« Géométrie de caoutchouc », m.e.s. Aurélien Bory – Parc de la Villette

Le chapiteau était vide –
L’idée de départ était pourtant bonne : proposer une mise en abîme du chapiteau et observer les métamorphoses de ce lieu propre au cirque. C’est là d’où le spectacle tire son nom, « géométrie de caoutchouc » étant une appellation vulgarisée de la topologie. Dans un dispositif central, bordé de quatre séries de gradins aux points cardinaux, Aurélien Bory donne à voir cette tente géante qui recouvre, s’étire, se soulève, respire… Deux artistes par côté soit huit en tout, escaladent et se regroupent au sommet de cette matière mouvante, projetant des ombres fugaces sur le vrai chapiteau.
Pourtant, tout est dit. Cette proposition artistique ne tient du cirque que par la présence du chapiteau, sous-exploité tout comme le système de mise en tension de la toile. On n’y verra pas ou peu d’acrobaties ni de réelle chorégraphie, on n’entendra pas de texte mais seulement une bande-son fatigante au piano, entrecoupée de vacarme et de souffle. Le propos est énigmatique, étiré dans la longueur des tableaux de couleur sombre et anxieuse. L’air pénétré de la troupe renforce une tension dramatique sans âme, qui tient d’un long tripotage de nombril. Aurélien Bory argumente : « l’idée est de présenter un contenant qui est lui-même contenu, une sorte de mise en abîme qui touche à la notion de vide. Quand on réfléchit à l’espace, la question du vide est toujours très présente. Je me suis souvent dit que l’art est peut-être cette activité qui vise à créer du vide pour que le spectateur puisse remplir ce vide avec son imaginaire. »
Serait-ce donc au spectateur de combler la vacuité de cette représentation snobinarde ? Quel toupet, encore faut-il donner des pistes et elles sont là insuffisantes : du Radeau de la Méduse au statut de l’artiste, on s’ennuie ferme. Aurélien Bory, Yoann Bourgeois, même combat. Pour voir du cirque, frais et vivant, courez-donc voir Ivan Mosjoukine au Monfort ou « Epicycle » au Village de Cirque !
Entendu dans la salle : « En fait, ce sont des enfants déguisés en adultes. » / « Moi ce que j’aime voir dans les aquariums, c’est les méduses, ça m’a fait penser à ça, une grosse méduse. »
Programmé au Parc de la Villette jusqu’au 28 octobre
geometrie de caoutchouc aurélien bory
(c) Aglaé Bory

 

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