Martin Page – "Le club des inadaptés" (10-13 ans)

Le nouveau livre jeunesse de Martin Page s’adresse aux pré-adolescents à qui l’on aimerait transmettre discernement et confiance en l’avenir. Leçon de survie en milieu hostile, « Le club des inadaptés » parle de la coïncidence et du hasard, de la malchance et de l’injustice en laissant de côté toute conception religieuse ou morale primaire. A mi-chemin entre la tranche de vie et le conte allégorique, voici une histoire qui traite joliment des aléas de la vie.Martin, Bakary, Fred et Erwan sont une bande de quatre collégiens un peu originaux, qui se sentent différents des autres et écopent de vilaines railleries. Un jour, Erwan se fait agresser et c’en est trop d’accablement : « la colère circulait en nous et nous donnait une énergie folle« . Les copains décident donc de réagir en essayant de répartir de façon plus équitable la malchance qui semble toujours s’abattre sur les mêmes. Les uns volent au secours de leur prof de maths alcoolique (mais passionné et passionnant) qui vient d’être suspendu, tandis que le quatrième invente « une machine pour égaliser les malheurs, pour que ce ne soit pas toujours les mêmes qui soient malheureux« .

Martin Page prend la parole à travers le personnage de Martin qui se décrit lui-même comme étant « particulièrement doué pour l’ironie« , à l’humour perspicace finement traduit dans ses apartés : « on dirait que les mauvaises nouvelles volent en groupe comme les oies sauvages (comme des oies sauvages qui seraient des rapaces)« . Interrogé sur son inspiration, l’auteur explique que l’injustice est un thème récurrent dans ses écrits pour la jeunesse en tant que « motif pour se battre« . Avec « Le club des inadaptés », il transmet plus précisément la distinction entre vengeance et justice. Bien qu’orphelin de mère, son petit narrateur, combatif et délicat, a en effet plutôt tendance à voir le bon côté des choses et à chercher des solutions constructives aux problèmes, notamment en sollicitant les adultes de son entourage.

Par la reconversion de l’apitoiement sur soi-même en auto-critique voire en auto-dérision, Martin Page propose une remise en cause des faits établis et incite les petits lecteurs à cultiver leur personnalité et leur cheminement propres. Avec l’apprentissage du temps comme régulateur de justice, c’est la force de caractère qui est mise en avant comme meilleur rempart contre le malheur : « Il y a parfois des satisfactions dans la vie. Elles sont encore plus grandes quand on en est à l’origine. Tout n’est pas perdu« .

Paru à l’école des loisirs.

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