En 1951, Mort Abrahams, qui plus tard sera producteur associé de La planète des singes, et Theodore Sturgeon, écrivain de science-fiction auteur de Les plus qu’humains et Cristal qui songe, créent la première série de science-fiction pour adultes avec le concours de la Science Fiction League of America. Parmi les autres producteurs de cette première dramatique du genre aux États-Unis, se trouve James Lister qui produira de nombreuses autres séries télévisées telles que Les mystères de l’ouest et Les incorruptibles.

 

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Au début des années 1950, alors que le monde se remet d’un seconde conflit mondial particulièrement meurtrier, les États-Unis et l’URSS se font la guerre froide depuis déjà quatre ans. Une situation politique qui influence énormément le contenu des différents épisodes de Tales of Tomorrow, série des plus pessimistes. Ainsi, la peur de l’autre et de la contamination est présente dans plusieurs épisodes : invasions extra-terrestres, ambiances paranoïaques, des lendemains incertains et effrayants ainsi que la fin du monde par apocalypse nucléaire ou guerre bactériologique sont autant de thèmes explorés au gré des différents scénarios qui la composent. Constituée d’histoires à chute de 25min, elle peut être considérée comme l’ancêtre de La quatrième dimension. Les différentes intrigues s’inspirent principalement de nouvelles d’auteurs tels que HG Wells, Theodore Sturgeon, Fredric Brown ou encore Mary Shelley. En effet, son roman Frankenstein se retrouve condensé en moins d’une demi-heure avec un Lon Chaney, dans le rôle de la créature, très attentionné avec le mobilier quand il ne jette pas des coups d’oeil à la caméra. Parmi les scénaristes, Frank de Fellita, l’auteur de L’emprise de Sidney J. Furie et de Audrey Rose de Robert Wise, signe quelques épisodes. Il est cependant difficile de toujours savoir qui sont les auteurs et le réalisateur, les génériques étant parfois manquants.

Réalisés en direct, en studio, les courts métrages ont bien évidemment vieilli, avec des stock shots insérés dans le récit pour les extérieurs, des fondus au noir qui durent, certainement pour laisser aux comédiens le temps d’aller d’un décor à un autre. Le jeu des acteurs peut sembler très théâtral malgré une mise en scène qui privilégie de nombreux angles et mouvements de caméra. À la réalisation de la plupart des épisodes présents dans ce coffret, Don Medford, le réalisateur de L’organisation, le deuxième volet des enquêtes de l’inspecteur Tibbs, fait preuve d’un certain savoir faire.

 

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La distribution est prestigieuse entre has-been, en la personne d’une Veronica Lake méconnaissable, et jeunes premiers qui prennent les traits de Paul Newman et James Dean. Leslie Nielsen incarne un homme frappé d’amnésie après avoir formulé le vœux de refaire sa vie tandis que Burgess Meredith est confronté à des extra-terrestres dans un monde rendu sourd et muet.

Tales of tomorrow est surtout une curiosité, un document d’époque qui parle des États-Unis de l’après-guerre, un pays protectionniste des plus méfiants face à la science. Le générique donne le ton avec son aspect sensationnaliste et sa voix off qui annonce le titre de la série sur un ton catastrophiste. Surtout, elle se montre peu progressiste et très misogyne en dépeignant les femmes comme des êtres avides d’argent et de pouvoir. Les épisodes sont présentés avec des coupures publicitaires, celles du sponsor de la série. Ce qui accentue l’aspect document et vieillot de la chose.

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Les DVD’s : Ni l’image ni le son ne sont évidemment au top, étant donné les conditions de diffusion et d’enregistrement de la série, à l’’époque. En dehors du fait que tous les épisodes n’ont pu être retrouvés, il manque cependant le dernier  court métrage crédité sur le premier disque. Une erreur due à un problème d’authoring. En bonus, Bach Films propose une interview de l’homme qui fait des bonus en série pour l’éditeur, Stéphane Bourgoin. Toujours enthousiaste, le spécialiste du cinéma fantastique mexicain revient sur la genèse de la série, ses conditions de tournage et ses thématiques.

Tales of Tomorrow

Bach Films, 25€

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