des funérailles, difficile de partager ce qui devrait être un tête à tête.
    Du coup pour moi, après le concert, partagée entre le sentiment d’assumer que pour moi « c’était quand même bien » sans pouvoir pour autant nier qu’il y avait quelque chose de raté, j’ai fouillé un peu le net.
    Trouvé un live à Eaux Claires, qui est franchement chouette, ainsi que celui de Sydney d’ailleurs.
    Là, monsieur Sufjan n’a aucun problème pour restituer l’album en entier, avec une certaine joie, un décalage, sans que ça nuise aux morceaux. Cependant, c’était le début de la tournée donc c’était moins lourd. Enterrer sa mère tous les soirs, on a beau être obstiné, ça vire relou je pense.
    Un autre élément c’est qu’à Eaux Claires pour moi il est clairement dans un état artificiel le SS, il vaut mieux pas faire de prise de sang, y a de l’œil brillant. Quelques mois plus tard à Paris, il ne m’a pas semblé du tout sous produits, (bon, si on oublie qu’il bouge ses hanches comme une patate sous lexomil) et j’en suis ravie pour lui, mais du coup c’est d’autant moins facile à jouer je pense.
    Je diagnostiquerai un défaut de loyauté : il a du bloquer sur l’idée de rendre un hommage total, album intégral, et ce sur l’ensemble des dates de la tournée, alors que le public n’aurait pas été déçu s’il avait joué cinq morceaux du nouveau seulement (sachant les immenses claques qu’il a su mettre avec Death with dignity et Eugene, rien que ces deux là, on avait bien compris le message).
    J’aimerai bien qu’un jour quelqu’un en interview ait le courage de lui dire qu’il a le droit d’être sur scène juste pour se faire plaisir à lui tout seul, ça nous éviterait des écueils. C’est comme le sexe finalement. Y a des cas dans la vie où se montrer égoïste et ne penser qu’à son plaisir, ça devient la seule base possible d’un échange.

    • Jean-Nicolas Schoeser
      Author

      J’avoue, y’a de ca. (et je suis tombé sur Eaux Claires, aussi, mais pas eu le temps d’écouter).
      A un moment je me suis même dit « il s’emmerde d’être là ». Et c’est de là que sont parties pas mal de réflexions pour l’article.
      Notamment comme tu dis, que bon, rendre un hommage céleste et public sur Scène à môman, c’est cool une fois, répéter 30 fois « we’re all gonna die » avec la même ferveur, quand on est pas Emile Louis, ca semble difficile.
      Et j’ai le même sentiment que toi sur cette histoire d’égoïsme : fais-toi plaisir, tu nous donneras du plaisir. Parce que si c’est pour me léchouiller sans conviction parce que « c’est comme ca qu’on fait », comme le disait Georgie : « c’est pas tous les jours que tu nous déride les fesses ».

  3. nd

    Cette implosion dont tu parles, qu’on n’a pas sur l’album, certes, j’estime qu’on l’a eu en concert sur cet espèce de transition qui montait, qui montait, avec les disco balls à se rendre épileptique…C’était lent, doux, sourd, cohérent et ça a basculé en nous flouant complètement vers le vertigineux, violent, irrationnel, c’était chouette et ça aurait du être en conclu de l’album. Ça aurait fait sens.
    Bon après en fait on a pas vu le même concert donc je dis ça…Moi j’y étais le 8.

    • Jean-Nicolas Schoeser
      Author

      Ah mais ca on est d’accord. Pour moi cette boucle infinie, qui te prend au trip et te scotche au siege comme un orage qui ne veut jamais éclater, et te fout dans l’espace tendance psyché, c’était l’un si ce n’est le plus grand moment du concert.
      Ou en tout cas le moment où je me suis dit : « tiens, ca peut être très très grand, comme concert ».
      Rien que pour ces quelques minutes, je ne regrette pas un instant d’avoir été là.

  4. nd

    Je suis bien d’accord avec JNS.
    Moi aussi j’ai été très touchée par le dernier album, mais je ne pourrai pas dire comme toi, La Douve, que l’interprétation en live était décevante. D’abord l’ouverture avec Death with dignity m’a fait chialer direct et j’ai surtout flippé que tout le concert me fasse cet effet, donc je n’ai pas été mécontente que SS ait réservé sa position « seul au micro/guitare » pour quelques exceptions telle Eugene où il était à nouveau ultra percutant d’émotions et dont l’interprétation était absolument impeccable.
    J’ai adoré le show lumière qui pour moi servait très bien les titres et qui m’a vraiment fait partir loin sur les dix minutes qui faisaient transition entre les deux parties du concert.
    J’avoue que ce decorum ainsi que les arrangements pouvaient parfois décontenancer et ne pas fonctionner. Perso je me suis presque retournée dans mon caveau molletonné pour celle où il a foutu un max de réverb (John my beloved je pense???) et qui pour moi ne fonctionnait pas du tout, et c’est peut être là que tu t’es cassée, La Douve, mais étrangement certains potes ont adoré cette version. Pour moi c’était un massacre, pour eux un coup de génie.
    Je pense qu’on a toujours du mal, lorsqu’on a chéri des morceaux humbles et très épurés comme sur cet album, à les apprécier une fois rhabillées en bikini rose fluo,c’est à dire pour l’été au lieu de l’hiver. Pourtant 4th of July a pris de la force justement, et pas mal d’autres se sont révélées aussi être de petites pépites beaucoup plus insaisissables et riches que ce qu’on pouvait en avoir pensé jusqu’alors .
    Cependant il y avait un vrai malaise sur cette restitution exhaustive d’un hommage personnel, un malaise palpable, à la fois authentique et à la fois orchestré (SS pas à l’aise, tout le monde en noir et interdit de casquette, ce qui est insupportable pour un américain moyen, aucune communication, chorés ultra pourries et mouvements de majorette en disgrâce, problème de voix et de trous de mémoire pour SS…) mais je pense qu’en fait c’était la ligne voulue qui me rappelle d’ailleurs les cérémonies d’enterrements : c’est toujours un poil ridicule malgré la douleur et pourtant il faut bien s’y coller.
    Une fois par contre que SS a eu fini ses devoirs familiaux, on a eu droit à un beau mini set, avec des casquettes d’américain qui s’assume, des sourires, des blagounettes et surtout des titres très efficaces passés par le filtre Carrie & Lowell, un poil plus mélancoliques, un poil plus désabusés, mais c’était beau.
    A l’image de ce Chicago qui conclut quasi tous ses concerts, qui pour moi n’est pas la plus belle version que j’ai pu glaner, mais qui est celle qui correspondait à ce soir là, à cet instant là, à cette salle là, à ce public là qu’on formait.
    C’était notre Chicago, une version unique, un dernier cadeau de la part d’un gars qui n’avait pas forcément très envie d’être là, mais qui en avait besoin en tous cas.
    Je n’avais jamais vu Sufjan Stevens en concert et franchement, même si mon admiration immense me susurre dans un coin de ma tête qu’il y a une certaine déception vu tout ce que j’en attendais, je suis aussi soulagée d’avoir été là et persuadée que je serai toujours aux prochaines dates, parce qu’on laisse pas tomber un pote, qui se trouve être un pur génie, juste parce qu’il chiale sa mère… même quand il la chiale un peu faux.

    • Jean-Nicolas Schoeser
      Author

      Belle conclusion qui dépeint bien ce qu’on a pu ressentir tous ensemble. Et très juste dans cet idée d’enterrement un peu fake.

      J’y repensais l’autre jour, et j’ai peut-être pas assez insisté dans l’article, mais il y a un mot qui je pense peut définir et expliquer la premier partie : l’obscène.
      Qui a dû être pour lui un butoir au moment d’imaginer sa tournée, et d’en écrire le set. Comment l’éviter ? Comment jongler sans être vulgaire ? Comment slalomer sans faire petite pute à applaudissements ?

      Je pense que son autisme, sa moue fermée, etc, sont les marqueurs de tout ca. C’est une chose de cracher ses tripes dans une chambre d’hotel sur son iphone (cf. le livret du cd), ca en est une autre devant des milliers de gens, si possible deux soirs de suite.
      D’où ce bizzaroide un peu « faux », comme bien dit dans votre message. Et ce col un peu trop amidonné des enterrements, où on joue tous à pleurer un peu alors qu’on enterre un ami avec qui on s’est pinté comme les derniers des soulards.
      Et même si on aurait attendu un trop précieux (dans le sens de préciosité) respect à la lettre de l’album, sans doute a-t-il pris le parti de se dire que pour le coup, ca ferait un enterrement. Et que si on enterre, si on enfouit, alors aucune résilience possible.

      • Jean-Nicolas Schoeser
        Author

        P.S. Et yes, John My beloved. Drôle de massacre, d’autant que j’ai compris en relisant l’album ce qui fait la force de ses morceaux : qu’à aucun moment cette tension triste et sourde n’explose. Ca en est frustrant et percutant, tellement c’est à la limite de l’implosion. Et j’ai du coup moi aussi très peu goûté ces hurlements étouffés qui font presque contresens et accumulent les écueils classiques que le cd avait évité…

  5. La douve

    Cet album, je l’ai écouté, réécouté inlassablement comme touché par une pure poésie lyrique. La douceur et la mélancolie de l’album mêlées à la simplicité d’arrangements quasi parfait en font un des meilleurs albums de 2015. Si j’en fait des caisses pour décrire cet album c’est pour mieux parler de ma deception lors du concert.
    Pour la première fois de ma vie j’ai quitté un live avant la fin (après 6 chansons pour être exact).
    J’ai été ecoeuré par les arrangements, l’ambiance et les lumières. Une rapide descente aux enfers.
    Tout était raté, absolument tout. Aucune présence scénique, aucune communication, rien. Sa musique a tout simplement été massacré dans ce concert

    • Jean-Nicolas Schoeser
      Author

      Bonjour La douve,

      J’avoue avoir eu très peur, moi aussi. Etonnante et heureuse seconde partie solaire et communicative, heureusement. Il avait ENFIN l’air heureux d’être là, et surtout l’air présent, avec nous.
      En revanche, jolie expérience aujourd’hui, de réecouter l’album : les morceaux remixés ont pris un coup dans l’aile, comme si le triturage avait révélé leurs failles (je pense à All of me wants all of you, par exemple), alors que d’autres ont atteint une pureté de trait encore plus grande et profonde (4th of July, Eugene, John my beloved). Etrange sensation.

  6. frederic

    La beauté et la pureté d’un album effacés (sans doute par pudeur) par des arrangements lourdingues (mon dieu ce batteur avec des haches). Puis au rappel, comme libéré, un Sufjan léger et touchant. Mais un Live est fragile, alors tant pis, tant mieux.

    • Jean-Nicolas Schoeser
      Author

      Voila, c’est une conclusion parfaite, aussi bien pour le public que pour Sufjan-trop-perfectionniste : Fragile et imparfait.Tant pis, et tant mieux.

  7. nd

    Ouf !
    Merci, enfin un article lucide et sincère sur ce qu’on a véritablement pu voir et entendre, et pas un papier minable perverti par les attentes qu’un tel concert pouvait susciter.
    Je n’évoquerai même pas ces foutus in-rocks (qui portent de mieux en mieux leur nom) et qui se chargent généreusement de nous dire quoi en penser…
    Il n’y avait donc pas que des hipsters pro ou en devenir dans l’audience, mais aussi quelques paires d’oreilles toutes ouïes…Halleluiah mes frères et mes sœurs.
    Quant à Sufjan, si ce n’était certainement pas le meilleur concert de sa vie;il n’en demeure pas moins qu’assister à une prestation de ce fragile et maladroit bonhomme, ça s’installe dans les tripes et ça y restera logé un moment.

    • Jean-Nicolas Schoeser
      Author

      Que dire de plus, nd ? Merci et amen, frères de sons.
      Foutraque, branlant, parfois surchargé de sucres sonores, mais qui petit à petit fait son chemin.
      Heureux d’avoir pu apporter ma voix dissonante aux concerts de louanges un peu béats qui se sont succédés (j’avoue honteusement que ca faisait partie des raisons intimes de prendre la plume).
      Alléluia, mes frères, nous ne sommes plus seuls.

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