Le Prix Alice Guy a été lancé en mars 2018 par Véronique Le Bris, journaliste et fondatrice de cine-woman.fr. Ce prix récompense le meilleur film français et francophone de l’année, réalisé par une femme. Il a pour ambition de mettre en lumière le talent des femmes cinéastes contemporaines dans la lignée de la première d’entre elles : Alice Guy.
Parmi une pléthore de réalisatrices douées, dont les documentaristes Valérie Mitteaux, Anna Pitoun et Stéphanie Gillard –dont nous avions défendu ici respectivement 8, avenue Lénine ( https://www.culturopoing.com/oeuvre/8-avenue-lenine) et The Ride (https://www.culturopoing.com/cinema/sorties-salles-cinema/the-ride/20180206) , c’est la talentueuse

Catherine Corsini qui a remporté le prix avec Un Amour impossible, adapté de Christine Angot, par ses bons soins et la scénariste, Laurette Polmanss. Jamais là où on l’attend – elle aura manié avec autant de dextérité la fresque engagée, La belle Saison, la comédie la nouvelle Eve, le melodrame Trois Mondes… Catherine Corsini est fidèle au poste depuis longtemps. Un poste où les places pour les femmes sont chères et rares. Récompenser ainsi une grande réalisatrice avec une carrière déjà solide, s’inscrivant dans la durée (depuis 1982), c’est bien, promouvoir ses pairs (et non, ses pères!), c’est encore mieux. Bonne nouvelle: c’est la nécessité, l’urgence à laquelle s’attelle le Prix Alice Guy
https://www.prixaliceguy.com/

Ce prix est né d’un constat. En 44 éditions, un seul César de meilleur réalisateur (au masculin bien sûr) a été attribuée à une femme : Tonie Marshall pour son film Venus Beauté (Institut). C’était en 2000 et depuis plus rien.
Concernant le César du meilleur film, la liste s’allonge un peu. Elles sont quatre à avoir vu leur film récompensé : – Trois hommes et un couffin de Coline Serreau en 1986, – Venus Beauté (Institut) de Tonie Marshall en 2000, – Le goût des autres d’Agnès Jaoui en 2001 – Lady Chatterley de Pascale Ferran en 2007.
Mais cela reste trop rare et le système actuel ne permet pas de valoriser le travail des femmes réalisatrices dans le cinéma. Le Prix Alice Guy a vocation à pallier ce manque de reconnaissance et à mettre en lumière leur talent, leur audace, leur contribution à l’histoire du 7ème art, comme le fit en son temps Alice Guy.
Enfin, il est temps de réhabiliter l’apport considérable de cette pionnière de l’ Histoire du cinéma et de faire connaître son nom et son oeuvre au plus grand nombre.

Véronique Le Bris, de Ciné woman à l’initiative du Prix avec l’Agence Clé, nous en dit plus sur Alice Guy, la première cineaste du monde:


La première femme ? Non, la première cinéaste tout court. Celle qui a pensé, imaginé, senti que le cinéma deviendrait un art et le meilleur moyen de raconter des histoires. C’est elle qui, à partir de 1896, a inventé la grammaire du Septième art, celle qui est encore en cours aujourd’hui.
Née à Saint-Mandé en 1873, elle grandit entre l’Amérique du Sud et la Suisse avant de s’installer à Paris, lorsque sa famille de libraires revient du Chili, ruinée. Seule avec sa mère, elle prend, en 1893, un emploi de secrétaire sténo-dactylo au service de Léon Gaumont, au Comptoir général de la photographie. L’époque est à l’effervescence ingénieuse. Le 22 mars 1895, les frères Lumière convient Gaumont et sa secrétaire à la première séance d’images animées.
Dans son Autobiographie d’une pionnière du cinéma (1873-1968), Alice Guy s’amuse du manque de lucidité des inventeurs. «L’intérêt que pouvait présenter la prise de vues comme moyen d’éducation et de distraction ne semblait pas avoir retenu l’attention de Gaumont, écrit-elle. Fille d’un éditeur, j’avais beaucoup lu, pas mal retenu. J’avais fait un peu de théâtre d’amateur et pensais qu’on pouvait faire mieux. M’armant de courage, je proposai timidement à Gaumont d’écrire une ou deux saynètes et de les faire jouer par des amis. Si on avait prévu le développement que prendrait l’affaire, je n’aurais jamais obtenu son consentement. Ma jeunesse, mon inexpérience, mon sexe, tout conspirait contre moi. Je l’obtins cependant, à la condition expresse que cela n’empièterait pas sur mes fonctions de secrétaire ».
LA FEE AUX CHOUX, LA PREMIERE FICTION DU 7EME ART
Sur une petite terrasse à proximité des ateliers Gaumont aux Buttes Chaumont, Alice Guy installe un drap peint, des choux en bois, convoque des amis, un bébé et donne naissance, en mars 1896, à La fée aux choux, la toute première fiction du 7ème art. « Le film eut assez de succès pour qu’on me permit de renouveler ma tentative », écrit-elle encore.

Entre 1897 et 1907, Alice Guy tournera plus de 200 films de genre varié : comédie, fantastique, religieux, burlesque, des opéra, des films sonores ou colorisés. Scénariste, directrice de production, spécialiste des effets spéciaux… Alice Guy est à tous les postes ! « Tous ces films très courts (de 17 à 25 mètres environ), pris dans des conditions incroyables contenaient en germe les réalisations d’aujourd’hui» écrit-elle encore.
Pour en savoir plus, allez sur le site de Véronique Le Bris: cine-woman.fr
Venez demain, mercredi 27/03/2019 et Participez : https://www.helloasso.com/associations/cine-woman/formulaires/3/widget?fbclid=IwAR0LotIl2xuj3wgE_nwSprdBfYbVB-xWnq5-TJdlcijjSCsouPU9MsyaDR0

Cine-Woman est le premier webmagazine entièrement dédié aux femmes et au cinéma, à celles qui le font et à celles qui l’aiment et le regardent.
Cine-woman a reçu le prix Internet du Ministère des Droits des femmes pour son engagement en faveur de l’égalité.

L’agence CLE, Connect/ Leverage/Engage, agence de conseil en stratégie de communication accompagne cine-woman et Véronique Le Bris dans la création du Prix Alice Guy pour le déployer et le faire rayonner.
www.agencecle.com

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